Campagne électorale selon Pierre Curzi

Garder le pied sur le frein

Tribune libre

À contre-courant au sujet des rumeurs d’élections le 9 décembre 2013 au Québec, le président du Nouveau Mouvement pour le Québec, Pierre Curzi, se montre prudent et invite la première ministre à « garder le pied sur le frein ».
Entre autres arguments évoqués par Pierre Curzi, je retiens particulièrement le fait que les élus auraient la possibilité de poursuivre certains débats de fond à l'Assemblée nationale, tels ceux sur la Charte des valeurs et sur le plan de développement économique du gouvernement péquiste.
Selon M. Curzi, il serait « intéressant » de voir jusqu'à quel point le Parti libéral « s'opposerait à un plan de développement économique alors qu'il ne jure que par l'économie » ainsi que de constater les alliances éventuelles entre le Parti québécois et la Coalition avenir Québec par rapport au projet de Charte des valeurs québécoises.
Pierre Curzi estime que, si Pauline Marois fait preuve de retenue et ne cherche pas à obtenir rapidement un nouveau mandat, les discussions entre les députés sur ce dernier enjeu pourront vraisemblablement connaître leur dénouement dans une enceinte adéquate, à savoir l'Assemblée nationale.
Pour illustrer son point de vue, le président du Nouveau Mouvement pour le Québec allègue qu’un vote des députés sur la Charte plutôt que d'en faire un des thèmes majeurs d'une campagne électorale, serait préférable compte tenu qu'une campagne électorale risque de polariser, voire même de diviser l’électorat alors qu’un débat qui se rendrait au bout du processus parlementaire, conduirait, selon lui, à un vote majoritaire qui serait davantage le reflet d’un consensus social.
Par ailleurs, Pierre Curzi rejette l’argument à l’effet que les troupes péquistes pourraient se voir pénalisées à l’occasion de la présentation du prochain budget si Pauline Marois faisait preuve de retenue. À cet effet, même si l’ancien député de Borduas reconnaît que « c'est généralement ce qui se passe quand un gouvernement est minoritaire », il ajoute du même souffle que « pour renverser le gouvernement, il faudrait que le Parti libéral soit bien convaincu qu'il ne sera pas minoritaire et que la Coalition Avenir Québec ne disparaîtra pas de la carte électorale ».
En résumé, quoique la tentation de déclencher des élections puisse « paraître attrayante » dans le contexte actuel, je serais porté à me ranger du côté de l’argumentaire de Pierre Curzi, à savoir qu’un véritable débat à l’Assemblée nationale sur ces deux enjeux majeurs doit se tenir si nous espérons que les règles parlementaires soient démocratiquement appliquées.
D’autre part, il ne faudrait pas perdre de vue que le dernier sondage place encore le PLQ en tête des intentions de vote des Québécois, ce qui, à n’en pas douter, représente une raison de plus à Pauline Marois pour « garder le pied sur le frein! »

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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6 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    14 octobre 2013

    Aucune victoire n’est jamais acquise à l’avance. Le 9 décembre prochain est une date aussi périlleuse qu’aucune autre date en 2014.Du moins, le 9 décembre prochain, le gouvernement péquiste mènerait bataille sur son terrain. Il faut bien reconnaître à Pauline Marois qu’une pareille opportunité ne lui a pas été donnée souvent depuis qu’elle est à la direction du P.Q.
    Pour le moins : ce ne sont pas les conseils ni le sens politique des factieux et des frondeurs qui devraient l’impressionner…

  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2013

    M.Marineau,
    est-ce qu'il vous arrive souvent de signer des textes quasiment entièrement copiés? Vous n'ignorez certainement pas qu'il s'agit de plagiat.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2013

    
Le choix est le suivant : décider soi-même de la date des élections ( le 9 décembre 2013 par exemple) ou se faire imposer la date des élections au printemps, en 2014, par un rejet du budget par l’opposition caquiste-libérale.

    Je suis d’accord avec l’analyse de JC Pomerleau.
 D’accord que QS dessert les intérêts supérieurs du Québec. Françoise David a obtenu des votes en disant que si elle était élue, elle appuierait le Parti québécois. Elle ne l’a pas fait : elle est à son compte.
    
Les Québécois/ses ont vu le gouvernement Marois à l’oeuvre. Avec la campagne médiatique anti, c’est un miracle que tant de gens l’appuient. Est-ce qu’on veut vivre ce que décrit Borgen ?

    On voit ce que ça donne un gouvernement minoritaire. Il faut donner aux citoyens l’occasion de démontrer qu’ils en ont assez de l’arrogance de Jean-Marc Fournier et de François Legault.
    
On a vu Pauline Marois à l’oeuvre. On a vu son équipe à travers son conseil des ministres. Toutes les annonces économiques préparent bien le terrain.

    Donnons aux citoyens la chance de s’élire un gouvernement majoritaire. Qui risque rien n’a rien. Et la Charte sera adoptée, la loi sur l’amélioration de la loi 101 sur la langue aussi et tous les projets qui seront présentés pendant la campagne électorale.

    Je reviens à mon point de départ. Mieux vaut choisir soi-même la date des élections que de se la faire imposer par les partis d’opposition. J’ai bien hâte à la minute de vérité. Le 9 décembre 2013.
    
