Le Bloc atteint ses objectifs

Chronique de Gilles Verrier

L’objectif central du Bloc, martelé régulièrement au cours de la campagne électorale aura donc été atteint. Victoire ! Le gouvernement conservateur ne sera pas majoritaire. Pour ce qui est de l’indépendance du Québec, c’est essentiellement un autre rendez-vous manqué. Car la plate-forme électorale n’aura servi nullement à faire progresser en largeur et en profondeur l’indépendance dans l’opinion publique. L’indépendance, le programme indépendantiste, cette grande cause était encore une fois l’absente des préoccupations et des discours politiciens. Il suffirait pour s’en convaincre, si aucun exemple ne vous vient à l’esprit, de revoir le débat des chefs en anglais. Totale intégration du Québec dans la dynamique pan-canadienne personnifiée par le chef du BQ.
Qu’à cela ne tienne, me répondra-t-on, le BQ n’a jamais prétendu être indépendantiste. C’est exact, faudrait-il répondre. Tout le déroulement était donc prévisible. Et il était effectivement prévu ici et là par certains. En refusant ainsi de s’assumer politiquement, la nation québécoise creuse sa tombe.
Comme aime le répéter M. Duceppe : "La politique du pire est la pire des politiques". Le pire étant un gouvernement Harper majoritaire et son contraire, le mieux, un gouvernement Harper minoritaire. Nous en sommes là. C’est la grande leçon de la dernière élection. Nous avons gagné. Réjouissons-nous !
Gilles Verrier

Featured 11c309e183a1007b8a20bca425a04fae

Gilles Verrier140 articles

  • 225 599

Entrepreneur à la retraite, intellectuel à force de curiosité et autodidacte. Je tiens de mon père un intérêt précoce pour les affaires publiques. Partenaire de Vigile avec Bernard Frappier pour initier à contre-courant la relance d'un souverainisme ambitieux, peu après le référendum de 1995. On peut communiquer avec moi et commenter mon blogue : http://gilles-verrier.blogspot.ca





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 octobre 2008

    Je suis bien ambivalente à savoir si je dois me réjouir ou pas des résultats obtenus par le BQ. Je m'explique: d'un coté, oui on peut être fier quand on pense que les intérêts du Québec seront encore une fois bien représentés à Ottawa. Aussi, les Québecois sont venus dire au Canada anglais qu'ils sont bien présents sur la scène, et que Mr. Harper a tout intérêt à nous écouter.
    D'un autre coté, on pourrait penser que les Québecois se complaisent bien dans la Fédération étant donné qu'on a 50 représentants à Ottawa et qu'il n'y a plus nécessité, ni urgence de se de doter d'un pays, remettant ainsi à on ne sait trop quand, la lutte pour l'indépendance.
    Si le BQ n'était pas à Ottawa, je suis certaine que les Québecois réaliseraient beaucoup plus vite qu'il est impossible pour notre nation et notre culture si différente, d'être bien représentées dans un Canada majoritairement anglais. Réveillons-nous? Il y a rumeur d'une possibilité d'élections au Québec très prochainement, je m'adresse à tous les souverainistes pour leur demander comment on peut se monopoliser pour obliger Madame Marois à remettre l'idée de l'indépendance comme la priorité no.1 de son parti.
    J. Lanthier

  • Jacques Bergeron Répondre

    16 octobre 2008

    On doit retenir que le Bloc Québécois a été fondé pour protéger les intérêts du Québec à Ottawa.Dans ce sens la présence de «50» de ses députés en terre ennemie est le meilleur gage de protection que nous ayons. Quant à la promotion de l'indépendance, je crois que Gilles Duceppe et le parti qu'il dirige font mieux que le PQ actuellement.En effet, que fait notre parti indépendantiste sinon du surplace depuis la dernière élection. Comme M. Parizeau, je crois, j'en suis même certain,que le Parti Québécois doit promouvoir l'indépendance du Québec de lange française envers et contre tous les pisse-vinaigre puisque c'est là sa raison d'être. Le PQ doit donc s'atteler à la tâche. Il ne peut attendre les gaffes de Jean et de Mario, ni celles de Harper ou de Dion. Il doit, avec les citoyennes et les citoyens de «toutes» les régions du Québec définir le pays dans lequel ses concitoyens veulent vivre. Le PQ n'a pas le droit de laisser l'avenir de notre peuple dans les mains de quelques «conseilers politiques et économiques» détachés de leurs concitoyennes et de leurs concitoyens.Il doit avec le peuple corriger les inégalités dont sont victimes les Québécoises et les Québécois des régions. Avec elles et eux il doit redéfinir le pays, tant dans les domaines sociaux, que culturels, économiques et politiques. Il doit utiliser tous les moyens «démocratiques» dont nous disposons pour promouvoir le pays et son indépendance par le biais de la consultation des gens des régions qui verront à définir l'autonomie dont elles ont besoin dans tous les domaines de leur vie. C'est donc à cette tâche que devraient oeuvrer Mme Marois et les membres du PQ,en collaboration avec le Bloc Québécois, sans oublier celles et ceux qui déjà tentent actuellement et géreusement de faire ce que le PQ et le Bloc devraient faire, soit consulter le peuple sur ses besoins,
    sociaux, économiques, culturels et politiques, puis inclure dans une constitution les données qui auront été jugées nécessaires à la gouverne de notre État et de la vie de notre peuple.C'est à ectte tâche que nous voudrions convier Mme Marois et M. Duceppe et tous les Québécois.Sauront-ils faire preuve d'audace et de psycho-pédagogie ou voudront-ils s'enfermer dans une dynamique patisane qui ne fait confiance qu'à ses fonctionnaires, aussi nommés des «conseillers»?

  • Marcel Haché Répondre

    15 octobre 2008

    Bonjour M.Verrier
    La victoire du Bloc n'est pas éclatante.Mais une victoire est une victoire.Cela nous repose d'innombrables "victoires morales" passées.Cette victoire a le mérite de garder intact au mouvement indépendantiste ses chances de continuer sa lutte,et de la continuer avec une espérance réelle.
    Advenant, un jour, une déclaration d'indépendance,il vaudrait mieux à Ottawa la présence d'un parti ami comme le Bloc, qu'aucun autre parti,fédéraliste par définition.Comme dirait M.Bousquet--que je salues,et dont il ne faut pas sous-estimer le sens politique--il vaudrait mieux alors avoir des amis que des ennemis...
    Si tous les souverainistes et les indépendantistes s'étaient abstenus de voter,sous le prétexte spécieux qu'ils ne pouvaient pas voter dans un pays étranger,le Canada,et compte tenu du faible taux de participation au vote des québécois et des canadiens,le Québec serait représenté aujourd'hui par sa minorité anglo.qui n'est pas intéressée à se considérer elle-même comme faisant partie du peuple québécois.Cela ressemblerait à une démission.
    Le Bloc n'a pas atteint tous ses objectifs.Mais il est condamné à ne jamais pouvoir tous les atteindre.Mais quelle bataille il a fait.Sa victoire pourrait en permettre d'autres,de la même façon qu'une défaite aurait pu en entraîner d'autres.
    Il faut prendre ce qui passe,en particulier une victoire.