Pour se conformer aux exigences de la Cour suprême du Canada, laquelle a jugé en octobre 2009 excessives les dispositions de la loi 104 votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale du Québec, concernant les écoles passerelles, le gouvernement libéral a opté pour une solution qui ne satisfait personne.
N’allons pas croire que la paix linguistique est assurée par l’adoption de la loi 115! La population et les Partis politiques de l’opposition sont mécontents. La communauté anglophone, avec ses neuf ou dix écoles passerelles ouvertes aux francophones et allophones, va surement contester les contraintes abusives des trois ans et du jugement arbitraire des fonctionnaires de l’éducation, contenues dans la loi 115. Je vous prédis que cette loi va être contestée par des citoyens intéressés à l’anglicisation de leurs enfants pour leur assurer un meilleur avenir. Je ne sais pas si cette loi va pouvoir passer le test des tribunaux. Encore une fois, je pense que la saga linguistique va se poursuivre de plus bel jusqu’en Cour suprême du Canada. Nous en avons pour des années encore.
Le bien-fondé de loi 104 a été rejeté par la Cour Suprême, à la lumière de la Charte canadienne des Droits et Libertés, et je me demande si cette loi passerait le feu de la rampe de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne? Je ne veux pas ouvrir le débat ici, mais c’est une question ouverte que je porte, quand je vois qu’on vit dans un état de droit comme au Québec? Cependant en matière de droits, la survie d’un peuple peut l’obliger à limiter l’étendue et la portée de certains droits.
Le prochain gouvernement va hériter de la patate chaude linguistique du Québec, et il n’aura pas d’autres alternatives que de recourir à la clause dérogatoire que lui garantit la Constitution canadienne. Mais cela calmera l’enjeu linguistique sur une période de cinq ans. C’est cette décision courageuse que devra prendre le prochain gouvernement. Mais sa responsabilité ne s’arrête pas là. Comme corolaire à cette situation, il est extrêmement urgent qu’il révise de fond en comble l’enseignement de l’anglais dans les écoles du Québec. Il est inacceptable que nos finissants du Secondaire ne puissent pas écrire et parler anglais. L’apprentissage d’une autre langue, comme l’anglais ou l’espagnol dans le contexte Nord-et-Sud-Américain, est une grande richesse pour l’individu et pour la société en général. C’est sur ces deux fronts (la clause dérogatoire et l’enseignement de l’anglais) que le prochain gouvernement devra se battre pour assurer la paix et l’épanouissement de la francisation du Québec.
Marius MORIN
La patate chaude que les Libéraux laissent aux Péquistes
Cependant en matière de droits, la survie d’un peuple peut l’obliger à limiter l’étendue et la portée de certains droits.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 octobre 2010Votre commentaire GV est très pertinent. La population en général, étudiants, travailleurs et autres doivent avoir comme premier devoir de mieux parler français et de l’écrire dans toutes nos écoles, qu’elles soient françaises ou anglaises. Je souhaite comme vous que le Québec français soit fier de sa culture et demeure toujours ouvert sur le monde.
Archives de Vigile Répondre
19 octobre 2010Vous écrivez : «Il est inacceptable que nos finissants du secondaire ne puissent pas écrire et parler anglais.» Correction : Il est inacceptable que nos finissants du secondaire ne savent pas mieux parler ou écrire le français et qu'ils éprouvent à ce point la tentation du passage à l'anglais, langue dont l'attraction de proximité est tout simplement démesurée. Par conséquent, un prochain gouvernement devra valoriser la langue française en augmentant les dividendes pour ceux qui la parlent au Québec et faire de cette langue un passage obligé pour quiconque désire évoluer et réussir au sein de la société québécoise. Des comités de francisation pourraient notamment être formés dans les écoles anglophones par des volontaires qui pourraient jouir de l'appui de l'État. Quant au bilinguisme, ne soyez pas si timide. Il faudrait que tous les Québécois parlent deux langues et je regrette que trop de personnes qui font une lecture un peu trop «locale» du bilinguisme l'invoquent pour favoriser l'anglais ou se limiter presque seulement à cette langue. C'est pour moi une mauvaise réponse aux défis de l'avenir. Le Québec devra au contraire s'ouvrir sur le monde (i.e. dépasser son omnubilation de l'anglais !) et oser les formes les plus diverses du bilinguisme. C'est ainsi que l'avenir du français sera le mieux garanti et que notre ouverture sur le monde sera débarrassée d'a priori qui risquent de limiter nos horizons. Vous avez raison pour l'espagnol, mais il faut oser que diable ! Oser le chinois, l'allemand, le russe, l'arabe et autres. Je souhaite que le Québec français s'ouvre sur le monde... et le monde ne se limite pas à l'anglosphère.
GV