Des questions pour Normand Legault

Le Grand Prix de Formule 1 à Toronto?

Comment interpréter son mutisme!

Chronique de Louis Lapointe

En lisant la nouvelle nous annonçant la fin du Grand Prix de F1 à Montréal, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer l'hypothèse voulant que Toronto puisse encore une fois être la source du problème de Montréal. Une hypothèse crédible, puisque Toronto a toujours été intéressée par le Grand Prix du Canada. Et si Toronto avait secrètement offert de doubler et même tripler la mise si le Grand Prix du Canada se tenait chez elle?
Ce ne serait pas la première fois que la Ville Reine tenterait de tirer le tapis sous les pieds de Montréal afin de s’enrichir à ses dépens. On l'a vu avec la construction de l'aéroport Pearson qui a supplanté celui de Mirabelle après l'élection du PQ en 1976; on l'a vu lorsque les lobbys de Toronto ont bloqué l'achat du CP par Paul Desmarais et la Caisse de Dépôt au début des années 1980; on l'a vu avec le festival du cinéma de Toronto qui s’est installé dans une case horaire qui chevauche celle de Montréal.
Remarquez bien, quand il s’agit de plumer Montréal, le gouvernement fédéral n’est jamais très loin derrière. On l’a vu dans le dossier de l’achat d’avions militaires à Boeing, l’allocation des contrats d’entretien par les conservateurs s’est faite au détriment de la position prédominante de Montréal dans le domaine de l’aéronautique. Les récentes décisions du gouvernement Harper ont tout simplement eu pour effet d’affaiblir Montréal, ne respectant pas sa part du marché canadien. Un sujet que notre bon ministre Raymond Bachand passe sous silence lorsqu’il encourage les électeurs de Vaudreuil-Soulange à voter pour Michael Fortier.
Certains promoteurs montréalais, comme Gilbert Rozon, indiquent qu'ils sont tentés par le marché de Toronto, Montréal ne serait plus assez grande et payante pour nos magnats du spectacle. Et si le promoteur du Grand Prix de Montréal Normand Legault avait déjà jeté l'éponge, comme nos bons amis des Expos et des Nordiques l'ont déjà fait dans le passé, en préparant secrètement une vente de garage ou une fuite à sa façon vers Toronto? Normand Legault à Toronto, ça ferait une belle une pour les journaux! Sinon, comment expliquer qu’il a si peur d'affronter les journalistes de Montréal pour leur expliquer la situation. Honte de son échec ou de sa solution?

Bernie Ecclestone a indiqué qu'il était prêt à revenir au Canada ou en Amérique-du-Nord. Il n'a pas dit où! Plusieurs questions devraient être posées au promoteur Normand Legault. Y-a-t-il un plan B pour le Grand-Prix du Canada? Envisage-t-il de s’adjoindre de nouveaux partenaires pour obtenir les capitaux nécessaires afin de faire face aux nouvelles exigences de Bernie Ecclestone ou a-t-il réellement jeté l'éponge? Est-ce que Montréal figure dans un éventuel plan B? À moins que ce soit tout simplement Toronto ou peut-être une tout autre ville du continent ou de la planète! Quoi qu'il en soit, il faudra que Normand Legault réponde aux nombreuses questions soulevées avant même qu'une relève s'organise.
Louis Lapointe

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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.





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1 commentaire

  • Sylvain Boucher Répondre

    9 octobre 2008

    De plus, on vient de nous annoncer que les gouvernements pourraient peut-être sauver la F1 à Montréal pour juin 2009 via la création d'un OSBL (organisme sans but lucratif). Ils me font tous rires les Tremblay, Bachand et particulièrement Fortier... son collègue Blackburn a coupé toutes subventions aux OSBL !!! Pauvre bande d'épais.