Les deux cancers qui ont provoqué l'actuelle crise financière mondiale

La corruption et le népotisme institutionnalisés

Selon le GAFI* presque 1 000 milliards de $ US sont blanchis chaque année

Tribune libre 2010


La combinaison de la corruption et du népotisme institutionnalisés ne peut donner d'autre résultat qu'un grand labyrinthe socioéconomique qui n'est pas celui produit par des aberrations d'un homme. C'est celui résultant de toute une culture de civilisation.
***
Avant d'exposer la concaténation des problèmes socioéconomiques et financiers provoquée par la corruption et le népotisme institutionnalisés, mentionnons le mandat accordé par l'ONU au Groupe d'Action Financière Internationale. En juin et octobre 2008, le GAFI a émis des consignes directrices sur l'approche fondée concernant les risques pour les activités susceptibles d'être des voies propices au blanchiment de capitaux ainsi qu'au financement du terrorisme, telles :
● surfacturation des infrastructures publiques
● secteurs sportifs
● casinos
● agents immobiliers
● sociétés négociantes en métaux et en pierres précieuses
● experts en ingénieries financières
● professions juridiques
● prestataires de services aux sociétés financières et fiducies
● prostitution en réseaux organisés
● licences en concession de monopole au secteur privé
● marché boursier
● banques
● etc.
Concernant ces diverses activités susceptibles d'être reliées au blanchiment d'argent, il faut bien tenir compte que ces 1 000 milliards de dollars font provoquer une déstabilisation financière de plus de 3 000 milliards au bout d'une décennie, fait dû à la demande d'actifs sujets à la revalorisations, propices à être transférés de façon légale et privée sans restriction de marché entre vendeur-acheteur, sauf celle prévalant entre l'offre et la demande. La spéculation internationale dans le secteur immobilier est un exemple bien évident de cette déstabilisation financière et de la corruption politique connexe à ce secteur.
Dans ce contexte d'économie ‘'submergée'' et de financement spéculatif de milliers de milliards de dollars, le blanchiment de capitaux(1) par les composants de la géopolitique du crime organisé(2) joue un rôle de déstabilisation financière et de corruption politique de premier ordre. C'est ainsi que les raisons données par M. Le Hir dans son article L'été de tous les dangers. Le monde est en train de se métamorphoser sous nos yeux ne sont plus les causes principales de cette crise financière mondiale. De par sa complexité, l'actuelle crise financière ne concorde pas avec la réalité de celle-ci par rapport aux arguments donnés par M. Le Hir qui fait appel au grand spéculateur, membre distingué de la « gauche caviar », concepteur des hedge funds dans les années 1970 et financier de l'Internationale Socialiste(3), affirmant : [ George Soros, le grand financier international, a d'ailleurs examiné les causes de ces crises et leurs effets sur le capitalisme mondial dans un excellent ouvrage paru en 1998, intitulé « The Crisis of Global Capitalism », où il va même jusqu'à annoncer la fin du capitalisme par une éventuelle implosion, comme ce fut le cas pour le communisme ]. Les causes de cette crise financière mondiale sont d'autre ordre conjoncturel qui n'a rien à voir avec le capitalisme ni avec la disparition du communisme.
Avant de poursuivre notre analyse sur cette crise financière mondiale, définissons succinctement ces deux systèmes pour ceux qui tendent à l'oublier : le capitalisme est surtout une manière d'agir avec le plus de liberté possible dans la vie sociale, politique, économique et culturelle d'un pays avec une telle organisation sociétale ; tandis que le communisme est une idéologie politique des restrictions des droits les plus élémentaires à la liberté d'action et d'organisation de la société civile (l'extermination réalisée par Zdanov d'une partie considérable de l'intelligentsia dans l'URSS nous rappelle l'infamie des goulags destinés à la restrictions de ces droits). Faite cette distinction entre le capitalisme et le communisme, le parallélisme évoqué par Le Hir entre ces deux systèmes ne peut être qu'incohérent et hors du contexte de cette crise financière mondiale.
Toutefois, cette crise financière et la perte de valeurs civiques dans le monde sont les assises de l'actuelle conjoncture d'une civilisation dont le népotisme et la corruption institutionnalisés se sont alliés au bénéfice d'une nouvelle aristocratie qui pratiquement monopolise le pouvoir de l'État dans leurs pays respectifs. Puisque cette nouvelle aristocratie travaille et s'organise afin de promouvoir et défendre ses propres intérêts au détriment de l'intérêt collectif. Les lois « apprivoisées » pour lutter contre le crime organisé et celles destinées à éviter le népotisme en système font partie d'une série d'autres mécanismes politiques de l'arsenal bureaucratique partitiste qui s'est donné cette nouvelle aristocratie afin de monopoliser le vrai pouvoir de l'État constitué par ces quatre principaux moyens politiques : l'appareil judiciaire, l'élite dans l'Administration au service des partis, la force répressive destinée à défendre ces privilèges et la déviation de fonds publics.
