La nomination d’Amira Elghawaby à titre de représentante spéciale du Canada chargée de la lutte contre l’islamophobie a soulevé l’ire du premier ministre François Legault qui voit dans cette décision une attitude méprisante de Justin Trudeau contre les Québécois, notamment en raison de certains propos de Mme Elghawaby qualifiant les Québécois de racistes et d’anti-musulmans.Dans cette foulée, aucun doute dans mon esprit que la loi 21 sur la laïcité de l’État québécois est le premier déclencheur.
Toutefois, si nous poussons plus à fond cette analyse et que nous regardons en amont de cette saga, nous retrouvons deux paradigmes diamétralement opposés, à savoir la défense des droits individuels invoqués par le premier ministre canadien, en l’occurrence ici, la liberté religieuse, et les droits collectifs défendus par François Legault, à savoir la laïcité de l’État.
Dans ces circonstances, je suis d’avis qu’aucun compromis ne pourra ressortir des éventuelles discussions qui auront ou auraient lieu dans un avenir plus ou moins rapproché, d’autant plus que Justin Trudeau a jeté son dévolu sur une militante voilée qui a déjà à son crédit plusieurs déclarations acerbes contre les Québécois alors que son rôle comporte une fonction de médiatrice entre les partis.
En bref, qu’Amira Elghawaby demeure ou non en fonction, le véritable débat va se jouer devant les tribunaux autour de la loi 21, notamment sur la validité de la clause dérogatoire qu’elle contient. Tout le reste n’est que politicaillerie qui n’a d’autre alternative que de se terminer dans un cul-de-sac.
Les excuses d’Amira Elghawaby
« J’aimerais dire que je suis extrêmement désolée de la façon dont mes mots ont été reçus, de comment ils ont blessé les gens au Québec ( ) Je suis convaincue, je sais — et je le dis — que les Québécois ne sont pas racistes Ce n’était pas mon intention. Et je m’excuse sincèrement de les avoir blessés avec mes mots. » dixit Amira Elghawaby, au sortir de sa rencontre avec le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.
Sans entrer ici dans une analyse en profondeur de l’état intérieur dans lequel se trouvait Mme Elghawaby, au moment où elle a prononcé ces mots qui « ont blessé les gens du Québec » ? comment peut-on la croire lorsqu’elle affirme que « ce n’était pas son intention » ? Or, quelle était alors son intention ?
Comment Amira Elghawaby s’attendait-elle que les Québécois réagiraient devant des qualificatifs tels « racistes » et anti-musulmans ? Comment maintenant peut-on lui accorder quelque crédibilité lorsqu’elle affirme que les Québécois ne sont pas racistes ?
Toutes des questions qui me laissent à penser que Mme Elghawaby avaient bien réfléchi à ces paroles lors de ces déclarations, et qu’elles exprimaient sans le moindre doute le fond de sa pensée. Conséquemment, on ne peut lui demander sérieusement de « rétablir les ponts » qu’elle s’évertue depuis des années à détruire… Alors, vivement sa démission !
Henri Marineau, Québec
Nomination d’Amira Elghawaby
Le cul-de-sac
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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1 commentaire
François Champoux Répondre
3 février 2023Bonjour M. Marineau,
Oui, il y a des chances que le cul-de-sac que vous exprimez soit une réalité.
Il faut reconnaître cependant que pour lutter (pardonner ce mot un peu violent) contre l'islamophobie, qui de mieux qu'une personne de la religion de l'Islam pouvait faire la tentative de réconcilier les Québécois avec son changement de société? Je n'aurais pas vu une personne contre les religions prendre le poste.
La peur de l'autre nous habite toutes et tous, malheureusement; le niveau de cette peur est plus ou moins grand selon les personnes. Mais au Québec, les religions et leur adeptes remportent la palme de la peur: depuis plus de 50 ans, c'est la liberté qui a pris le dessus sur la foi, et c'est tant mieux; encore faut-il découvrir comment user de cette liberté sans brimer l'autre et son droit à sa liberté et son expression. C'est Confucius qui faut nous rappeler afin de vivre en paix et en liberté.
François Champoux