CONGRÈS DU PLC

Des libéraux voient d’un bon oeil un PQ majoritaire

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Les petits calculs électoralistes de Justin… quand on n’a rien d’autre

Quelque 3000 militants libéraux convergent vers Montréal ce week-end pour le congrès bisannuel du Parti libéral du Canada et l’atmosphère est à l’espoir. Les sondages sont bons et dans les coulisses, on calcule même que la perspective de l’élection d’un gouvernement péquiste majoritaire pourrait rapatrier au PLC des fédéralistes inquiets.

Les derniers coups de sonde accordent au PLC entre 34 et 37 % des intentions de vote, avec le Parti conservateur derrière à 26, 28 ou 30 % selon les maisons. Au Québec, où les libéraux n’avaient obtenu que 14 % de votes à l’élection de 2011 et remporté que sept sièges, ils trônent désormais en tête de palmarès avec 34 %, contre 30 % pour le NPD. Pour certains stratèges, le contexte politique provincial pourrait consolider cette avance.

« Je vois que Pauline Marois a une bonne chance de prendre le pouvoir et si je me mets dans la peau de Pauline Marois, je tiendrais un référendum pendant que Stephen Harper est encore là. Il n’a pas un représentant du gouvernement qui est crédible au Québec qui est capable de dire “ on vous veut avec nous ” », lance une source libérale qui désire rester dans l’ombre. « Les gens voteront peut-être Marois pas parce qu’ils sont souverainistes, mais parce que la charte leur plaît, mais quand l’élection fédérale va arriver, ils vont contrebalancer leur vote et l’envoyer dans le camp libéral. La terre est fertile pour une avancée libérale au Québec. »

Un PQ menaçant

Un autre militant influent ajoute : « Il n’y a rien de mieux pour le PLC en Ontario ou en Colombie-Britannique qu’un Parti québécois très menaçant », dit cette personne bien au fait de la dynamique québécoise.

Le PLC a été en poste à Ottawa chaque fois que le Parti québécois a été porté au pouvoir à Québec : Pierre Elliott Trudeau (avec l’hiatus de Joe Clark de neuf mois) pendant les mandats de René Lévesque et Jean Chrétien pendant les mandats de Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Bernard Landry. Seule exception : le mandat minoritaire de Mme Marois obtenu à l’arraché en 2012 pendant le règne de Stephen Harper.

Un proche conseiller de M. Trudeau, Robert Asselin, reconnaît ce fait, mais ajoute rapidement « qu’il ne faut pas être cynique par rapport à l’unité canadienne. Il faut toujours souhaiter que les partis fédéralistes gagnent au Québec. Alors on ne fait pas ce calcul-là, mais c’est certain que si Pauline Marois met la pédale souverainiste au fond, Justin ne va pas se cacher pour défendre l’unité du pays. »

Dans son discours d’ouverture du congrès jeudi soir, Justin Trudeau a senti le besoin de rassurer les militants hors Québec. « Je sais que vous êtes inquiets de ce que les divisions soient ravivées dans la province ces jours-ci et que la politique identitaire génère de la peur et de l’intolérance. Mais ayez foi », a-t-il dit en anglais, avant d’ajouter : « À mes compatriotes québécois, je dis ceci : nous avons passé assez de temps en mode protestation. »

Pour l’anecdote, M. Trudeau a fait un coup d’éclat pendant ses remarques liminaires en appelant par vidéoconférence sa conjointe, restée à la maison parce qu’elle devrait accoucher d’un jour à l’autre d’un troisième enfant. Celle-ci a exhibé son ventre, tout comme la dentition nouvellement trouée de leur jeune fille, au ravissement général des militants.


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