Duplessis, sort de ce corps!

Le député-ministre Pascal Bérubé

Tribune libre

Le texte ci-dessous approfondit «À l'Est, rien de nouveau» paru sur la Tribune libre de Vigile le 4 janvier 2013.
Comme Duplessis («Électeurs, électrices, électricité!»), le député-ministre et, avant tout, «mononcle» Pascal Bérubé multiplie les calembours: «Il semble que c'est le congé Pascal [sic] mais Pascal n'est pas en congé (Twitter, 29 mars 2013)».
Les médias sont pour lui un champ de bataille quotidien. L'enjeu étant d'intimider les voix discordantes. Un arbitre, Me Jean-Paul Boily, a reconnu son rôle dans le congédiement de l'animateur libertarien P.A. Beaulieu de Sainte-Anne-des-Monts (Le Riverain, 4 septembre 2012).
Quand il ne s'approprie pas carrément le travail des autres, vivants ou morts (le défunt Claude Béchard, voir Le Saint-Laurent Portage, 27 mars 2013), l'homme aux 14 700 tweets (20-25 par jour) cultive les apparences en parlant de lui à la troisième personne: «Des félicitations pour le travail du ministre Bérubé! (son Twitter, 7 février)»
«Orateur invité» (Progrès-Écho, 27 janvier 2013 et L'Avantage, 23 janvier) devient «orateur principal» (Twitter de Bérubé), «grâce entre autres» (La Voix de la Matanie, 7 février 2013) devient «possible avec» (Twitter de Bérubé), etc. Diantre! Sait-il lire correctement les nouvelles? Remarquez que toutes ces petites «libertés sémantiques» ont en commun de l'avantager.
Jouer sur les mots, on connaît ça au Québec! Dans ses discours, Duplessis ne «dépensait» pas, mais «consacrait à» l'argent des contribuables. Aujourd'hui, le généreux Pascal «donne» à Centraide (L'Information, 2 janvier 2013, page 3)... l'argent des Québécois!
Fréquenter le milieu communautaire était pour Pascal Bérubé un pis-aller en attendant de se faire élire. Une fois à l'Assemblée nationale, l'ancien coordonnateur au projet de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale de la MRC Haute-Gaspésie pratique l'austérité. Je le cite: «Un gouvernement qui fait des économies est un gouvernement de l'économie. Nous atteindrons l'équilibre budgétaire avec rigueur (Twitter, 23 janvier)». Après les coupures à l'aide sociale, il claironne: «Le président du Conseil du Patronat, Yves-Thomas Dorval, félicite Pauline Marois pour les efforts investis dans l'équilibre budgétaire (Twitter, 22 avril)».
L'autocrate n'est pas à droite ou à gauche, il est au pouvoir. Nationaliste de circonstance et député péquiste - ou caquiste s'il le faut - de carrière, ces procédés rappellent la vieille politique dont Duplessis est l'archétype. Le genre d'homme à remettre aux enfants des 10 cents sur le parvis de l'église question d'étaler sa générosité.
Critiquer Pascal Bérubé, résister au «cheval fougueux» (Danielle Doyer, février 2012) et «bombeur de torse» (L'Avantage, 30 décembre 2012)? Oui, mais intelligemment, sinon on ne fait qu'éveiller le Minotaure, la «bête politique» (Ibid.).
L'auteure de ces lignes ne craint pas que Pascal Bérubé s'améliore au point de manquer de matériel dans les prochains mois. Souverainistes du Québec, n'hésitez pas à visiter mon blogue pour plus de péripétie, de bérubépécie à vrai dire.


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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2013

    Il y a 2 ans, je me suis fait expulser du congrès régional du PQ à Gaspé, chose que j'ai documentée au sein d'un article publié sur Vigile : http://www.vigile.net/Post-Mortem-Citoyen-du-Congres
    Il faut y lire le tout dernier commentaire, laissé par ce même Pascal Bérubé :
    "J’étais sur place."
    Difficile d'être plus concis tout en ayant rien à dire. Au moins il parlait encore de lui-même à la première personne du singulier à l'époque.
    AR

  • Alain Maronani Répondre

    24 avril 2013

    Parler de soi-même à la troisième personne est un comportement qui intéresse beaucoup les psychanalystes...
    On s'amuse a Matane...
    Est-ce un tweet ?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 avril 2013

    Texte très bien écrit. Pas de fautes, excellent français. Simple. Bravo
    Y-a-t-il quelque chose de plus bête dans la vie que la stupidité partisane?
    N'y-aurait-il pas lieu de publier la sentence arbitrale de Me Boily, pour que le lecteur puisse juger par lui-même? Très facile à obtenir par Soquij.
    Pierre Cloutier