J'ai signé

Tribune libre


« J’existe parce que NOUS existons»

(extrait d’un document

américain sur les communautés web)
"Nous serons les sujets de notre verbe"

Luc Archambault*

(Appel citoyen du 20 mai 2010)

Voilà! Mieux vaut tard que jamais, dit-on.
J’ai apposé ma griffe (la 144e signataire, la 31e femme) à la proposition de l’Appel citoyen du 20 mai 2010 pour une reconnaissance de notre existence de peuple ayant droit, de fait et de cause, à son État.
J’ajouterai cependant que, n'eût été la persévérance - « cent fois sur le métier remettez votre ouvrage*... » de Luc Archambault, ce « devoir » citoyen me serait sans doute sorti de l’esprit depuis le temps, et avec les douceurs et les aléas pluvieux de l’été. Heureusement, comme par une belle et symbolique coïncidence, le récent été indien m’y a ramenée. Malgré les doutes qui m’assaillent de temps à autre, j’ai plus que jamais envie de nous voir occuper cette chaise, qui ne nous attendra pas toujours, et comme l'enfant qui se met à table enfin avec les adultes pour prendre la parole, devenir sujets de NOTRE verbe. Plutôt que sujets de La Majesté d’un Autrui au verbe si différent. Et que nous reconnaissions ainsi ensemble notre État d’Être.
Comme c’était mon intention, j’ai donc pris le temps de consulter le texte de la proposition du Collectif, ses introductions, ses signataires - qui m’ont aussi "parlé" - ainsi qu’ici, sur Vigile, les opinions des initiateurs et de ceux qui les ont appuyés dans la démarche. J’ai aussi pris celui de revoir la proposition du PQ dont je suis redevenue membre – proposition décriée par ceux qui la trouvent trop provincialiste - . Dans les deux cas, je relirai encore attentivement, parce qu’il me reste des questions, avant de m’intéresser au Congrès du PQ du printemps 2011. Considérant comme il se doit les deux propositions comme des processus vers la conscience et la reconnaissance de notre État d’être, et non comme des énoncés béton, j’ai décidé de signer celle du Collectif de mai 2010 parce qu’elle se place au-dessus des intérêts partisans et qu’elle affirme ce qui EST plutôt que de toujours lorgner vers un horizon qui s’éloigne sans cesse. Et qu’il me semble que ses signataires peuvent agir comme des aiguillons chacunE dans leurs milieux aux allégeances respectives.
Hier, j’ai accepté l’invitation à me joindre à ce collectif. Et j’honore maintenant mon engagement. Je ferai circuler l’information et je participerai aux travaux du collectif pour que le processus se poursuive. Et je chercherai d’autres façons de contribuer à ce que le contenu proposé soit de plus en plus limpide et inspirant pour ceux qui en prennent connaissance - des résumés, des versions abrégées... Qu’il n’effarouche pas, comme a pu le faire la première question référendaire...
Il importe de se rappeler que chacunE de nous existe, comme QuébécoisE, « parce que NOUS existons ». Et NOUS existerons, comme je le lisais quelque part récemment, tant que nous aurons des racines. « Tant qu’il y a des racines, la plante repousse! » Encore faut-il ne pas se contenter de la regarder pousser.
Je souhaite que nous soyions de plus en plus de "vigilantEs" à signer cette proposition de reconnaissance de notre État. Et à contribuer dans les faits à la bonifier et à la répandre.
Nicole Hébert

* inspiré par Pierre Schneider, Vigile, 30.04.2010, [www.vigile.net/Décapitons-la-monarchie->www.vigile.net/Décapitons-la-monarchiewww.vigile.net/Décapitons-la-monarchie]
** Boileau?


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 octobre 2010

    Monsieur Gendron,
    J'aime beaucoup votre commentaire. J'avais d'ailleurs lu votre texte: Pourquoi j'ai signé l'Appel... ici sur Vigile. Il m'importait que des personnes du collectif ou ayant répondu à cet Appel me fassent un petit signe. Je vous en remercie. Mais au-delà, je trouve votre propos très sage et il me renforce dans ma décision de signer et d'adhérer à cette démarche malgré mes questions, mes hésitations et mon choix de rester militante au sein du PQ, parallèlement. Qui ne risque rien... J'ai tendance à faire dans les proberbes de ce temps-ci...
    Cordialement,
    Nicole Hébert

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2010

    Madame Hébert,
    J'approuve totalement votre adhésion au collectif.
    Je ne suis pas du collectif, mais j'ai signé l'appel. Comme vous, j'en partage l'esprit. Je suis pour l'union, point à la ligne.
    Avec souplesse, les actions citoyennes sauront se glisser et couler vers ce qu'il doit être.
    Le Collectif compte des militantEs solides. Écrivez vos textes, publiez-les. Adhérez aux efforts de Gilbert Paquette et Cie. Le Collectif n'a pas la solution en soi (l'appel est tactique, une proposition de ce qui pourrait se faire, mais qui pourrait s'avérer autre), mais il en propose l'esprit. Et cet esprit doit investir l'intelligence de nos Marois, Khadir, Facal et al.
    La politique est fluide:elle est le contraire de la certitude, du dogme, de la pensée unique. La politique ne peut être figée, car elle est l'expression de l'humain qui se bat pour son présent et son lendemain.
    Michel Gendron

  • Archives de Vigile Répondre

    11 octobre 2010

    Monsieur Barberis Gervais,
    C'est jour d'Actions de grâce: merci pour votre commentaire. Et pour la référence. Boileau a raison: il est important d'être clair et simple. Mais il est tout aussi important que les intentions le soient! quelle est ici la vôtre? Si c'eût été simplement de combler mon ignorance, le titre de l'ouvrage aurait suffi, non? Si c'est que je ne suis pas suffisamment limpide et rationnelle dans mon texte, je vous remercierais plus sûrement si votre message présentait aussi cette qualité. Je ferai attention à la clarté au prochain texte car c'est pour moi essentiel. Quant à votre mention de Luc A., ce dernier est assez grand pour recevoir en direct ses messages et vous le savez pertinemment.
    Bonne journée d'Actions de grâce. Cordialement,
    Nicole Hébert
    À Marie-Hélène,
    Merci! Vous êtes aussi fidèle dans votre intérêt pour nous qu'érudite dans votre connaissance de notre histoire.
    Au plaisir

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    10 octobre 2010

    Chère Nicole, merci d'être revenue vous nous manquiez, tous les Vigiles ont besoin de vous.. et votre beau Québec aussi!
    marie-hélène

  • Archives de Vigile Répondre

    10 octobre 2010

    Bonjour madame Hébert
    Votre point d'interrogation après Boileau me pousse à intervenir.
    C'est dans l'Art poétique de Boileau


    "Aimez donc la raison : que toujours vos écrits
    
Empruntent d'elle seule et leur lustre et leur prix.

    Quoi que vous écriviez, évitez la bassesse

    [...] Soyez simple avec art,
    
Sublime sans orgueil, agréable sans fard.

    Il est certains esprits dont les sombres pensées
    
Sont, d'un nuage épais, toujours embarrassées ;

    Le jour de la raison ne le saurait percer.

    Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.

    Selon que notre idée est plus ou moins obscure,

    L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.

    Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,

    Et les mots pour le dire arrivent aisément.

    [...]

    Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,

    Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage."
    Salutations amicales,
    Robert Barberis-Gervais, 10 octobre 2010