IDÉES

L’étapisme à l’heure de la mondialisation

Sans l’échéance du référendum, la dispersion, le fractionnement, l’étiolement guettent le mouvement souverainiste

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Incapables de comprendre que le Canada ne respecterait pas le résultat du référendum si le OUI l'emportait

La position de Jean-François Lisée de reporter le référendum sur l’indépendance du Québec à de lointaines « calendes québécoises » fait des adeptes. Dans un texte paru dans Le Devoir du 24 mai, Gérald Larose nous dit que « Jean-François Lisée donne l’heure juste ». Il faudrait d’abord, selon lui, « sauver le Québec » et son modèle partenarial des coups de butoir du gouvernement Couillard avant de songer à l’indépendance.

Quelques jours plus tôt, Jacques Lanctôt, dans sa chronique du 20 mai sur canoe.ca, nous demandait de « faire preuve de réalisme » et d’appuyer la candidature de Jean-François Lisée, le seul, selon lui, en mesure de contrer l’épouvantail du référendum agité par les libéraux en l’évacuant.

En attendant « le prochain grand rendez-vous avec l’histoire », Lanctôt nous invite à prendre notre mal en patience, tout en espérant que « la Catalogne et l’Écosse nous auront donné un exemple de courage et d’audace ». Mince consolation, d’autant plus que l’Écosse attend le Brexit anglais pour se remettre en marche !

C’est le stade suprême de l’étapisme. L’étapisme à l’époque de la mondialisation.

Vers une coalition PQ-CAQ

Gérald Larose fixe comme objectif de « rassembler une majorité de Québécoises et de Québécois » pour « sauver le Québec ».

Étant donné la configuration des partis politiques et le refus d’Option nationale et de Québec solidaire de « converger » avec un Parti Québécois ayant mis en veilleuse son option, ne reste plus, pour obtenir cette majorité, qu’une coalition avec la CAQ.

Une telle coalition est-elle envisageable avec un Parti Québécois dirigé par Jean-François Lisée, identifié par les médias à la gauche, alors que François Legault est clairement campé à droite ?

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Lisée et Legault ne sont pas sans affinités idéologiques. Lisée a reconnu qu’il avait emprunté à François Legault le concept de « gauche efficace », dont il aime se réclamer.

C’est d’ailleurs au nom de cette « efficacité » que Lisée a prôné une hausse importante des tarifs d’électricité pour rendre attrayante Hydro-Québec en vue d’une privatisation de 25 % de ses actifs, et dont le montant de la vente serait consacré au remboursement de la dette.

En éducation, Lisée partageait avec Legault un engouement pour les contrats de performance et les deux étaient partisans de la paye au mérite pour les enseignants, bien que Lisée restreignait la portée de cette proposition aux écoles des quartiers défavorisés.

Toujours au nom de la « gauche efficace », Lisée se disait favorable à une plus grande syndicalisation, mais reniait du même souffle le principe de base du syndicalisme – la solidarité pour faire face à la concurrence – en suggérant de confier aux employés de la fonction publique la gestion de leur travail et la transformation de leur unité de travail en petite entreprise entrant en concurrence avec les autres unités.

Au point de vue fiscal, Lisée a accouché d’un florilège de propositions, toutes plus alambiquées les unes que les autres, mais dont l’essentiel était de supprimer l’impôt des entreprises et l’impôt sur le revenu des particuliers pour les remplacer par des taxes à la consommation. Le montant des tarifs, pour les services publics, devrait être, selon Lisée, modulé en fonction des revenus, abandonnant par le fait même le principe de l’universalité.

> Lire la suite de l'article sur Le Devoir


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