Jean-Charest «pédale-t-il dans la choucroute»?

L'homme en blanc est d'un ridicule abyssal

Élection Québec 2012

N’étant pas d’une originalité abyssale, je dirai que Jean Charest a été l’un des plus médiocres premiers ministres de l’histoire du Québec. Mais la conjoncture politique et électorale du Québec a fait en sorte qu’il a été élu et réélu.
Ô rage, ô désespoir!
Dans sa récente publicité télévisée, largement diffusée sur le Web, «le p’tit gars de Sherbrooke» se présente comme étant l’homme en blanc. Mais évanescente et douteuse est sa «blancheur publicitaire» frôlant l’absurde total et suscitant le rire chez de nombreux citoyens.
Charest insiste beaucoup sur le fait qu’il est un politicien responsable. Or, il y a là un impardonnable glissement sémantique. En effet, il s’avère qu’être responsable, cela consiste à répondre, clairement et limpidement, de ses faits, gestes, actions et décisions, ce que Charest n’a jamais fait. Une logorrhée verbale insupportable a toujours caractérisé la plupart des discours de ce conservateur dont le rêve ultime était de gouverner rien de moins que le Canada.
En fait, le PM n’a jamais été responsable. Il a plutôt été coupable d’être complètement à côté de la plaque. Ce grand «debater» n’a jamais rien compris aux rêves et aspirations de la majorité des Québécois. Qui plus est, cet homme, ses ministres et ses conseillers souffrent d’une surdité totalement déroutante, ce qui m’amène à parler des «portugaises ensablées» et à rappeler que ces personnes ont toutes du retard à l’allumage. Aussi, ces politiciens «régressifs» ne cessent de «pédaler dans la choucroute»!
Charest est coupable d’une mauvaise gouvernance et d’une incapacité à écouter «la rue». Lorsqu’il a affirmé hargneusement que Pauline Marois, c’est le carré rouge et la rue, c’était flatteur pour Madame Marois. En effet, un bon politicien tente de savoir ce que les citoyens et citoyennes, de même que «la rue» (prise dans un sens symbolique), désirent et souhaitent profondément. Le PM aurait eu intérêt à méditer ce proverbe danois : «Si l’autorité n’a pas d’oreille pour écouter, elle n’a pas de tête pour gouverner».
Il y a aussi un proverbe gabonais qui dit : «L’ouverture, c’est la divergence des points de vue.»
Face à la crise estudiantine qui a opposé le gouvernement à l’actuelle «génération indomptable», il est clair que les libéraux ont pris le conflit à «contre-poil», ce qui a beaucoup amplifié la profonde crise sociétale qui se dissimule derrière ce qui aurait pu n’être qu’un petit événement éphémère et «banal».
Jusqu’aux récentes élections françaises, il y a un certain Sarkozy qui, dirigé en partie par l’empire Desmarais, a, tout comme Jean Charest, «mentorisé» lui aussi par les Desmarais, «pédalé dans la choucroute» (vieille expression française).
En cette période d’indignation généralisée, il va falloir montrer la sortie définitive aux Charest, Sarkozy et Harper. C’est là un de mes vœux les plus précieux.
Et je pense, à quelques nuances près, que Sir Bernard Shaw avait raison lorsqu'il a affirmé: «Les hommes politiques et les couches doivent être changés souvent... et pour les mêmes raisons».
Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias et écrivain public


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4 commentaires

  • Serge Gingras Répondre

    27 juin 2012

    Pan! dans le mil.
    Quelle plaie que ces Libéraux\Conservateurs.
    Québécois unissez-vous et votez pour le candidat le mieux placé pour défaire le candidat Libéral dans votre comté.
    L'heure est venue de se serrer les coudes et de faire front commun contre l'ennemi commun.
    Une fois les Libéraux\Conservateurs dans l'opposition, il sera toujours temps de discuter, négocier entre nous.
    Première étape, éviction des Libéraux\Conservateurs.
    deuxième étape, gestion saine de l'économie et de la fiscalité provinciale. A revoir de fond en combles.
    Troisième étape, faire le ménage.
    Quatrième étape, aux choix. Ce n'est pas ça qui manque.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2012

    Excellent texte Monsieur Baribeau!

  • Archives de Vigile Répondre

    26 juin 2012

    Le "bleach" ne suffit pas; il ne fait que nettoyer en surface. L'éponge récurente suffirait-elle? Non. Quand c'est rendu à l'âme, il n'y a rien à faire, la crasse ne s'enlève pas. Ridicule et pitoyable.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    25 juin 2012

    Bravo pour cette maxime: « Les hommes politiques et les couches doivent être changés souvent... et pour les mêmes raisons ».
    Et aussi pour le flagrant délit de contre-sens du pantin.
    Ajoutons cet autre contre-sens de publicité pré-électorale non budgetée: Madame Marois filmée accompagnant le peuple dans la réclamation de justice pour la jeunesse. Le chef pelquiste se croit à nouveau rusé de présenter cet extrait sans commentaire: Déconnecté comme il est, il croit que comme lui, la population a criminalisé les symboles d'une lutte effrénée des étudiants pour l'équité des générations à venir. Il oublie que 70% de la population lui en veut pour son inaction dans l'invasion du crime organisé. Il vit caché dans une antre comme Ben Laden et crache quelque video à l'occasion, ignorant qu'à chaque foit qu'il ouvre la bouche, il y a un idiot qui parle.