Pour faire des économies on abolit des postes. Abolissant des postes, on perd l'expertise, Perdant l'expertise on achète du privé,.. à prix fort (parce pas "steady"). Achetant à prix fort on ne fait plus d'économie, Donc on abolit davantage de postes. On perd davantage d'expertise jusqu'au moment où le public devient symbolique et le privé hégémonique. Contrôlant tout, de la conception à l'évaluation, de la réalisation à l'inspection. Quelqu'un peut-il me rappeler ce que madame Monique "la sacoche" Jérôme-Forget nous disait par rapport à la réingénierie et les PPP? C'est moins cher? Sans dépassement de coûts? Que de la qualité? Duchesneau a ouvert le panier de crabes. Ouf! L'odeur et le bras!
Certains feignent la surprise! Pourtant ce ne sont pas les "marginaux" qui ont manqué pour prédire ce qui allait arriver. Pas parce qu'ils étaient des devins. Pas parce qu'ils étaient plus brillants que les autres! Rien de cela. Il y a eu, comme ça, des gens dans des universités, dans des mouvements sociaux, dans des syndicats, dans des blogues, un peu partout, sans détenir le "crachoir" dans les grands médias, qui ont exposé que la réingénierie et toutes ces "patentes à gosses" n'avaient rien à voir avec des économies à faire mais tout à faire avec les amis à enrichir.
Nous sommes pour l'économie plurielle. Oui le secteur privé. Oui le secteur public. Et oui le secteur coopératif, mutualiste ou associatif. Mais nous sommes contre l'hégémonie d'un des trois secteurs. Nous sommes pour l'économie plurielle mais également pour que l'État réglemente les marchés et surtout qu'il s'équipe pour que nous ne nous fassions pas voler.
Le drame qu'expose en 80 pages Jacques Duchesneau c'est la "faillite de la réingénierie publique". Est-ce assez clair? La réduction des effectifs entraînant la perte d'expertise "est le tout premier facteur de vulnérabilité des marchés publics". Quelqu'un ne comprendrait pas pourquoi Jean Charest refuse de se faire déculotter en public? C'est toute sa philosophie de gestion qui prend le bord.
Le néolibéralisme ou le rétroconservatisme déconstruit l'édifice que nous avons pris beaucoup de temps et mis énormément d'énergie à ériger pour garantir le déploiement des libertés et l'expression des solidarités. Les solidarités demeurant la condition nécessaire aux libertés. L'État n'assumant plus ses responsabilités c'est la loi de la jungle, le royaume de la magouille et l'arrogance de la mafia qui reprennent du galon. Une régression sociale.
Et dire qu'il s'en trouve, y compris sur cette tribune, pour nous affirmer que c'est la modernité!