Au delà des Valeurs

La charte: une affaire de coeur

Les indépendantistes ne sont plus seuls

Da99741812a83a0c3527b1f485fe0765

La Charte des valeurs, un moyen d'Inverser la spirale descendante

Commentaire de Vigile :
La Charte des valeurs, un moyen d'Inverser la spirale descendante

.
Jacques Parizeau reste un immense et redoutable capitaine. Ni lui ni surtout la Cause qui lui tient tant à cœur ne méritent que nos ennemis instrumentalisent ce serviteur de l’État format géant. Même s’il pouvait avoir ses raisons concernant le traitement à donner aux signes religieux dans une charte à venir, ses propos manquaient de timing et embarrassaient inutilement. Car une charte sur la neutralité et la laicité de l’État ne vient pas simplement « compléter » ce qu’avait souhaité la révolution tranquille, et dont justement il a été un des plus grands bâtisseurs, elle vient plutôt la « défendre » cette révolution tranquille, précisément parce qu’en dernière analyse, c’est elle qui est attaquée à revers.
Est-il tellement nécessaire de préciser que c’est Nous- et Nous seuls, et tout particulièrement les boomers ¹- qui sommes depuis ses débuts ses plus fidèles partisans, les plus grands contributeurs en même temps que les plus grands bénéficiaires de la révolution tranquille ? Faut-il toujours rappeler que tout au long de son combat, Jacques Parizeau a reçu et reçoit encore ses seuls appuis de Nous ?
Conséquemment, il faut maintenant avoir la force de le reconnaître, se prévaloir ensuite de cette Force : c’est Nous qui sommes présentement les premiers interpellés par une charte des Valeurs. Aucun gouvernement minoritaire ne serait d’ailleurs tenté d’opérer un pareil ramdam politique, comme actuellement, pour si peu que de simplement « compléter » la sécularisation de l’État québécois. Ce qui est en cause provient de bien plus loin et porte autrement plus loin que la simple égalité des sexes. C’est réellement une toute autre Force que le gouvernement tente désespérément de mettre en mouvement. Il s’agit de mettre fin à cette maudite spirale descendante qui accable le Québec depuis 1995, et dont les seuls bénéficiaires étaient le P.L.Q. et le West Island.
Sans cette force politique que Nous avons encore de pouvoir Nous affirmer, si plutôt, comme on Nous y invite, Nous étions devenus faibles, hésitants mais ô combien « ouverts », hypnotisés par ce nationalisme civique de merde, qui n’a jamais mené ni ne mènera jamais nulle part ailleurs qu’à 1982, Nous serions obligés de donner raison à tous nos braillards qui, quoique déplorant jour et nuit depuis 1982 la charte fédérale de cette année-là, ne s’avisent pas moins depuis, invariablement et en toutes occasions, de plaindre l’aliénation des différentes communautés ethniques québécoises. La vérité est que Nous n’aliénons personne. Ce n’est pas d’ailleurs l’intention d’aucune charte québécoise, celle des Valeurs comme les autres. Car en cette matière, Nous ne sommes ni bourreaux ni victimes. Les lâches qui ont osé afficher « ne nous laissez pas avec les souches » ne se trompaient pas de cibles. (Et Nous non plus d’ailleurs…) C’est la raison pour laquelle Nous devrions nous méfier autant des « victimes » que des « bourreaux », qui sont souvent les mêmes, tous enregistrés qu’ils sont Ici… à la charte canadienne des droits et libertés d’Ottawa, de son gouvernement des juges, l’ennemi le plus hargneux de la république.
C’est seulement par une Charte des Valeurs, les nôtres, que tous ceux-là qui la combattent avec tant de véhémence maintenant, pourront et devront éventuellement faire un premier pas dans notre direction. Et se joindre à Nous. Cela prendra du temps et tout le temps que ça prendra. La charte à venir ne « divise » donc que les fédéralistes, ces « divisés » du vivre ensemble à rabais, et les boutonneux du nationalisme civique, depuis le premier jour et le dernier, les « divisés » du départ et de l’arrivée. Si la charte « passe »- personne ne peut encore exclure cette possibilité à ce jour- elle sera aussi porteuse que Nous sommes encore incontournables. Mais si elle ne « passe » pas, puissions Nous avoir encore un restant de force pour ajouter à notre poids et donner éventuellement une majorité à ce gouvernement. C’est peut-être notre dernière chance. Et la sienne aussi… bien évidemment.
Temporiser, diluer, tergiverser, amoindrir la portée de la charte, comme le suggèrent les tièdes et ses plus chauds opposants, tout cela aurait été faiblesse. Le grand capitaine se trompe, en effet. Reculer dès le dépôt de la loi 60 aurait été bien plus qu’une autre de ces reculades de la part d’un gouvernement souverainiste minoritaire : c’aurait été une pure régression historique et la plus décevante débandade politique de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir faire le pays. Reculer aurait signifié qu’il acceptait en partant de mettre un genou par terre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle tout Radio Tralala s’est tant mobilisé et se mobilise encore, afin que le gouvernement péquiste finisse par « entendre raison » et « scinde » sa proposition de la loi 60.
Ce que tout Radio Canada n’arrive pas à comprendre dans ce ramdam politique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une affaire de Raison. C’est une affaire de Cœur. Il en a d’ailleurs fallu du cœur aux janettes pour braver la mauvaise température quand elles ont marché récemment, et ce ne sont pas les raisons qui manquaient sans doute de rester bien tranquilles chez soi…
La vérité ressemble plus à ceci : en même temps que Radio Canada a choisi sa barricade, cette institution a perdu son âme, qui consistait à bien informer après s’être bien informé. C’est donc une affaire de coeur qui fatalement lui échappe, simplement parce que ceux qui refusent contre tout bon sens et toutes les meilleures raisons du monde d’abdiquer sont de plus en plus nombreux et qu’ils ont raison à la fin.
S’il avait commencé par reculer, (toute une drive…) sur un enjeu aussi précieux, en mitigeant et en affaiblissant la portée de la Charte, pour simplement céder à la partisannerie et au clientélisme des libéraux et des caquistes de l’Assemblée Nationale, soit dit aussi nationaleux et boutonneux que les indépendantistes de même farine, tous divisés mais bien mélangés, le gouvernement minoritaire de Pauline Marois aurait de fait renoncé à toute légitimité et se serait discrédité lui-même. Et aucun indépendantiste sérieux n’aurait pu croire alors que c’est en se traînant un genou par terre que ce gouvernement serait ensuite allé plus loin. Et c’est précisément ce qui intéresse le plus les indépendantistes : aller plus loin…
Une grande bataille commence. Ce n’est pas la première ni la dernière. Mais pour la première fois, eh oui, la toute première clisse de fois, et quoi qu’on en dise, les indépendantistes ne sont plus seuls sur la ligne de front, perdus comme des nuls dans un Comité de l’inutile. Cela vaut la peine de le souligner. Pour la première fois, en effet, nous avons un gouvernement qui va de l’avant, qui se place surtout lui-même en avant, plutôt qu’en retrait, en même temps qu’il ne se traîne pas les pieds afin d’arriver en retard à la bataille.
Tout n’est pas fait ni parfait. Et même si ce gouvernement devait reculer plus tard, un immense pas en avant est déjà fait qui n’avait jamais-jamais-jamais été fait. L’Union sacrée de tous les indépendantistes n’est plus très loin. L’Indépendance non plus !
¹ S’il ne veut pas « frapper le Mur », comme le craint l’infatigable Bernard Drainville, le parti héritier de la révolution tranquille et le gouvernement péquiste pourraient ensemble commencer à « parler » à cet immense électorat, plutôt que de « perler » à un électorat qui n’existe pas.


Laissez un commentaire



6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2013

    Bien sûr que si le Jewish Montreal Hospital est renommé pour être laïcisé, il adviendra de même pour l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (HSCM) et l'Hôtel-Dieu de Montréal.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 novembre 2013

    Une nouvelle qui passe inaperçue sur Vigile.
    La candidate Tania Longpré dans Viau se rétracte sous la pression du B'naï Brith. Elle voulait au nom de la Charte, voir retirer l'épithète "Juif" de l'Hôpital Général Juif de Montréal. Y bannir kippa et circoncision. Le premier étant un signe ostentatoire non-séculier. Le second, un abus physique fait sur un enfant mâle qui marque sa soumission au dieu tribal.
    After outrage from Jewish groups, a Parti Québécois (PQ) candidate has backtracked on comments she posted on the Internet appearing to suggest that the word “Jewish” be removed from the name of the Jewish General Hospital (JGH) and that circumcision be banned.
    Tania Longpré, who is running in the Dec. 9 byelection in Montreal’s north-end Viau riding, made the comments on Facebook in an exchange on the proposed charter of state secularism.
    She wrote: “Answer me publicly: must we include in the charter the withdrawal of the word ‘Jewish’ from the hospital? Forbid circumcision? Sidelocks in the public service?
    “I answer yes! Anyway, thank you for the idea for the next text.”
    After complaints from the Centre for Israel and Jewish Affairs (CIJA) and B’nai Brith Canada and others via social media, Longpré, a former Journal de Montréal blogger, wrote on her Facebook page Nov. 10: “After what has circulated on social media, I would like to correct the facts: exasperated a few weeks ago, I responded nonsense to someone in a virtual exchange that does not reflect all my thoughts.” She said, however, that she supports the proposed charter as it is.
    (...)
    B’nai Brith urged the PQ to distance itself from Longpré, noting how especially insensitive her remarks were at a time when the 75th anniversary of Kristallnacht was being commemorated.
    “It is truly shameful that the lessons of Kristallnacht… have fallen on deaf ears,” stated B’nai Brith CEO Frank Dimant.
    “In fact, the Nazis banned circumcision and often taunted Jews by cutting their beards and payot [sidelocks].