L'Union Européenne, paradigme de corruption et de népotisme institutionnalisés
L'Union Européenne (UE) constitue le meilleur exemple de cette nouvelle aristocratie antidémocratique et monopoliste du pouvoir. Cette organisation, dénommée « Babylone et Babel », représentée au Parlement de Strasbourg par 736 députés des 27 pays, est considérée comme étant le paradigme de la corruption et du népotisme en système. Sa raison d´être est celle de financer les grands partis politiques paneuropéens pour qu'ils coopèrent à la stabilité politique du continent. Ces partis politiques se sont donnés, tant dans les institutions de l'UE comme dans leurs pays respectifs, un pouvoir coercitif avec la complicité des millions de bureaucrates qui sont à leur solde, rendant possible que l'État de chaque pays puisse se constituer en un puissant et irréductible saccageur des avoirs publics.
Pour réussir ce pillage institutionnalisé, s'élevant à plusieurs milliers de milliards par année, il faut corrompre à grande échelle à tous les niveaux de la société afin de contrôler l'électorat qui devient, par le népotisme et la corruption en système, en otage permanent de cette nouvelle aristocratie, la vraie responsable et coupable de l'actuelle crise financière mondiale. Les déficits provoquant les dettes publiques(4) et les coûts astronomiques de la pratique du népotisme favorisant l'ascension de leurs proches et supporteurs dans la hiérarchie dont ils sont le sommet dans l'appareil de l'État, sont en grande partie des détournements de fonds publics et l'origine de l'actuelle crise financière mondiale ainsi que cette culture de perte de valeurs civiques.
Alors l'économie de libre marché —que les détracteurs et les cyniques s'acharnent d'appeler le capitalisme— n'est pas la responsable de l'actuelle crise financière, mais plutôt celle du progrès technologique mis au service du bien commun, de la liberté démocratique et de la défaite du communisme. Ainsi, les quelques dictatures communistes qui persistent encore dans le monde seront bientôt anéanties quand les citoyens qui soufrent ce système totalitaire arracheront, de manière collective, pacifiste et démocratique, à leurs bourreaux la clef de la liberté nationale que ceux-ci détiennent de manière perverse, se donneront inéluctablement l'économie de libre marché. La seule garante des libertés que l'homme nécessite pour se réaliser pleinement. Il s'agit en somme d'une condition humaniste enracinée, malgré la corruption et le népotisme institutionnalisés, précisément dans les pays où le libre marché est le moteur de la coexistence pacifique et de la liberté individu
elle.
Le G9 des mafias dans le monde et la crise financière mondiale
Le grand pouvoir économique, financier et politique détenu par le G9 des mafias dans le monde s'avère possible en raison de la complicité exercée par la nouvelle aristocratie évoquée antérieurement. La convergence de ces deux pouvoirs et la symbiose qui s'est réalisée entre le pouvoir législatif et le pouvoir du crime organisé ont effectivement provoqué l'actuelle crise financière mondiale. L'histoire de cette crise n'a pas commencé en 2008, comme le prétendent les détracteurs du libre marché —ne pas confondre globalisation des marchés et capitalisme sauvage avec le libre marché assujetti aux accords multilatéraux favorisant l'équilibre des échanges commerciaux—, mais bien dans les années soixante-dix.
Le commissaire Jean-François Gayraud, spécialiste en géopolitique, nous démontre de manière brillante et courageuse comment le crime organisé est sorti de sa marginalité pour s'installer au cœur de nos systèmes politiques et économiques, profitant ainsi du phénomène de la globalisation (voir, note 2). Dans l'Introduction de son œuvre citée, Gayraud nous rapporte cette réalité du développement du nouveau crime organisé dans le monde : « … aux tyrannies politiques classiques, il faut maintenant ajouter les tyrannies criminelles, organisées dans les nouvelles puissances mafieuses. Dans le livre « L'avenir de la liberté », Fareed Zakaria mentionne les « démocraties non libérales ». Ne nous trouvons-nous pas aussi devant des démocraties criminalisées ou mafieuses ?
La ressemblance entre les régimes démocratiques est plus superficielle que cela paraît. Un seul terme appuie, de fait, des situations politiques des plus hétérogènes. Pour peu que l'on analyse les résultats des élections célébrées dans le Sud de l'Italie, en Albanie ou au Japon —entre autres—, nous découvrirons d'inquiétants acteurs criminels, cachés dans l'ombre, qui manipulent les candidats élus par le peuple et, pour autant, la démocratie. Les mafias résument et reflètent comme un miroir, avec très peu de déformation, une importante évolution du monde : sa criminalisation. Les mafias ne sont pas une anomalie ni une pathologie, sinon l'indicateur de l'évolution criminelle du monde ».
