Une souverainiste monarchiste?

Lettre ouverte à madame Suzanne Tremblay

Tribune libre

Je prends la liberté de vous contacter sur un sujet de politique canadienne vous concernant. Vous affirmiez dans Le Rimouskois du 20 octobre 2010 à la page 3: «Il faut jouer du coude si on [les femmes] veut arriver à percer, être vue et à être reconnue parce que si on a toutes la voix douce et qu'on ne parle pas trop, on ne va pas se réaliser.» Alors, je me lance!
J'apprécierais que vous éclaircissiez dans mon esprit un point particulier. Vous avez accepté la médaille du jubilé de diamant de la reine Élisabeth II en janvier dernier. Comment conciliez-vous cela avec le fait d'avoir siégé 11 ans sous la bannière du Bloc québécois (1993-2004)? Être une «bonne Canadienne» et «loyale sujet de Sa Majesté» avec vos convictions souverainistes? Au fait, en avez-vous encore des convictions souverainistes? Une chatte y perd ses chatons à vous voir aller. Pourriez-vous enfin, s'il vous plaît, me donner l'heure juste sur vos fidélités présentes et futures?
Une offensive fédérale
Cette médaille a été créée, au coût de 7,5 millions de dollars, dans le cadre de l'offensive monarchiste de Stephen Harper. Elle fut refusée par les députés du Bloc québécois et certains néo-démocrates en tant que «symbole de colonisation» (Maria Mourani, Le Devoir, 8 février 2012). Infoman (Jean-René Dufort) s'en est moqué de bon coeur (émission du 25 octobre 2012). «Cela ne correspond tout simplement pas aux valeurs du Québec (Louis Plamondon, TVA Nouvelles, 7 février 2012).»
Je dois vous avouer que j'ai reçu la nouvelle comme une gifle. C'est une erreur de jugement. Comme si Jean Chrétien ou Stéphane Dion avaient acceptés une décoration de la Société Saint-Jean-Baptiste! Vous êtes la première souverainiste monarchiste que je connaisse. Jusqu'où va votre assujettissement?
Vous êtes une personnalité publique. Vous devez une explication à ceux qui vous ont fait confiance par le passé et qui, aujourd'hui, ne comprennent rien à vos gestes erratiques, cette régression.
Une démission ou la victoire de Sheila Copps
Voyez dans ma hardiesse de l'indignation, car participer à notre aliénation afin de recevoir une médaille est ni plus ni moins que de la Collaboration. Vanitas vanitatum, et omnia vanitas (Vanité des vanités, et tout est vanité). La médaille vaut 60 dollars, serait-ce votre prix? Et l'Histoire, la nôtre (Patriotes) comme celle des Acadiens (Déportation), vous y avez pensé? Les Québécois doivent en être informés.
Vive la République!


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2013

    Un premier geste concret à notre portée: signer la pétition demandant l'abolition du poste de lieutenant-gouverneur.
    http://tinyurl.com/dyfkfgb
    Réal Croteau

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    26 février 2013

    Oui, étrange tout cela. D'ailleurs la monarchie est remise de l'avant par le gouvernement Harper et c'est un véritable recul pour notre société québecoise et la société canadienne. Inquiétant de voir une ancienne député du Bloc accepter une médaille de la royauté britannique. Quel gaspillage d'ailleurs de l'argent de nos impôts toutes ces dépenses pour la monarchie et si le dernier symbole de l'unité canadienne, c'est la reine, le Canada va bientôt s'écrouler sous le poids de son inutilité. Lançons un mouvement abolissons Ottawa et la monarchie, il faut bien essayer.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2013

    Remise de la médaille du Jubilé de la reine
    http://rimouski.rougefm.ca/info-rouge-fm/blogentry.aspx?BlogEntryID=10492961
    Cette madame est une honte pour le mouvement indépendantiste. Les "Elvis Gratton" ne sont malheureusement pas juste du côté fédéraliste...

  • Serge Jean Répondre

    26 février 2013

    Ça ne m'étonne pas, comme beaucoup d'autres d'ailleurs.Ça se ressent au simple regard des rencontres fortuites.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2013

    Très bonne lettre. Tenez-nous au courant de la suite et voyons si elle va vous répondre, ce que je doute.
    D'autre part, il ne faut pas mêler le juste combat des femmes pour l'égalité et ce désir maladif d'être reconnu.
    Il y a des arrivistes, des opportunistes et des carriéristes chez les hommes comme chez les femmes. Le truc c'est de les dépister et les pointer du doigt comme vous le faites.
    Combien a-t-elle fait d'argent avec son prétendu engagement politique (salaires et avantages directs et indirects)?
    Pierre Cloutier