    Ça y est ! La Charte des Valeurs Nazies selon les médias juifs. Nous avons sécularisé nos institutions catholiques pour le vivre-ensemble. La réciproque n'est pas vraie et pour défendre ce manque de réciprocité, c'est le mantra "Les Nazis ont fait la même chose."
    Montreal Candidate Wants 'Jewish' Off Hospital Name ? and Circumcision Ban ? Forward.com
    PQ candidate backtracks on JGH comments | The Canadian Jewish News
    La citation ci-haut peut tromper. "She wrote" devrait être plutôt "Phillipe Boucher wrote".
    Est-ce une erreur typographique ?
    Elle a sans doute répondu "oui" pour l'épithète "Juif". Ce n'est pas évident pour la circoncision et les boudins.
    Disavow candidate, PQ urged

  • Archives de Vigile Répondre

    13 novembre 2013

    Magnifique texte Marcel Haché, en plein accord. Parizeau s'est planté, Landry aussi, à un niveau moindre, quand à Bonchard... c'est naturel.Il ne faut pas oublier que ce sont des gens de la génération de nos pères, et on dirait que les vieux complexes remontent à la surface dans certaines circonstances, avec ce vieux fond catho on-est-des-gentils...
    C'est bien la première fois que Parizeau me déçoit...
    AVe

  • François Ricard Répondre

    13 novembre 2013

    Et ceci pourrait être suivi par une constitution républicaine qui continuerait ce mouvement vers l'émancipation.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    13 novembre 2013

    Et l'affaire de Coeur, radiocanne ne l'a toujours pas comprise en faisant japper encore Martine Biron, et cette fois, contre Yves Desgagné.
    Nous savons ce qu'est un chouchou, les Souches. Et surtout quand il incarne celui qui a protégé la Première de l'assassinat au soir de son triomphe. Elle ne l'emportera pas en Paradis, Biron, cette attaque sur notre metteur en scène chouchou, attaque qui sert de couverture de l'assassin toujours sans accusation!

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    13 novembre 2013

    La dynamqiue de la rupture
    Depuis 2007, la stratégie d'accession à la souveraineté a changé. Il s'agit d'un ajustement stratégique suite au constat que l'État canadien a clairement fait savoir qu'il n'allait pas reconnaitre un OUI gagnant (sous des prétextes arbitraires). Et que le Québec n'était pas dans un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision sur son territoire (principe d'effectivité).
    D'où le plan de gouvernance souverainiste pour bâtir les rapports de forces favorables,un à un.
    Tant que ce plan demeurait du domaine des intentions, il prêtait flanc au scepticisme (je rappelle que j'appuyais ce plan et que je me questionnais sur sa direction politique). Maintenant que le gouvernement passe à l'acte, il devient plus lisible.
    C'est donc dans l'espace des possibles rapports de forces favorables que se joue maintenant la partie. La Charte est le choix tactique le plus pertinent à cet égard.
    La Charte est un gambit politique majeur qui a lancé une onde de choc qui a ébranlé les façades et fait tombé bien des masques. Elle départagé les camps,non plus en fonction des schémas apparents : souverainiste-fédéraliste, gauche droite. Mais plus profondément entre les Habitants et ceux qui veulent leurs assimilations, consciemment ou non.
    Avec cette proposition le gouvernement a pincé le gros nerf des Habitants, s'est branché sur le courant tellurique de son histoire; une longue marche de 400 ans contre les vents contraires à son existence. C'est à cet instinct profond que le gouvernement fait appel.
    Mme Mourani nous dis que l'indépendance est en péril si les Habitants persistent à vouloir se définir selon ses valeurs.
    Ce n'est pas tant la souveraineté qui est en péril, que la nation qui la porte. Et dont le sort se joue sur cette Charte des valeurs. Et ce ne sont pas les souverainistes trudeauistes ou les féministes pour la charia, débusqués par ce gambit politique qui vont faire la différence. Mais bien les Habitants, guidés par leurs instincts profonds, qui vont saisir la gravité de l'enjeu, existentiel.
    Si l’appui des Habitants fléchie alors nous serons entrer dans une phase critique de la chronique de l'assimilation annoncée. Mais si les appuis se maintiennent, alors nous aurons enclencher une dynamique de la rupture.
    L'État canadien se définit sans et contre le Québec, à nous de se définir sans lui. C'est exactement ce que propose cette Charte.
    JCPomerleau