Dans les coulisses de la CAQ

Le coup de Jarnac d’Arruda envers Legault

Le « pas dans ma cour » de François Legault

B8303486fef5387a5ebb33c19d384ae0

Tribune libre

 


Comme si ce n’était pas assez frustrant que les restaurateurs aient eu à subir un deuxième confinement à compter du 28 septembre, la déclaration du directeur national de santé publique, le docteur Horacio Arruda, lors de sa rencontre avec les députés de l’opposition, selon laquelle il n’a jamais recommandé la fermeture des restaurants a jeté de l’huile sur le feu chez les restaurateurs.

Le chat est sorti du sac lorsque le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, pressa le Dr Arruda de lui donner des recommandations de la Santé publique ignorés par le gouvernement Legault. Un véritable coup de Jarnac d’Arruda envers Legault. Inutile de vous dire que l’opposition s’est jetée sur sa proie avec voracité le lendemain à la période de questions.

Honnêtement, j’éprouve un certain malaise en ce qui a trait à la décision de fermer les salles à manger des restaurants, compte tenu que toutes les mesures de sécurité y sont respectées et qu’aucune éclosion de la COVID-19 ne s’est manifestée dans les restaurants depuis le début de la pandémie. Et, de surcroît, les restaurants génèrent des revenus pour l’État, un critère cher à notre premier ministre.

Jusqu’à maintenant, les restaurants auront été fermés la moitié de l’année en 2020, ce qui représente 5 à 6 milliards de ventes disparues en fumée. Selon une étude menée par l’Association Restaurants Canada, plus de la moitié des restaurants sont à risque de fermer au cours des six prochains mois. Huit restaurants sur dix perdent de l’argent ou survivent à peine. Et 65 % d’entre eux fonctionnent à perte, tandis que 19 % ne font qu’atteindre le seuil de rentabilité.

Et toute cette infortune pendant que les Costco et les Wall Mart de ce monde sont demeurés ouverts depuis le début de la pandémie… Mystère et boule de gomme!

Le « pas dans ma cour » de François Legault

D’entrée de jeu, voici un extrait du point de presse de François Legault tenu le vendredi 11 décembre : «La situation qu’on a actuellement, on ne peut pas tolérer qu’elle demeure au niveau où elle est là. [...] Si la situation reste comme ça, on va être obligés d’ajouter des restrictions, à moins que les Québécois se mettent à respecter les mesures déjà en place ». Autrement dit, je serai gentil si les Québécois respectent les mesures sanitaires. En réalité, le « pas dans ma cour ».

Par ailleurs, en date du 10 décembre, le Canada dénombrait 13 109 décès, le Québec, en tête des provinces, 7 382, soit 56% de l’ensemble des décès au pays, la deuxième province dénombrant le plus grand nombre de décès, soit l’Ontario, comptait 3 871, soit 30% des décès au Canada. 

En termes clairs, avec un dossier aussi peu reluisant au chapitre des décès liés à la COVID-19, le premier ministre du Québec devrait peut-être jeter à l’occasion un coup d’œil dans sa cour, notamment dans les CHSLD, pour voir s’il ne devrait pas assumer sa part d’imputabilité eu égard au nombre imposant de décès dans SA province qui lui confère le titre peu enviable de premier de classe au chapitre des décès au Canada!

Où était Simon Jolin-Barrette?

Le projet de loi 66 concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure visant à donner le feu vert rapidement à 181 projets d’infrastructure à travers le Québec en accélérant les processus d’évaluations environnementales et d’expropriation a été adopté en soirée le 10 décembre.

Or parmi ces projets figurent les projets d'agrandissement du Collège Dawson et de l'Université McGill, deux établissements d'enseignement supérieur anglophones. Conséquemment, le projet de loi n’a pas obtenu l’appui du Parti Québécois qui « s’opposera toujours à l’anglicisation planifiée du Québec », a fait valoir le député de Jonquière Sylvain Gaudreault.

En passant, je me demande où était le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, au moment où la langue française au Québec, son supposé cheval de bataille, se faisait passer un sapin juste avant les « réjouissances » du temps des Fêtes!

Fitzgibbon sauvé par la cloche?

Décidément, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, semble avoir le don de se placer en conflit d’intérêt dans l’exercice de ses fonctions. C’est du moins le constat de la commissaire à l’éthique de l’Assemblée nationale qui vient de lui attribuer un deuxième blâme en deux mois.

François Legault aura beau invoquer « qu'il n'est absolument rien arrivé entre l'entreprise [ Immerversion] puis le gouvernement », la commissaire à l’éthique persiste et signe, cette entreprise détient des liens avec l’État, ce qui place le ministre en conflit d’intérêt.

À mon sens, il m’apparaît claire que M. Fitzgibbom éprouve des difficultés à couper les liens avec le monde des affaires dans lequel il a baigné pendant des années dans une vie antérieure. Il existe tout un monde entre la vie publique et celle du monde des affaires et ça, le ministre, de toute évidence, ne l’a pas encore franchi.

Quoi qu’il en soit, Pierre Fitzgibbon doit être soulagé de voir arriver la fin de la session parlementaire qui contribuera à laisser tomber la poussière d’ici le retour en Chambre. Sera-t-il sauvé par la cloche? Une histoire à suivre…


Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2089 articles

  • 1 470 106

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé