Le NPD alimente sa propre chute dans les sondages

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C'est parfait, ça

La première semaine parlementaire depuis l’élection de Justin Trudeau à la tête du PLC vient de s’achever. En tant que néodémocrate et ancien attaché politique pour le NPD sur la colline parlementaire, je n’ai aucun éloge à faire à l’égard de mes anciens patrons. En usant de la stratégie politique trop évidente et en faisant preuve de témérité relativement à la remontée du vote libéral dans les sondages, le NPD est sur le point de faire fausse route et de réaliser que ses appuis au Québec ne sont guère plus solides que ceux de Brian Mulroney dans les années 1980. Le NPD ne vient pas d’achever sa meilleure semaine aux Communes. Nathan Cullen a attaqué le chef libéral parce qu’il a le « malheur » d’être célèbre, et le député manitobain Pat Martin a erré dangereusement en s’attaquant au symbole de la reine. Finalement, le NPD s’est publiquement réconforté dans le fait que les lunes de miel sont chose commune pour tous les chefs libéraux du passé rapproché, oubliant au passage que Thomas Mulcair a lui aussi vécu sa lune de miel et que celle-ci est bien terminée. Filiation Premièrement, Nathan Cullen a eu le culot d’attaquer Trudeau pour sa notoriété. Pourtant, Justin n’est pas plus responsable d’être le fils de son père que moi du mien. Sa famille l’a rendu célèbre par la force des choses. L’accuser d’être célèbre ne relève que d’une tactique mesquine visant à dénigrer Trudeau comme étant un « prince ». Cela n’est pas très grandiose venant d’un parlementaire chevronné et charismatique comme M. Cullen, qui militait pourtant pour un rapprochement avec le PLC lors de la course au leadership du NPD. Ensuite, Pat Martin a introduit l’idée d’abolir le serment d’allégeance à la reine. Proposer une telle chose alors que le mot Constitution est dans l’air et que le NPD est déjà soupçonné de « coucher » avec les « méchants séparatistes » ne peut rien donner de bon à notre formation politique dans le ROC. Le NPD n’a-t-il toujours pas compris que l’institution de la monarchie est un puissant symbole permettant au ROC de se différencier politiquement et historiquement des États-Unis ? Jouer la carte constitutionnelle alors que celle-ci n’a donné que des armes au PLC et au Bloc dans le passé démontre comment le NPD fait grandement preuve d’immaturité et de flair. Pourquoi s’attaquer à une trivialité de la sorte alors que nous ne gouvernons toujours pas et que la priorité devrait être l’assurance-emploi, la santé et la préservation de notre État-providence ? Crions-nous contre la Norvège parce qu’elle a sa monarchie ? Les progressistes canadiens ne cessent d’utiliser ce pays comme exemple de belle démocratie sociale. Pourtant, la Norvège est bien une monarchie constitutionnelle. S’attaquer à de tels symboles dans un tel contexte est extrêmement téméraire et politiquement douteux. Lune de miel Enfin, le NPD s’est réfugié dans un confort très douteux par rapport à la montée en flèche des appuis aux libéraux récemment. Rappelant que tous les anciens chefs libéraux ont bénéficié de lunes de miel et que celles-ci n’ont pas duré, le NPD risque gros en prétendant que c’est « business as usual ». Mulcair aussi a vécu sa lune de miel… Et pourtant ! Les appuis au NPD sont maintenant au niveau de 2010 et non 2011 ! Et s’il est vrai que Martin, Dion et Ignatieff ont vécu des lunes de miel dans le passé, il y a une grande différence avec celle de Justin Trudeau. En 2003, Martin était à la tête d’un gouvernement usé et déshonoré. En 2006, Dion prenait le contrôle d’un parti fragmenté et ne faisait pas lever les foules. En 2010, Ignatieff dirigeait un parti qui peinait à se définir politiquement. Entre 2003 et 2010, nous avons vu les appuis libéraux s’effondrer au profit du Parti conservateur, surtout. En 2011, les libéraux les plus progressistes ont été enthousiasmés par la vague « Jack » au Québec et ont donné un appui davantage fort au NPD pour une fois. Cela dit, la lune de miel actuelle pour le PLC ne relève pas de libéraux qui tardent à se brancher entre les conservateurs et le PLC. Ce sont davantage les progressistes libéraux qui reviennent au bercail. Au Québec, les électeurs qui en avaient marre de simplement contenir les conservateurs et qui étaient désireux de trouver une option de gouvernance pouvant les expulser du pouvoir semblent se diriger progressivement vers le PLC de nouveau. Pire, en jouant la carte constitutionnelle, le NPD risque maintenant de polariser le débat. Historiquement, cela ne favorise que le PLC dans le ROC et rallume la flamme nationaliste au profit du Bloc au Québec. Si le NPD se montre aussi téméraire pour le reste du présent mandat, il pourrait fort bien se retrouver dans la même position que les troupes conservatrices en 1993. Si le NPD croit que son charme est devenu inconditionnel au Québec, il a un sérieux examen à faire sur sa stratégie actuelle. Ses appuis au Québec demeurent extrêmement mous. Dans le ROC, c’est pire. Les électeurs progressistes déçus par le PLC du passé pourraient aisément revenir de manière permanente vers le PLC maintenant qu’un nom célèbre rappelant une belle époque libérale est à sa tête. Si le NPD se réfugie dans une trivialité comme celle des « lunes de miel » du passé, il se dirige tout droit vers le même issu que les progressistes-conservateurs de 1993. S’il joue de la stratégie par obsession d’augmenter ses votes, il perdra l’aura d’un parti différent que Jack a patiemment construit et se retrouvera de nouveau au rang de tiers parti. Il est grandement temps que le NPD se réveille et qu’il se remette au travail, qui lui a permis de devenir aussi populaire. Il l’a fait ainsi en devenant la conscience du Parlement, en se battant pour améliorer le sort des travailleurs et des salariés et non en devenant obsédé par l’appât de votes venant du PLC !


Squared

Maxime Aznar1 article

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ncien attaché politique du critique du Patrimoine du NPD, Pierre Nantel





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