Le gouverneur de Californie a décrété mercredi soir l’état d’urgence alors que les autorités luttaient pour contenir une fuite de pétrole après la rupture d’un oléoduc qui a laissé échapper des milliers de litres d’hydrocarbures dans l’océan.
Au lendemain de la fuite près de Santa Barbara, au nord-ouest de Los Angeles, des survols d’hélicoptères ont montré que la nappe polluante s’étendait sur 14 kilomètres le long de la côte pacifique, selon Jennifer Williams, porte-parole des gardes-côtes.
Le gouverneur de Californie, Edmund Brown, a proclamé l’état d’urgence dans la zone touristique de Santa Barbara afin de pouvoir envoyer «rapidement» des équipes spécialisées chargées du nettoyage. «Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger les côtes de Californie», a-t-il assuré.
Des équipes de nettoyeurs en combinaisons blanches tentaient de récupérer le pétrole sur la plage avec des râteaux, à Refugio Beach, où un camping a été évacué en attendant que les opérations de nettoyage prennent fin.
Plusieurs groupes écologistes s’alarment des éventuelles conséquences à long terme de cette petite marée noire. Selon les dernières estimations des autorités mercredi après-midi, la fuite a été estimée à environ 400 000 litres, dont 80 000 litres ont été déversés dans l’océan.
La fuite a été détectée mardi sur un oléoduc opéré par Plains All American Pipeline, qui a coupé l’approvisionnement en pétrole dès que la fuite a été détectée, selon la compagnie. Celle-ci a précisé que le pétrole s’était déversé dans l’océan par le biais d’un conduit d’évacuation, qui a depuis été bloqué. Maintenant que la cause de la fuite a été identifiée, «il n’y a plus de pétrole qui s’échappe dans l’eau», a-t-elle indiqué, ajoutant qu’elle regrettait profondément cette pollution et qu’elle faisait «tout son possible pour en limiter l’impact sur l’environnement». Elle n’a pas pu préciser de son côté quelle quantité de pétrole avait fui.
190 000 litres à l’heure
Les plages des environs de Santa Barbara accueillent normalement des milliers de visiteurs pour le week-end prolongé du Memorial Day qui arrive, mais avec cet accident les touristes passeront vraisemblablement leur chemin.
Des groupes de défense de l’environnement ont regretté cette fuite et affirmé que des erreurs avaient été commises. «Il reste de nombreuses questions, notamment pourquoi n’y avait-il pas de système d’arrêt automatique sur cet oléoduc relativement nouveau, et pourquoi les premières mesures n’ont pas été plus efficaces pour arrêter la fuite», a déclaré Owen Bailey, directeur du groupe Environmental Defense Center (EDC).
«Cette région abrite une vie sauvage incroyablement riche, notamment plusieurs espèces de baleines en danger, et cette côte est emblématique et attire des gens du monde entier», a-t-il ajouté. «Il est temps de demander plus de la part de cette industrie incroyablement riche», a dit de son côté Kathryn Phillips, directrice du groupe Sierra Club.
«À chaque fois qu’on entend parler d’une fuite de pétrole, on retient notre souffle en espérant que ce ne sera pas grave. À présent nous espérons donc que la fuite de Santa Barbara va être rapidement contenue et nettoyée», a-t-elle poursuivi. «Combien de fois l’industrie pétrolière va devoir encore nous montrer que la santé publique et l’environnement ne sont pas en tête de liste de ses priorités quand il s’agit d’investir dans ses produits ?», s’est-elle encore demandé.
L’oléoduc, d’un diamètre de 60 cm, date de 1987. Il transporte le pétrole de puits d’extraction des alentours vers différents lieux de stockage dans le sud de la Californie. Il possède un débit de plus de 190 000 litres à l’heure.
«Nos efforts se concentrent pour protéger la sécurité des premières personnes qui ont été sur place ainsi que le public, tout en minimisant l’impact sur l’environnement et en tentant d’éviter que le pétrole ne s’échoue sur les côtes», ont repris les autorités. Santa Barbara a été le théâtre de ce qui était alors la plus grande marée noire de l’histoire des États-Unis, en 1969, quand plusieurs millions de litres de brut s’étaient répandus dans l’océan après l’explosion d’une plate-forme pétrolière.
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