Discours en France: Trudeau acclamé et hué par les Français

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Trudeau a tenu un discours mondialiste : en faveur du libre-échange, de l'immigration, du multiculturalisme, etc.

 Les députés français ont réservé un concert d’acclamations et quelques vives protestations au premier ministre Justin Trudeau mardi alors qu’il devenait le premier chef du gouvernement canadien à s’exprimer devant l’Assemblée nationale.


Applaudi plus d’une vingtaine de fois et ovationné à deux reprises, M. Trudeau a livré un vibrant plaidoyer en faveur de l’environnement, de l’égalité des sexes et du libre-échange avec l’Europe.


« Alors que de nombreux pays se définissent en s’opposant, le Canada s’affirme. Nous nous déclarons pour le commerce progressiste, pour la diversité, pour l’immigration, pour la protection de l’environnement », a déclaré le premier ministre canadien durant son discours d’une trentaine de minutes.


Le parterre lui était largement acquis : le parti centriste du président Emmanuel Macron, La République en Marche, détient une majorité de sièges et s’aligne sur les mêmes priorités que Justin Trudeau.


Désapprobation


Malgré ses accents optimistes, l’allocution du premier ministre n’a pas fait que des heureux dans l’Hémicycle.


Des élus, de droite comme de gauche, ont fait entendre leur désapprobation alors que le premier ministre vantait les bienfaits de l’Accord économique et commercial global (AECG) Canada-Union européenne.


Le président de l’Assemblée a dû rappeler les députés à l’ordre en tapant du marteau. La présidente du Front National, Marine Le Pen, et le chef de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, faisaient partie des mécontents.


L’AECG, qui doit encore être ratifié en France, a soulevé la colère un peu partout en Europe dans les milieux agricoles et syndicaux.


« Les échanges commerciaux, lorsqu’ils sont bien encadrés, profitent au plus grand nombre », a néanmoins assuré Justin Trudeau, rappelant qu’en 2017, les exportations de la France vers le Canada ont grimpé de 4 % et les investissements canadiens en France ont augmenté de 23 %.


Le premier ministre a d’ailleurs opposé « l’approche positive » du Canada à la xénophobie et au populisme.


Xénophobie et populisme


« À une époque où des courants politiques exploitent l’inquiétude bien réelle de leurs concitoyens, le Canada a choisi de contrer le cynisme en faisant preuve d’audace et d’ambition », a déclaré Justin Trudeau.


Il a insisté à plusieurs reprises sur la collaboration historique entre le Canada et son allié français, dans des domaines aussi variés que la défense de la langue française ou la coopération militaire. Les références à la participation canadienne lors des deux guerres mondiales ont d’ailleurs suscité un tonnerre d’applaudissements.


Le premier ministre Trudeau a mis le cap sur Londres mardi soir, où il doit rencontrer mercredi la reine Elizabeth II et la première ministre du Royaume-Uni, Theresa May.