En d'autres mots, les mafias qui constituent le G9 du crime organisé sont dans plusieurs pays ‘'démocratiques'' un vrai État dans l'État dictant et décidant, directement ou par personne interposée, quels lois, normes, subventions, investissements, emprunts, surfacturations, etc., seront les plus adéquats et avantageux pour leurs intérêts. Le système pyramidal employé par ces mafias supranationales impliquant la corruption et le népotisme, tant dans l'administration publique que dans la représentation politique, créant plus de 25 millions de bureaucrates non nécessaires dans les pays de l'OCDE depuis les quatre dernières décennies, a fait que les déficits et les dettes publiques de ces pays regroupés dans cet organisme représentant 70% de l'économie mondiale, soient les responsables de cette crise financière. De plus, les paradis fiscaux étant sous leur juridiction, dans la plupart des dits pays, jouent le rôle de capteurs de capitaux dans l'économie ‘'submergée''
évaluée à plus de 5 000 milliards de $US par année. De cette masse d'argent hors de l'économie légale découle le fait que la liquidité monétaire soit le principal obstacle de financement pour l'économie mondiale et ne relevant pas du système économique le moins pire actuellement en vigueur dans les pays les plus développés du monde. C'est-à-dire, le système économique de libre marché —le « capitalisme » pour ses cyniques détracteurs— ne constitue pas le vrai problème de l'actuelle crise financière, sinon la passivité corruptible des responsables politiques qui permettent que l'économie au noir, dans leur pays respectif, soit contrôlée par les groupes mafieux qui leur servent à s'accrocher au pouvoir au détriment de l'intérêt collectif.
C'est la raison pour laquelle la décapitalisation permanente de la classe moyenne, employant la corruption et le népotisme institutionnalisés, conduit inexorablement aux déficits et à l'endettement des finances publiques qui, tôt ou tard, déclencheront une spirale de paupérisation, d'anarchie sociale, de violence, de totalitarisme et de conflits civils conduisant aux affrontements fratricides qui aboutiront finalement à l'anéantissement de la nation(5).
En définitive, que les néo-marxistes ne viennent pas en disant que leur système politique, le socialisme —qui conduit toujours au communisme—, soit la solution aux problèmes socioéconomiques actuels puisque la plupart des pays qui ont provoqué cette crise financière mondiale ont été ou sont gouvernés par ce système anachronique.
Jean-Louis Pérez
— .—.--.—.--.—.--.—.--.—.--.—.
*. Le Groupe d'Action Financière Internationale (GAFI) est un organisme dépendant de l'ONU constitué par le G7 en 1989 afin de fiscaliser et d'investiguer les mouvements des capitaux illicites dans les réseaux financiers internationaux afin de lutter contre le blanchiment de l'argent de l'économie au noir et le financement du terrorisme. En 2004, les 33 membres qui font partie de cet organisme avaient approuvé que son mandat s'étende jusqu'en 2012.
1. Les multinationales financières Citigroup-Banamex, HSBC, American Express et l'espagnole Santander sont présentement dans le point de mire pour avoir facilité le blanchiment d'argent provenant du narcotrafic mexicain. Ainsi le rapporte Bloomberg News dans un reportage qui sera publié dans son édition du mois d'août prochain et dont un résumé a été offert cette semaine, concernant ce blanchiment d'argent.
2. Pour une information exhaustive sur ce phénomène des mafias supranationales et leurs pouvoirs dans le monde, consulter le livre de Jean-François Gayraud, Le monde des mafias. Géopolitique du crime organisé (Éditeur, Odile Jacob, Paris, 2005).
3. George Soros fut « Condamné pour délit d'initié dans l'affaire de la Société générale qui avait vu le gouvernement socialiste de la fin des années 80 fermer les yeux sur la tentative d'OPA menée par Georges Pebereau et Robert Lyon, président de la Caisse des Dépôts, sur une banque privée, Soros s'est pourvu en cassation.
Ses détracteurs critiquent le rôle joué par Soros à travers son fonds d'investissement Quantum Fund, domicilié à Curaçao (Antilles néerlandaises) — un paradis fiscal régulièrement dénoncé par le Groupe d'action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI), qui regroupe plusieurs gouvernements, comme étant l'un des plus importants centres de blanchiment d'argent issu du narcotrafic. En opérant à partir de Curaçao, Soros n'a pas uniquement évité de payer des impôts, mais il a aussi caché la nature de ses investisseurs et l'utilisation de leur argent. Pour autant, aucune accusation de blanchiment n'a jamais été formulée contre lui ». Information extraite de Wikipedia.
4. Pour une information sur les effets pervers de la dette publique, consulter l'article La dette publique du Québec : une combinaison d'immoralité, de trahison... (publié à Tribune libre de Vigile, 6 septembre 2007).
5. Cette vidéo intitulée « L'histoire de votre esclavage » résume le cheminement de la destruction socioéconomique évoquée dans ce texte.
Auteur : Jean-Louis Pérez


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juillet 2010

    C'est le système capitaliste lui-même qui est corrompu étant basé sur le vol des fruits des travaux des autres et pire sur l'argent qui fait plus d'argent que le travail. Ce système capitaliste est en crise permanente d'ou la nécessité des guerres pour voler et la nécessité de toujours trouver des nouvelles nations à déposséder de ses richesses naturelles et même de ses richesses humaines .