La réforme électorale cache des pièges envenimés

Tribune libre 2008


On traite actuellement la réforme de la carte électorale que selon une
forme mathématique. On sait que la loi autorise 125 députés dans autant de
circonscriptions, ce qui selon les données démographiques donne un ratio de
1 député pour 45,000 de population. Toujours selon la carte actuelle, il y
a des comtés (13) où le député ne représente que plus ou moins 27,000
électeurs, électrices soit au-delà de la limite permise (+ou- 25% du ratio
moyen) et d’autres comtés (9) dont le député représente 57,000 plus ou
moins électeurs, électrices.
Face à cette iniquité, on veut remodeler la carte électorale de façon à
équilibrer les représentativités. Le geste est de prime abord fort louable
mais en y regardant de près, c’est une réforme empoisonnée pour les régions
éloignées qui se verront diminuée dans la représentativité au parlement au
profit d’une augmentation de députés représentants le Grand Montréal. Les
véritables victimes seront les électeurs et les électrices des régions
éloignées (Gaspésie, Bas du Fleuve, Abitibi, Côte Nord, Ungava etc.) qui
devront parcourir une plus grande distance ou attendre plus longtemps que
présentement pour avoir accès à son député. Est-ce acceptable ou
allons-nous faire l’autruche en se disant que tant que ce n’est pas dans ma
cour? Cela sous-entend une autre question. Advenant une réforme favorisant
une augmentation du nombre de comtés dans la grande région de Montréal,
allons-nous laisser le Grand Montréal décider par leur poids politique pour
les régions ?
Les députés des circonscriptions plus populeuses se plaignaient de la trop
grande charge de travail quand ils se comparaient au travail du député des
régions éloignées. Je trouve que les députés de la grande région de
Montréal ont tort de se plaindre ainsi car il ne tienne pas compte de la
grandeur du territoire qu’a à parcourir le député et/ou les électeurs et
électrices des régions éloignées.
Basée sur strictement des considérations mathématiques, je ne peux
accepter cette réforme. Il faut donc voir ailleurs comment on pourrait
répondre aux besoins des comtés plus populeux. Je suggère d’augmenter dans
les comtés plus populeux les services à la population en nommant (ce qui
deviendrait la prérogative du gouvernement élu) un « député adjoint au
député élu» sans droit de vote à l’Assemblée Législative mais ayant
certains pouvoirs lui permettant de faire cheminer les dossiers du comté au
nom de son député. Cela dégagerait le député élu d’une certaine tâche de
travail.
Certes mon idée n’est pas parfaite mais elle a le mérite d’être débattue.
Elle permet de ne pas pénaliser les régions éloignées d’un poids politique
égal à celui qu’il a présentement. Elle permet aux comtés plus populeux de
faire cheminer une partie des dossiers dans l’appareil parlementaire sans
avoir à surcharger le député élu occupé à siéger à l`Assemblée Nationale.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

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Roger Kemp110 articles

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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4 commentaires

  • Lionel Lemay Répondre

    15 février 2008

    Augmenter le pouvoir des anglos de l'ouest de Montréal et de l'Outaouais au détriment des régions majoritairement francophones, une façon machiavélique de notre bon gouvernement provincial de faire un pas de plus vers l'assujettissement du peuple québécois par le conquérant anglais.
    J'espère que tous les députés francophones, quel que soit leur parti, s'opposeront à ces changements.

  • Raymond Poulin Répondre

    15 février 2008

    Le point de vue de M. Kemp repose sur l'équité, notion trop souvent oubliée au nom d'une démocratie purement arithmétique. La véritable justice dépend d'abord de l'équité.

  • Jacques Bergeron Répondre

    15 février 2008

    Et encore une fois, les Montreal/Westerner auront eu raison de se ghettoïser dans leur coin de l'ouest de Montréal,car par ce moyen ils auront réussi à obtenir, ce qu'on enlèvera aux Québécois et aux Québécoises des régions gardant le fort du Québec que sont ses régions.Quelle importance faut-il attacher à cette modification du paysage électoral, politique, économique et social du Québec, sinon celui de dire à nos concitoyennes et à nos concitoyens des régions qu'ils ne comptent pas beaucoup dans les décisions qui les touchent.Pourtant il eut été si facile de consulter tous les Québécois, de quelque région qu'ils soient,sur le genre de pays dans lequel ils veulent vivre puis d'insérer ces voeux dans une «constitution toute Québécoise, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du Canada.Pourquoi consulter ces gens alors qu'il est si facile de les oublier? Voilà ce que vient de leur dire ce gouvernement voué aux intérêts de quelques
    «capitaliste», à qui il doit rendre des comptes régulièrement,en lui donnant à l'occasion des réductions d'impôts,750 millions$,par exemple, malgré les besoins criants des régions, des universités, des pauvres et de notre système d'assurance maladie.Qu'importent les Québécois, sinon d'occuper physiquement et géographiquement le «pays du Québec», et d'être utilisés pour répondre aux besoins de leurs maîtres, qui ne craignent pas de les laisser sur le carreau,lorsqu'ils
    peuvent aller exploiter d'autres gens dans d'autres pays. Un esclave, c'est un peu cela dans le fond!

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    15 février 2008

    Autre vice de la réforme:
    Enlever des députés des régions (francophones)
    pour augmenter des députés à Montréal (moitié anglophone)
    c'est augmenter la représentation des anglophones! C.Q.F.D.