Durant ces belles journées suivant la fête du Canada, laquelle annonce traditionnellement l'arrivée «pour de bon» des vacances estivales, je me suis livré à quelques réflexions sur l'état de «l'État nation» que l'on nomme le Canada. Je suis allé me faire couper les cheveux le 2 juillet et la coiffeuse m'a posé cette question, un peu comme pour briser la glace : «Est-ce que tu as fait quelque chose de spécial «pour la confédération» ?»
Je lui ai répondu «oui», que je suis allé à l'Hôtel de Ville de Québec pour assister au rituel du drapeau canadien hissé tout en haut de son mât. Cette dame semblait un peu surprise de mon dévouement pour le Canada. Ce qui m'a frappé, c'est comment elle, et la plupart des gens au Québec, utilisent l'expression « la Confédération » pour désigner la Fête du Canada.
Je me dis que c'est probablement une question idéologique. Les Québécois considèrent peut-être le Canada comme une vraie confédération, avec les anciennes colonies française et britannique qui sont par la suite devenues britanniques, se réunissant de leur propre gré pour créer un pays fondé sur un système fédéral. Ce système gère leur intérêt et n'est pas un système tout-puissant capable d'agir sans tenir compte de leurs besoins, un peu comme ce fut le cas avec certains gouvernements lors des 60 premières années de la confédération, qui adoptaient souvent une attitude hautaine dans leurs relations avec les provinces.
N'oublions pas que nous sommes parvenus à surmonter les conflits ayant marqué les relations fédérales-provinciales pendant une bonne partie du 20e siècle. Aujourd'hui, nous sommes peut-être engagés sur la voie d'une véritable confédération. On ne doit pas oublier, par exemple, les ravages occasionnés par diverses formes de nationalisme en Europe pendant les conflits de 1914-18 et de 1939-45. Certes, on dit que le patriotisme c'est l'amour pour son pays. Mais on dit parfois, également, que le nationalisme c'est le mépris pour le pays de l'autre.
À l'aube d'une élection provinciale, pensons-y sérieusement lorsque ce sera l'heure de choisir. Est-ce que notre patriotisme nous pousse à vouloir créer notre propre pays en détruisant celui qui existe déjà? Est-ce que ce type de nationalisme méprise le pays dit «de l'autre» qui, il convient de le rappeler, est également «le nôtre», après tout ?
Charlebois a déjà chanté «C'pays-là t'appartient...». Certes, on pourrait dire que ce chanteur faisait alors référence uniquement au Québec. Mais on pourrait dire aussi que le Canada appartient à tous les Québécois, la nation québécoise étant issue du peuple «canadien». De ce point de vue, on pourrait dire que nous sommes les premiers «Canadiens» du Canada, après les autochtones, certes, et que tout son territoire nous appartient. Nos ancêtres, il faut se le rappeler, ont été les premiers à explorer le territoire jusqu'au pied des Rocheuses comme voyageurs et coureurs des bois.
On l'a défriché ce pays-là... Il ne nous reste plus maintenant qu'à le «déchiffrer». Ce pays-là nous ressemble tous par ses grands espaces et son climat nordique, mais aussi par son amour de la démocratie et de la justice. Il s'agit de permettre à ce pays-là de nous rassembler, A mari usque ad mare.
Rappelons-nous que la Confédération canadienne nous a apporté plusieurs bienfaits: paix, prospérité, primauté du droit, liberté d'expression et démocratie parlementaire. Aujourd'hui, il est temps de témoigner notre gratitude pour ce que le Créateur nous a légué: le Canada, la confédération qui est propre à «nous», à «l'autre», à tout le monde, quoi !
Peter Stuart, Québec
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