Karma libéral

186b7ecf8a62589f3616b79b3967ab50

Ouellette « force la main » de ses collègues pour reprendre sa place au caucus Libéral

Ça ne s’invente pas. Le gouvernement Couillard qui souhaitait donner toute la place aux réductions d’impôt et autres bonbons préélectoraux a dû composer avec un nouvel épisode de drame interne. Heureusement pour lui, Guy Ouellette a été réintégré au caucus et n’a joué que brièvement le rôle du père Noël grincheux dans les circonstances !


Arrêté par l’UPAC en octobre, le député Ouellette a forcé la main de ses collègues en envoyant une lettre au premier ministre, demandant son retour dans l’équipe libérale et à la présidence de la Commission des institutions.


S’il a agi malgré l’importance de la mise à jour économique devant être annoncée quelques heures plus tard, c’est qu’on s’apprêtait à le remplacer par un autre député libéral à la commission si chère à ses yeux.


Il s’agissait malgré tout d’un geste de défiance dont le timing a indisposé certains élus libéraux.


« Chaque fois qu’il y a un événement important pour nous, il y a un side show qui fait dérailler le scénario idéal » a fait remarquer un député.


Toutefois, un élu nous avait confié dès la semaine dernière que Guy Ouellette n’aurait qu’à lever la main pour que plusieurs se rangent derrière lui et appuient son retour.


Selon nos sources, la question a été réglée assez rapidement au caucus.


LA CONFIANCE DE SES PAIRS


« On le croit », a notamment signalé un de ses collègues, selon qui il aurait été « injuste » qu’il soit écarté trop longtemps, sans que des accusations soient portées.


« Je ne vois pas comment on pourrait ne pas le réintégrer », a indiqué un autre élu, précisant « qu’on ne sait même pas quel comportement répréhensible il aurait pu avoir ».


Selon le député de Montmorency, Raymond Bernier, des militants se demandaient même pourquoi il n’était pas déjà revenu au caucus.


« On a peut-être été trop silencieux pendant que ça se déroulait », regrette-t-on.


CONFLIT D’INTÉRÊTS


Le statut de Guy Ouellette à la commission qui étudie la loi transformant l’UPAC en corps de police indépendant demeure en suspens, mais le principal intéressé n’a pas rechigné.


Même s’il a déclaré le plus sérieusement du monde qu’il n’avait « aucune dent » contre l’UPAC, le député de Chomedey a écorché la troupe de Robert Lafrenière dans la lettre qu’il a remise au premier ministre.


Il écrit avoir subi une « arrestation injustifiée » et signale même que les enquêteurs ont endommagé la serrure de sa résidence !


Difficile de concevoir qu’il puisse présider une commission parlementaire qui entendrait le commissaire de police lui ayant tendu un piège en autorisant son arrestation à l’extérieur du parlement.


Maintenant, le gouvernement Couillard rêve sûrement à un congrès libéral sans anicroche, ce week-end à Québec, où il fera bon festoyer les baisses d’impôt annoncées et le retour du député de Chomedey.


Il aura peut-être finalement maté son karma...