Éducation

Jean-François Lagaffe

Un tramway qui divise

Tribune libre



Je ne sais pas si je fais erreur mais j’ai parfois la curieuse impression que le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, se trouve sur une autre planète. Son dernier périple sur terre l’a conduit devant les caméras pour déclarer en grandes pompes que le taux de CO2 dans l’air d’un local répond à la norme tant qu’il reste sous le seuil des 1500 parties par millions (ppm), à défaut de quoi les enseignants doivent assurer la circulation de l’air en ouvrant les fenêtres et les portes… dans une période de froid extrême qui stagne sur le Québec!

Or, la plupart des lecteurs de CO2 installés dans les écoles cet hiver, qui ne sont en passant que des indicateurs, montrent des taux supérieurs à la norme, une « nouvelle » qui ne fait que confirmer ce que tout le monde savait, soit que la qualité de l’air dans les écoles est mauvaise. La solution demeure dans l’installation d’échangeurs d’air…qui sont actuellement en fonction dans 400 classes sur des dizaines de milliers de classes au Québec.

Qu’à cela ne tienne, « la sécurité des occupants n’est […] pas compromise tant et aussi longtemps que les lectures ne dépassent pas les 5000 ppm sur huit heures », a assuré le ministre. « La ventilation est une mesure additionnelle aux mesures déjà en place, telles que le port du masque, la distanciation et les mesures d’isolement en cas de COVID-19 ».

En bref, en ce qui a trait à la ventilation pour l’instant, les enseignants disposent d’un milieu d’ « apprentissage » toutes fenêtres ouvertes devant des élèves portant des tuques et des gants pour se protéger d’un froid qui frise les 14 °C dans les classes.

Et pendant ce temps-là, Jean-François Lagaffe, qui n’a pas tenu de point de presse depuis le 5 janvier, participe en commission parlementaire à l’étude de son projet de loi sur le « Protecteur » de l’élève … Curieuse de coïncidence, n’est-ce pas?

Un tramway qui divise

S’il existe un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre à Québec depuis quatre ans, c’est bien le projet de construction d’un tramway dans la Capitale nationale. À cet effet, le dernier sondage Léger indique qu’une majorité de citoyens, soit 52 %, s’opposent maintenant à la construction d’un tramway, parmi lesquels 62 % arguent que ce n’est pas le bon type de véhicule pour la ville de Québec et que les autobus suffisent. Du côté des partisans, 37 % des répondants se disent convaincus que le tramway facilitera les déplacements sur le territoire de Québec alors que 38 % des opposants soutiennent que le tramway accentuera la congestion.


Une statistique intéressante : 56 % se disent familiers avec le projet contre 43 % qui répondent être peu ou pas du tout familiers et cela, quatre ans après le lancement du projet de réseau structurant de transport en commun. Il n’en fallait pas davantage pour que le maire Marchand s’apprête à présenter une mise à jour sur le tramway, notamment au sujet des dépassements de coût et des modifications qu’il envisage d’apporter au projet de tramway.

Par ailleurs, dans un communiqué, le maire Bruno Marchand affirme que « Nous sommes convaincus que des efforts de communication accrus et une plus grande transparence aideront à mieux faire connaître le projet et à faire remonter le taux d’adhésion. Nous devons être meilleurs pour que tous les citoyens puissent découvrir et s’approprier celui-ci. Nous voulons que la population rêve ce projet avec nous. »

Si le sondage est clair sur un point, c’est que les citoyens sont divisés sur la pertinence d’un réseau structurant à Québec. Conséquemment, le maire devra sortir des arguments solides de son chapeau pour renverser la tendance et faire en sorte que « la population rêve ce projet avec nous. »



Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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