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Débat en anglais : Lisée trahit le Québec français

L'anglicisation du débat public québécois

Vidéo d'ACD

Pour la première fois de l’histoire politique du Québec, il y aura un débat télévisuel des chefs des partis politiques qui se fera uniquement en anglais.



La seule tenue d’un débat d’une telle importance en anglais devrait susciter l’indignation de tous les militants nationalistes du Québec. Le peu d’indignation que cela suscite des commentateurs médiatiques, voire les applaudissements incompréhensibles de certains souverainistes, indique le niveau de régression politique actuel du combat pour la langue.



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http://lautjournal.info/20180504/pourquoi-lisee-est-enthousiaste-lidee-de-debattre-en-anglais



https://www.ledevoir.com/societe/513729/la-francisation-rate-sa-cible-dit-le-rapport-de-la-verificatrice-generale



https://vigile.quebec/articles/le-fantome-du-centaur



Lisée favorable au bilinguisme dans le métro







https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1055147/parti-quebecois-congres-cegeps-langue-laicite



http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201406/05/01-4773135-les-quebecois-pourront-mourir-dans-la-dignite.php



Parité: seul le PQ favorise une loi



Le PQ souhaite faciliter la vie des immigrants trans



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4 commentaires

  • Monique Chapdelaine Répondre

    12 mai 2018

    M. Cormier -Denis,


    Voici le message que j'ai envoyé à J.F. Lisée à l'Assemblée nationale et à pq.org, afin qu'il annule sa participation au débat des chefs en anglais. 


    Monsieur Lisée,



    Tout comme moi, plusieurs indépendantistes de mon entourage questionnent votre participation au débat des chefs qui se fera uniquement en anglais. Nous luttons depuis fort longtemps pour que le français soit la seule langue officielle et de communication au Québec. Votre participation à ce débat sape notre lutte.



    Que cherchez-vous au juste ? Des votes anglophones ? Mais avez-vous pensé que votre participation à ce débat pourrait vous faire perdre des votes francophones ?



    Si vous ne voulez-pas être considéré comme notre adversaire de la cause du français, nous vous demandons d'annuler votre participation à ce débat.



    Nous voulons un Québec français, et non un Québec bilingue.


    Monique Chapdelaine, militante pour un Québec français et indépendant


  • Gilles Verrier Répondre

    10 mai 2018

    Le lien entre la Loi 99 et la promotion du bilinguisme par Lisée. En prenant l'initiative de réclamer un débat des chefs en anglais, Lisée contrevient-il à l'esprit de la Loi 99 ? En fait, Lisée pourrait justifier facilement le bilinguisme accru qu'il veut introduire dans nos pratiques électorales en arguant qu'il s'agit là d'une application raisonnable « des droits consacrés de la minorité de langue anglaise », droits reconnus à l'article 8 de la Loi 99. La Loi 99 commet une grave imprudence quand elle néglige de rappeler que les droits des anglophones sont définis et limités par la constitution de 1867. Négliger de rappeler le strict encadrement de ces droits c'est ouvrir la porte à leur extension. Merci Lucien Bouchard et Joseph Facal. Bienvenue Lisée ! La position de Lisée ne dément donc pas l'esprit de la Loi 99, dès qu'on interprète celle-ci dans le contexte péquiste officiel du néo-nationalisme québécois, dont cette loi est un pur produit.




    Applaudie par plusieurs, la Loi 99 nous fait disparaître comme nation. La nation québécoise francophone, celle des descendants des vaincus, n'y est aucunement mentionnée ou définie sauf, indirectement, par la ré-affirmation des droits des minorités. Dont on ne peut même pas se réclamer !?  Depuis le rejet de la dimension continentale de notre identité et notre repli sur le Québec pour former une fausse majorité, on ne pourrait même plus revendiquer un statut de minoritaires, qui nous donnerait droit à une protection conséquente sans se faire accuser de racisme et de majorité oppressive. Ce sont les grasses institutions anglophones du Québec qui raflent les subventions à titre de minorités, qui sont la vraie majorité sociologique. Est-ce vraiment un progrès ? La Loi 99 reconnaît explicitement les minorités - revient deux fois sur les droits des anglophones - mais fait disparaître implicitement, par omission, la nation des fondateurs du Canada, installés 150 ans avant que les Anglais débarquent les armes à la main. Cette loi ne dit pas un seul mot sur les porteurs-utilisateurs d'un éventuel droit à l'autodétermination. Alors, à quoi sert de faire les gorges chaudes sur le droit à l'autodétermination de la Loi 99 quand ceux qui pourraient l'utiliser ne sont même plus dignes de mention ?  Notre drapeau n'est planté nulle part dans cette loi. C'est un recul statutaire sous couvert d'affirmer des droits vides de pouvoir et de gestes. Du planage. Que s'est-il passé depuis l'an 2000 ? Un recul incessant. Et que fait le Parti québécois pour le contrer ? Il propose un débat en anglais. Tout est là.


