La Valse des Patineurs

Tribune libre 2008


J’écrivais récemment un article dans Vigile « l’Incroyable Traîtrise de
Mme. Marois ». C’est certain que tout le monde ne peut pas être d’accord
mais j’ai eu une réponse qui m’a illustré encore une fois que même si on
apporte beaucoup de soins pour être compris, il s’en trouvera toujours pour
ne comprendre que ce qu’ils veulent.
Je pense m’exprimer en français très convenablement. J’ai voyagé à travers
la planète et j’ai été compris partout par les gens qui la parlaient. En
1959, j’ai fait partie de la R.C.A.F., la Royal Canadian Air Force, le
groupement professionnel des cireurs de bottes au « spit shine » outillé
d’équipement désuet, symbolique. C’est dans ce contexte d’humiliations et
de racisme que j’ai appris l’anglais. Je le parle depuis longtemps,
couramment même si j’ai, malgré tout, conservé un léger accent. Un jour,
quand j’ai réalisé la version anglaise d’un petit film de 35 minutes sur la
sécurité en entreprise que j’avais faite pour une pétrolière, on me l’a
retournée parce que, à Calgary, où est la maison-mère de cette compagnie,
on n’acceptait pas ma narration, ils étaient outrés de ce petit accent
québécois. Belle mentalité !
En Europe ou en Asie, quand je passais plus d’une semaine dans un pays,
j’essayais toujours d’apprendre au moins les rudiments de la langue de ce
pays. Pourquoi je raconte ça ? Simplement pour dire que je ne suis
absolument pas contre le fait d’apprendre l’anglais ou quelque autre
langue, au contraire, c’est très enrichissant. Là où le bât blesse, c’est
forcer le bilinguisme institutionnel, obliger de jeunes enfants à apprendre
une autre langue, certes utile pour beaucoup mais souvent au détriment de
la langue maternelle (ou paternelle dépendant des pays où on se trouve). Si
on veut être prévoyant, on apprendra le chinois (le mandarin) qui deviendra
bientôt la langue universelle, c’est une question de temps.
Par ouverture d’esprit, bonté ou inconscience nous sommes en train de se
laisser noyer par l’immigration qui opte, soyons réalistes, pour
l’anglophonie. Compte tenu du fait que les plus grands ennemis qu’un peuple
colonisé peut avoir sont ses propres enfants, proches de conquérants, les
lèches-c….bottes de ceux-ci. Qu’un anglophone d’Ottawa clame ouvertement
son dédain du Québec, il va avoir droit à un tollé d’indignation mais qu’un
lèche c…bottes québécois à Ottawa promulgue une loi sur la clarté
référendaire (à la Dion), c’est-à-dire mine, trahit son pays de naissance,
nous émettons alors de petits commentaires de protestation, fluets, en
douceur, sans déranger qui que ce soit.
Depuis la conquête et surtout depuis la Confédération, si on veut étudier
l’histoire en profondeur, sans œillères, on constate qu’Ottawa a toujours
tenté de nous faire disparaître, par diverses mesures, plus ou moins
subtiles. On a dû se battre pour conserver notre langue française aussi
imparfaite soit-elle et maintenant, plus que jamais, l’immigration
incontrôlée et sciemment augmentée par les lèche-c…bottes qu’on élit à
Québec montent dans le train fédéral pour achever de nous faire
disparaître. Précédemment nous avions le PQ, du moins on le croyait, pour
nous rassembler et promulguer des lois pour protéger notre langue. René
Lévesque lui-même regrettait de devoir passer la loi 101, c’était notre
bouée de sauvetage linguistique et culturelle. Bien sûr, les cours de «
justice » fédérales ont rendu cette loi 101 presque inopérante, pleine de
trous, un vrai fromage suisse. Il est reconnu à travers le monde que les
pays où le bilinguisme a été en vigueur, la minorité de ce pays a lentement
été assimilée. Ici, nous sommes entourés de plus de 300 millions
d’anglophones et nous résistons toujours. Quel est le secret de la potion
magique?
En ce qui concerne Mme. Marois et le PQ, je suis extrêmement déçu du
patinage de fantaisie (je croyais qu’il n’y avait que Robert Bourassa pour
faire ça) de nos élites, des déclarations malhabiles, des contradictions,
des éternelles chicanes. On dirait une guerre de poissons pas frais chez
les Gaulois. Les romains s’en moquaient n’est-ce pas ? Nous avons besoin
d’un druide éclairé, honnête et respecté. Au départ je voyais bien une
femme diriger le pays mais à la pratique, un homme ou une femme ne semble
pas changer grand-chose.
Dans une entrevue télévisée, VLB émettait l’opinion que Mme. Marois ne
nous amènerait jamais vers l’indépendance, qu’elle voulait le pouvoir pour
le pouvoir. Je crois de plus en plus qu’il avait malheureusement raison.
Le Québec est rempli de talents de toutes sortes. Nous sommes des gens
capables, nous avons des compétences très avancées dans beaucoup de
domaines. Nous avons tout pour réussir à se bâtir un pays de Paix,
prospère, anti-militariste, Nous avons autre chose à faire qu’envoyer nos
enfants se faire blesser et tuer pour engraisser les actionnaires des
multinationales américaines ou autre sous de fallacieux prétextes. Nous
sommes comme des adolescents attardés qui n’osent quitter papa / maman de
peur de la vie même si papa les exploite. Vous êtes-vous demandé pourquoi
les anglais d’Ottawa ne voulaient pas voir partir le Québec de la
Confédération ? Par patriotisme de portefeuille. On nous dit que le Québec
retire plus du fédéral que ce qu’il paye !
Quand une compagnie, une industrie possède plusieurs succursales et qu’une
de ses succursales ne rapporte plus, que fait-on ? On la ferme.
Malheureusement beaucoup de travailleurs ont vécu ça. Alors pourquoi
veulent-ils garder le Québec ? Poser la question c’est y répondre.
Ivan Parent
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --

Featured a3e971571ab3c25a01e01d56d6b9d9d3

Ivan Parent403 articles

  • 371 378

Pianiste pendant une trentaine d'années, j'ai commencé
à temps partiel d'abord à faire du film industriel, de la vidéo et j'ai
fondé ma compagnie "Les Productions du LOTUS" Les détails seront visibles sur mon site web.
Site web : prolotus.net





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    14 février 2008

    Cher monsieur Parent,
    je suis assez, pour ne pas dire plutôt, ou encore tout à fait d'accord avec vous, sauf qu'en matière de patinage, je trouve que notre "chef" Péquiste patine plutôt sur "la bottine" alors que monsieur Bourassa était un véritable artiste en ce domaine.
    C'est quand même curieux, ne touvez-vous pas, quand on considère avec un certain recul (et un recul certain),les moeurs politiques et la manie de toujours vouloir profiter de la moindre occasion de se faire valoir de certains de nos élus, de constater combien un homme comme Robert Bourassa faisait montre d'une remarquable retenue. Du stricte point de vue de l'éthique, j'ai définitivement beaucoup d'admiration pour lui que pour n'importe lequel de nos actuels politiciens.
    Même si je n'ai jamais de ma vie voté pour aucune autre cause que celle de l'indépendance du Québec, je n'en demeure pas moins admiratif de ceux qui ont le bon sens de défendre leurs convictions plutôt que de faire feu de tout bois et de pourfendre allègrement leurs adversaires. Spectacle navrant auquel les Jean Charest de notre petit monde politique Québécois nous poluent les ondes depuis trop longtemps à mon goût.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    14 février 2008

    "On nous dit que le Québec retire plus du fédéral que ce qu’il paye !"
    Voici la seul étude (Statcan) qui précise le montant du gain que le Québec tire du fait d'être pris dans la cage à castors canadienne: 2, 1 milliards (2004) soit 281 $ par citoyens:http://www.statcan.ca/francais/freepub/11-010-XIB/00207/feature_f.htm
    Ce gain est facilement compensable par l'élimination des couts de dédoublement du système quand on sortira de la cage (2,5 millirads). À ce gain mécanique, il faut ajouter le gain le plus important, un gain dynamique: Celui d'avoir l'ensemble des leviers d'un état optimal pour se donner une véritable stratégie d'état. Ce qui permettrais au Québec de joindre le club des pays de l'Europe du Nord qui sont les plus performant au monde en matière de création et répartition de richesse.
    jcpomerleau