Robert Barberis-Gervais, 14 octobre 2013



  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2013

    Le choix est le suivant: décider soi-même de la date des élections ( le 9 décembre 2013 par exemple) ou se faire imposer la date des élections au printemps, en 2014, par un rejet du budget par l'opposition caquiste-libérale.
    Je suis d'accord avec l'analyse de JC Pomerleau.
    D'accord que QS dessert les intérêts supérieurs du Québec. Françoise David a obtenu des votes en disant que si elle était élue, elle appuierait le Parti québécois. Elle ne l'a pas fait: elle est à son compte. A la fin de Cyrano de Bergerac, Roxane se rend compte que Cyrano était l'auteur des lettres d'amour. Elle parle alors de "la généreuse imposture". Dans le cas de QS, c'est une imposture mais elle n'est pas généreuse.
    Les Québécois/ses ont vu le gouvernement Marois à l'oeuvre. Avec la campagne médiatique anti, c'est un miracle que tant de gens l'appuient. Est-ce qu'on veut vivre ce que décrit Borgen?
    On voit ce que ça donne un gouvernement minoritaire. Il faut donner aux citoyens l'occasion de démontrer qu'ils en ont assez de l'arrogance de Jean-Marc Fournier et de François Legault.
    On a vu Pauline Marois à l'oeuvre. On a vu son équipe à travers son conseil des ministres. Toutes les annonces économiques préparent bien le terrain.
    Donnons aux citoyens la chance de s'élire un gouvernement majoritaire. Qui risque rien n'a rien. Et la Charte sera adoptée, la loi sur l'amélioration de la loi 101 sur la langue aussi et tous les projets qui seront présentés pendant la campagne électorale.
    Je reviens à mon point de départ. Mieux vaut choisir soi-même la date des élections que de se la faire imposer par les partis d'opposition. J'ai bien hâte à la minute de vérité. Le 9 décembre 2013.
    Robert Barberis-Gervais, 14 octobre 2013

  • Archives de Vigile Répondre

    14 octobre 2013

    @JCPomerleau:
    "M Curzi suggère à Mme Marois de discarter cet atout en réduisant la portée de la Charte pour la rendre acceptable au PLQ et QS, et la voté avant une élection. "
    Si le PQ dilue la charte proposée pour obtenir un vote majoritaire, le PQ perdrait effectivement son atout.
    Toutefois, si le vote se tient sur la charte telle que proposée, et que les oppositions la bloque, alors, la population sera choquée que la chose finisse ainsi en queue de poisson. Le PQ conserverait ainsi son atout, qu'il pourra faire valoir dans une prochaine élection.
    Dans cette optique, je verrais bien le PQ faire le compromis suivant: Ok, on retire le crucifix de l'AN, mais on retire également le droit de retrait. Forcer les oppositions à voter sur cela les embarrasseraient profondément.
    Le PLQ n'est pas un parti de conviction. Il vote selon qu'une mesure puisse être électoralement payante pour le parti, ou non. Ils ne sont pas sans savoir que s'ils bloquent la Charte, l'électorat francophone leur en voudra pour longtemps. Beau dilemme pour M. Couillard.
    Le PLQ fera tout en son pouvoir pour négocier un compromis où il ne perdra pas la face. Cela sera le moment pour la dame de béton pour démontrer qu'elle mérite bien son surnom.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    14 octobre 2013

    Le pied sur le frein, alors que la politique est une dynamique.
    Comprendre la game :
    Ce que M Curzi (et tant d'autres) n'a pas compris c'est que la Charte des valeurs est un des rares atouts que le gouvernement détient pour obtenir une majorité. M Curzi suggère à Mme Marois de discarter cet atout en réduisant la portée de la Charte pour la rendre acceptable au PLQ et QS, et la voté avant une élection. Or cette majorité que cherche à obtenir Mme Marois est critique pour rétablir l'intégrité de nos institutions et le déploiement d'un ensemble de politiques visant le redressement national.
    La Charte des valeurs est une des rares propositions politiques sur laquelle le gouvernement reçoit un appui majoritaire. Ce qui permet d'entrevoir un rapport de force favorable dans le conflit de légitimité (qui viendra : charte contre charte), avec le fédéral. Une contribution pour nourrir une dynamique politique de rupture : ce qu'est la stratégie de base de la gouvernance souverainiste. Et le seul chemin qui mène à la souveraineté. Sauf pour les Idéalistes du Grand soir qui postulent que le Canada est un pays démocratique, alors même qu'il se refuse à reconnaitre d'avance le résultat du vote démocratique menant à la victoire du OUI.
    M. Curzi a démissionné sur le projet d'amphithéâtre pour ramener les Nordiques à Québec. Il n'a pas compris comment était important pour la cause d'amener Pierre Karl Péladeau à se rapprocher de notre camp ; il ne comprends toujours pas dans quelle game on joue. La preuve étant qu'il œuvre au NMQ pour établir un pacte entre les partis souverainistes, alors même que Québec Solidaire n'en a jamais voulu (Vigile : L'enfumage de Québec Solidaire) . Et qu'en donnant ainsi une crédibilité souverainiste à ce parti qui est en fait une fraude politique et un allié objectif des libéraux, il désert les intérêts supérieurs du Québec.
    JCPomerleau