    GV



  • Catherine Doucet Répondre

    10 mai 2018

    M. Cormier-Denis, ne vous rendez-vous pas compte de la conclusion qu’il faut tirer de votre propre colère?


    Le PQ, de même que le renforcement de l’État québécois, sont des voies sans issue pour tous les nationalistes, souverainistes, patriotes…


    En s’associant à ce parti, ces derniers ne peuvent que participer à la neutralisation de leur propre cause. C’est pourquoi il est tellement important qu’ils fassent sécession et que leur conviction, leur démarche trouve un nouveau cadre, un nouveau véhicule à travers lequel s’exprimer. Il est bien évident que la CAQ n’offre aucune troisième voie. Mais cette troisième voie, si nous voulons survivre à la bêtise et au mensonge triomphant, il va falloir la trouver. Ce pourrait-être à cela que Vigile travaille. Comme ce serait exaltant! Vous aimez beaucoup parler M. Cormier Denis, n’aimez-vous pas discuter?


  • Éric F. Bouchard Répondre

    9 mai 2018

    L’occasion est trop belle pour ne pas vous rappeler ici que c’est vous, et non Jean-François Lisée, qui avez une fausse conception du peuple québécois.


    La québécitude ne repose pas sur le seul Québec français, mais bien également sur un Québec anglophone que tout politique se doit de respecter. En effet, pour les néo-nationalistes des années 1960 (et les péquistes qui en sont héritiers), ce sont les anglophones qui donnèrent toute sa légitimité au peuple québécois. Sans eux nous n’étions que des Canadiens-Français, ces pauvres «majoritaires historiques francophones» que nos chroniqueurs patentés se plaisent tant à diminuer ces jours-ci.


    Rappelez-vous, les lois 101 et 99, législations toutes deux adoptées par des gouvernements péquistes, précisent bien que le peuple québécois, certes à majorité francophone, est d’abord formé d’une communauté d’expression anglaise aux droits consacrés, de gens de toutes origines à l’apport reconnu et de onze nations autochtones. Le français est, c’est vrai, seule langue officielle du Québec, mais le PQ n’a jamais défendu les articles de la loi 101 qui en aurait fait l’unique langue d’État. Ce statut officiel n’était que poudre aux yeux.


    L’État français qui constituait la principale visée politique des nationalistes canadiens-français et duquel vous semblez toujours vous réclamer a donc ainsi été rendu illégal dès 1977. Depuis l’adoption de la loi 99 en 2000, cette visée a été même totalement délégitimée, à tel point que la SSJB, naguère société nationale des Canadiens-Français, a défendu cette loi qui, en consacrant les droits (d’une portée iindéfinie) de la «communauté [québécoise] d’expression anglaise», a ouvert la voie à cette «bilinguisation» que vous dénoncez si vigoureusement.


    Ce n’est pas ce qu’on vous a appris? Eh bien, c’est parce que chez-nous on a tendance à confondre le discours politique et la réalité des lois. Politiquement, le PQ a toujours laissé place à une variété de positions (dont la vôtre) afin de se rallier le plus grand nombre de militants possible, positions diverses et souvent contradictoires qui masquaient la vraie nature de la québécitude. D’un point de vue législatif cependant, le PQ n’a jamais dérogé d’une conception bilingue et pluraliste du peuple québécois et de l’État du Québec, car c’était là le fondement essentiel d’un néonationalisme en rupture avec le nationalisme de nos pères.


    Il y avait un prix à renier la nation canadienne-française au profit du peuple québécois M. Cormier-Denis, et notre État français en faisait partie.


    M. Lisée ne fait rien d’autre que vous le signifier à nouveau.