Projet de réforme de la Charte de la langue française

Étendre la loi 101 au cégep

En rappel sur vigile.quebec tribune libre le 10 mars 2020

Tribune libre

 


 


 


Les consultations entourant le projet de réforme de la Charte de la langue française, piloté par le ministre Simon Jolin-Barrette, ont ramené à l’agenda l’épineux dossier de l’extension de la loi 101 au cégep, eu égard notamment à l’anglicisation galopante de Montréal et des immigrants.

À ce sujet, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, ne voit pas l’utilité d’étendre la loi 101 au cégep pour assurer la protection de la langue française au Québec, alléguant plutôt que « la solution, ça se passe au primaire et au secondaire », Selon lui, « la loi 96, telle qu’elle est écrite en ce moment, va assez loin ». Il attribue plutôt le mouvement des élèves du secondaire vers les cégeps anglophones en raison de leur piètre maîtrise de l’anglais à la fin de leurs études secondaires. Conséquemment, le ministre de l’Éducation propose d’accorder plus d’efforts sur l’amélioration du niveau de connaissance de l’anglais au primaire et au secondaire.

C’est ce que je qualifierais d’une fausse bonne idée. Dans mon livre à moi, les années du primaire et du secondaire doivent être surtout consacrées à la maîtrise de la langue maternelle et, en ce sens, les « efforts » doivent déployés autour de l’amélioration et de la maîtrise de la langue française À mon avis, si les jeunes optent de plus en plus pour le cégep anglophone à la fin de leur secondaire, c’est tout simplement parce qu’ils sont attirés par le halo que génère la langue anglaise sur le plan international.

Face à ces constats, je suis d’avis que le ministre d’Éducation du Québec qui, de son propre aveu, clame que la priorité « absolue » doit être mise sur le renforcement de la maîtrise du français par les élèves, devrait être le premier au gouvernement à proposer l’extension de la loi 101 au cégep, et redonner de la sorte au français ses lettres de noblesse.

En rappel sur vigile.quebec tribune libre le 10 mars 2020

Étendre la loi 101 au niveau collégial

Ouverture par le Cégep Gaspé et des Îles d'un campus anglophone à Montréal, projet de cégep bilingue à Vaudreuil-Dorion, il n’en fallait pas davantage pour que le débat sur l’étendue de la portée de la loi 101 au niveau collégial refasse surface sur la forme, cette fois, d’une pétition menée par le Mouvement Québec Français.

« Le collégial français est en voie de minorisation dans l'île de Montréal… Il faut cesser de financer par nos propres fonds publics l'anglicisation du réseau collégial », estime Maxime Laporte, président du Mouvement.

À cet effet, la pétition mentionne spécifiquement que «la non-application de la loi 101 au cégep est la plus grande porte ouverte à l'anglicisation au Québec » et que « les inscriptions dans les programmes préuniversitaires anglophones, à Montréal, sont en voie de surpasser celles des cégeps français ».

Le débat sur l’étendue de la loi 101 dans les cégeps ne datent pas d’hier. La plupart des gouvernements précédents, notamment les libéraux, se sont heurtés au lobby anglophone sur cette question épineuse et ont finalement reléguer le dossier aux calendes grecques.

Or, le gouvernement Legault a évoqué l'automne dernier la possibilité de renforcer la Charte de la langue française, lui qui a déjà réinvesti en francisation des immigrants. À mon avis, l’occasion est idéale pour ce gouvernement qui se dit nationaliste de mettre un frein à cette escalade de l’anglicisation des cégeps de la région métropolitaine de Montréal.




Henri Marineau, ex-enseignant en français au secondaire, Québec


 


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 374

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé