La laïcité, assise de la cohésion sociale

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«La paix sociale passe par des mesures politiques courageuses qui placent le bien commun au-devant de visées électoralistes à courte vue»

À la suite de l’assassinat tragique de citoyens musulmans, il est parfaitement légitime de se questionner sur les meilleurs moyens d’assurer la paix sociale au Québec.
Cependant, alors que la plus grande prudence devrait être de mise, la panique semble avoir pris le dessus sur la raison. On assiste à une diabolisation de la laïcité, on crie injustement au racisme et à l’islamophobie, un concept hautement controversé souvent utilisé pour interdire toute critique de l’islam, et on nous présente les accommodements religieux comme une solution miracle au vivre-ensemble.
Revenons donc sur ces fausses solutions. Les accommodements religieux sont présentés comme un moyen d’intégrer les immigrants. Cette équation est erronée, car des citoyens nés au Québec en demandent et la majorité des immigrants n’en demandent pas.
Dans le cas de l’islam, les demandes d’accommodements émanent bien souvent de la frange la plus intégriste. Elles ont pour effet notamment de rebuter les employeurs à embaucher des personnes considérées comme musulmanes, et constituent ainsi une entrave à l’intégration du plus grand nombre.
Plutôt que d’obliger les employeurs à se plier à des demandes fragilisant leurs structures de gestion du personnel, ne serait-il pas temps de se pencher sur les effets pervers des accommodements religieux ? Avant de songer à ancrer dans une loi la notion d’accommodements religieux, n’y aurait-il pas lieu de mener une étude approfondie afin de connaitre le réel impact de telles mesures sur l’insertion socioprofessionnelle des immigrants ? Il est fort plausible que de telles mesures non seulement n’aient pas les effets recherchés de favoriser l’intégration des immigrants, mais qu’elles aient plutôt l’effet inverse.
Le Québec est une terre d’immigration qui a accueilli et qui reçoit toujours des citoyens d’origines diverses. Cette intégration réussie s’est faite, en grande partie, grâce à la sécularisation de l’État qui est en marche depuis la Révolution tranquille, et à la déconfessionnalisation du système scolaire dans les années 90. Les catholiques et les protestants ont ainsi renoncé à leurs privilèges afin de permettre d’accueillir les enfants de toutes confessions, ou sans confession.
Voulons-nous maintenant revenir en arrière au bénéfice d’une frange intégriste minoritaire, mais très bruyante, de la société ? Quitte à hypothéquer la cohésion sociale tout entière ?
Comme le soulignait le sociologue de renom Guy Rocher, cela constituerait une rupture du contrat social qui a émergé de la Révolution tranquille. Alors qu’auparavant, la neutralité des employé-e-s des services publics était signe d’ouverture et de respect des diverses convictions spirituelles, ceux qui s’opposent à la laïcité tentent maintenant d’associer la neutralité du personnel à une fermeture face à la diversité. Or, c’est bien à l’employé de l’État d’être au service de tous les citoyens, et non l’inverse.
Une des manifestations les plus visibles de cette résistance à la neutralité est sans doute le port du voile islamique, de plus en plus présent, notamment dans les CPE, les écoles et leurs services de garde. Nul n’ose plus s’exprimer sur sa présence dans les institutions publiques, sous peine d’accusations de racisme et d’islamophobie.
Pourtant, c’est un vêtement religieux, et en tant que tel, il est porteur d’un discours religieux, incompatible avec la neutralité des institutions publiques.
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