Commission Laurendeau-Dunton 50 ans plus tard

L’immigration, vecteur du multiculturalisme

Tribune libre

Cinquante ans après le dépôt du rapport de la commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme et le biculturalisme, l’Association d’études canadiennes a commandé à la firme Léger Marketing un sondage portant sur la perception que les Canadiens ont de trois concepts et d’une mesure jugés identitaires : le bilinguisme, le biculturalisme, le multiculturalisme et la politique canadienne des langues officielles. Le sondage a été effectué au début du mois d’août 2013 auprès de 1500 répondants à travers le Canada.
« De plus, la définition des deux cultures qu’adoptent les commissaires pose aussi problème. « Pour les commissaires, la culture anglaise est la culture britannique dont le vecteur est la langue anglaise. Par contre, la culture française est la culture canadienne-française dont le vecteur est la langue française. À cette époque, c’était une perception largement répandue, mais qui a été vite dépassée avec l’arrivée d’une immigration encore plus importante au Canada anglais, à la fin des années 1960 et au début des années 1970. C’est ainsi que le multiculturalisme a pu faire son apparition dans le paysage canadien…
Jack Jedwab [le directeur général de l’Association d’études canadiennes] avance aussi l’hypothèse que le multiculturalisme est perçu différemment selon qu’on est anglophone ou francophone, en particulier si on est un francophone vivant au Québec. « Dans la perception anglophone du multiculturalisme, les différentes cultures coexistent, mais elles sont toutes exprimées par le biais d’une même langue, soit l’anglais. Chez les francophones, et en particulier au Québec, la langue française est perçue comme fondamentale pour l’expression de la culture canadienne-française ou québécoise. Le multiculturalisme a donc moins d’importance. Par contre, les choses ont tendance à changer car, au Québec, grâce à l’immigration et à la loi 101, on commence à voir d’autres cultures que la culture canadienne-française s’exprimer par le biais de la langue française. »
Extraits de « Du bilinguisme au multiculturalisme - Selon qu’on est anglophone ou francophone...Un sondage évalue la perception qu’ont les Canadiens de leur identité » , Le Devoir, 12 octobre 2013
http://www.ledevoir.com/societe/education/389592/selon-qu-on-est-anglophone-ou-francophone
À la suite de la lecture de cet article, vous pourrez constater facilement à quel point le multiculturalisme, complètement absent des débats du début des années 60, est né de l’effervescence de l’immigration au Canada et au Québec.
Conséquemment, le Québec se doit, à mon sens, de resserrer ses critères d’admissibilité des immigrants sur son territoire de même que les règles d’application de la Loi 101 s’il désire préserver sa culture française spécifique en continent nord-américain.

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    30 octobre 2013

    Le livre de Dubreuil et Marois intitulé:"Le remède imaginaire: Pourquoi l'immigration ne sauvera pas le Québec", Boréal 2011, pourrait être une lecture complémentaire à cet article.