Des anglophones qui gèrent notre bas de laine

Français à la Caisse de dépôt




Trois anglophones – Michael Sabia, Kim McInnes et David Smith – occupent des postes stratégiques à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), où, comme l’a écrit Denise Bombardier, «ils gèrent une institution mythique, ce bas de laine des Québécois qui a assuré la promotion de la bourgeoisie d'affaires francophone sans laquelle le progrès économique du Québec français aurait été impossible»[1]. Peut-on leur faire confiance pour administrer ce fleuron dans l’intérêt des Québécois? Je ne pense pas.

Au Québec, où anglophones (moins de 10 % de la population) et francophones sont à cent lieues d'une rivalité ouverte et où il existe même une cordialité certaine entre eux, il serait pourtant impensable qu'un représentant de la minorité linguistique se fasse élire à la tête du gouvernement. Qui, en effet, chez les francophones, aurait confiance en un premier ministre anglophone pour faire respecter la loi 101 (on ne fait déjà pas confiance à Jean Charest, né d’un père francophone et d’une mère anglophone, alors imaginez un Anglo pur laine)?

Les Québécois ont le même réflexe pour nos institutions phares. Les anglophones ayant une culture «canadian» n’ont pas le Québec dans le sang.

Maintenant que l’Ontarien Sabia a été nommé à la tête de la CDPQ, il est envisageable qu’un autre anglophone du ROC soit nommé un jour, par exemple, à la tête d’Hydro-Québec? Où cela va-t-il s’arrêter?

Le premier ministre libéral a introduit le ver dans la pomme. Qu’on se le dise : celui-ci ne travaille pas pour le Québec, mais pour une puissance étrangère.
Sylvio Le Blanc

Montréal (Québec)



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3 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 novembre 2011

    Cela envoie un drôle de message... Comme si les Québécois étaient incapables de gérer leurs propres affaires.
    Ah, le mythe du Québécois incapable, si cher aux radios-poubelles de Québec, comme à tous les Elvis Gratton de notre Belle province...
    J'ai envie de vômir.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    20 novembre 2011

    Retour sur les nominations de Charest à la Caisse:
    (...)
    Cette manœuvre du démembrement aurait commencé avec H. P. Rousseau, se serait poursuivi avec Richard Guay (s’il n’avait pas été éjecté) et se poursuit maintenant avec Michael Sabia. Tous les trois en lien avec Paul Desmarais.
    Henri Paul Rousseau : Dès son arrivée a démantelé le réseau international très performant que la Caisse avait mis des décennies à bâtir. Sauf le réseau en Chine, à la demande express de Paul Desmarais (Rapporté dans le livre : La Caisse dans tous ses états). Il a aussi tenté de convaincre M. P.-K. Péladeau de céder Vidéotron à Roger ; une manœuvre qui aurait servi les intérêts de... Gesca-La Presse. Avant de quitter et de passer chez son véritable patron, Power Corp., il aurait fortement recommandé son « dauphin » Richard Guay à la direction. Histoire de garder un lien privilégié entre la Caisse et mononcle Paul.
    Richard Guay fut imposé par le bureau de Charest, contre l’avis du C.A. de la Caisse qui en souhaitait un autre. Avec raison, il était le gestionnaire de risque qui a mené au désastre du papier commercial. Pour le faire taire durant l’élection, on lui a mis un papier de médecin dans la bouche... et ensuite un million dans les poches comme prime de départ. Il ne sera pas le seul administrateur à finir avec un papier de médecin dans la bouche et une forte prime de départ. Le silence a un prix !
    Michael Sabia : Lui est arrivé avec un ordre du jour qui venait directement de Charest. Sa première rencontre avec le Québec Inc. (ou faudrait-il dire le Québec Sinks ?) a eu lieu dans les bureaux de Power Corp. Elle devait demeurer secrète mais fut révélée par la vigilance d’un journaliste de Québecor média. Le message était clair : Le Québec Inc. se limite pour lui au pré-carré de mononcle Paul.
    Quel plan Paul Desmarais poursuit-il ? M. Pierre Dubuc a publié le meilleur texte sur la Caisse selon M. Parizeau. Je conclus sur cet extrait :
    « Constatant les liens serrés entre la Caisse et Power Corporation – où a été repêché Henri-Paul Rousseau – Mario Pelletier se demande « s’il n’y a pas là un prélude à un éventuel démantèlement, au profit du secteur privé, et notamment des filiales tentaculaires de la Financière Power » car « il n’y a plus d’obstacle à ce que les fonds de retraite de la collectivité québécoise aboutissent entre les mains des gestionnaires de puissants intérêts privés ».
    (...)
    http://www.vigile.net/Le-demembrement-en-trois-temps

  • Archives de Vigile Répondre

    20 novembre 2011

    Et le président de la Banque nationale est un anglophone.
    Et les commissaires francophones de la Commission Charbonneau gagneront 230$/heure et l'anglophone 250$. Qu'est-ce qui peut justifier ainsi l'injustifiable ?
    Dans les années 60, on nous disait de nous instruire et voilà que maintenant, il faut être, d'abord et avant tout, anglophone pour réussir et occuper des postes importants ? Nous n'avons pas assez de monde compétent pour gérer notre propre bas de laine ? C'est scandaleux et honteux ! Et surtout humiliant. Et si les Québécois étaient des masochistes... Ou bien ils ne font plus la différence entre l'honneur et le déshonneur.
    Qui sait si un jour nous demandera-ton pas de faire administrer nos budgets personnels par des anglophones et leurs alliés, ils savent si bien y faire.
    On se croirait dans les années cinquante, au temps des « grosses maudites anglaises de chez La Baie ». Propos tenu par un anglophone lui-même qui était député ou ministre libéral,si je me souviens bien.