Eastmain-1-A/Rupert, une manne pour la Baie-James

Les retombées économiques pour la région sont évaluées à 210 M $

Hydroélectricité - développement et exportation

Par Hugo Joncas

Les travaux de construction des centrales Eastmain-1-A et La Sarcelle et de dérivation de la rivière Rupert sont lancés.
Dans la Baie-James, le chantier de 5 milliards de dollars (G$) constitue une véritable manne pour les entrepreneurs et les travailleurs.
Selon le premier ministre Jean Charest, le chantier fournira 4 000 emplois par an pendant les quatre années que durera la construction, de 2009 à 2012.
Le rapport du comité d'examen environnemental de la Convention de la Baie-James évoque des retombées économiques de plus de 210 M $ pour la région.
Des contrats réservés
Des contrats de sous-traitance ont été réservés aux entrepreneurs de la Baie-James. C'était déjà le cas lors de la construction d'Eastmain-1, dont le chantier est presque terminé. La Municipalité de la Baie-James (MBJ) a réussi à négocier une hausse de la valeur de ces contrats avec la Société d'énergie de la Baie-James (SEBJ), filiale d'Hydro-Québec chargée de la construction des barrages dans le Nord-du-Québec.
Ainsi, 50 M $ au total ont été réservés aux entreprises de la MBJ sous la forme de contrats de 5 M $ et moins. " On avait d'abord demandé 100 M $, mais on s'est rendu compte que c'était un peu exagéré pour la capacité industrielle de la région ", précise Gérald Lemoyne, maire de la MBJ.
En comparaison, pour Eastmain-1, seuls les contrats de moins de 1 M $ avaient été réservés aux entrepreneurs non autochtones de la Baie-James.
Dans le cadre du projet Eastmain-1-A, la municipalité recevra également des redevances de 310 M $ sur 50 ans. Elle avait obtenu 35 M $ sur 15 ans pour la première phase du projet.
Des ententes avec les Cris
En vertu de la Paix des Braves, négociée entre l'ancien chef du Grand Conseil des Cris (GCC), Ted Moses, et l'ancien premier ministre Bernard Landry, en 2002, les autochtones de la Baie-James recevront 3,5 G$ sur 50 ans en échange de leur accord pour la réalisation des travaux.
La convention Boumhounan, par ailleurs, prévoit l'octroi de 240 M $ en contrats pour les compagnies cries. " C'est un minimum absolu ", précise Sylvain Théberge, porte-parole d'Hydro-Québec.
Même s'il semblait presque triste lors de l'annonce officielle du projet à Montréal le 11 janvier dernier, Matthew Mukash, le chef du GCC, convient que le projet Eastmain-1-A-La Sarcelle-dérivation Rupert fournira beaucoup d'emplois et de contrats à sa communauté. " La Compagnie de construction et de développement crie (CCDC) va largement en bénéficier, comme Air Creebec ", illustre-t-il.
Au moment de la construction d'Eastmain-1, la CCDC était entrée dans le club sélect des constructeurs de barrages en construisant les digues sud, qui retiennent les eaux du réservoir.
Sur le camp des travailleurs, une autre entreprise crie, Gestion ADC, avait obtenu le contrat pour l'alimentation et l'entretien des chambres des travailleurs du chantier d'Eastmain-1. Elle tentera de décrocher le contrat pour la suite du projet, assure M. Mukash.
" Ce sont des bénéfices à court terme, poursuit le chef. Après, il n'y aura que quelques emplois liés à l'entretien. "
Hydro-Québec s'est engagé à embaucher 150 Cris pour les emplois permanents dans ses installations de la Baie-James.
La société d'État prévoit également octroyer des contrats de 45 M $ liés à l'exploitation des nouvelles centrales à des entreprises cries.
En vertu de la convention Boumhounan, le même montant sera investi au cours des 15 prochaines années dans différents fonds, qui serviront notamment à la préservation de l'environnement et à la protection des sites archéologiques et des sépultures cries.
Finalement, une somme de 3 M$ sera consacrée à l'évaluation du taux de mercure dans les cours d'eau touchés par le projet hydroélectrique.
hugo.joncas@transcontinental.ca


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