Pauline Marois doit au nom de l'intérêt collectif tirer sa révérence

Le PQ et la souveraineté du Québec à la croisée des chemins

Il en va de l'avenir et de la liberté d'un peuple !

Pacte électoral - gauche et souverainiste

Ce que Pauline Marois et sa garde rapprochée n’ont pas compris, mais que Jacques Parizeau a lui compris, c’est que le PQ a été conçu comme une large coalition destinée à rassembler TOUS les souverainistes derrière UN SEUL objectif véritable i.e. RÉALISER LA SOUVERAINETÉ.

Dès que la direction du PQ a tenté de reporter la réalisation de la souveraineté aux calendes grecques, la coalition souverainiste rassemblée derrière le PQ s’est effritée.

Souvenons-nous de la désintégration de l’aile parlementaire en 1984 lors de la crise du “beau risque” sous René Lévesque et la désintégration du membership sous le règne de “l’affirmation nationale” de Pierre-Marc Johnson qui se termina en 1987 par un putsch du caucus des députés qui ouvrit la voie à Jacques Parizeau. Pierre Marc eut le sens de l’histoire de démissionner et il faut lui rendre hommages à cet égard.

Sous le leadership de Jacques Parizeau, le PQ ratissa large au sein de la mouvance souverainiste parce que TOUS étaient convaincus que Jacques Parizeau à la tête du PQ voulait réaliser la souveraineté du Québec. Celui-ci réalisa même le tour de force de faire entrer l’ADQ dans une coalition en faveur du OUI lors du référendum de 1995.

Pour Jacques Parizeau, il était clair qu’une fois le référendum gagné les électeurs souverainistes se répartiraient, pour la suite de l’histoire d’un Québec souverain, entre un large spectre de tendances allant de la gauche à la droite en passant par l’extrême centre… L’IMPORTANT était de pouvoir réunir TOUS ceux qui voulaient un pays derrière un parti, le PQ, ayant les moyens politiques de donner au peuple québécois sa liberté.

On constate l’échec du leadership de Pauline Marois par le fait que l’électorat souverainiste est maintenant divisé entre le PQ, Québec Solidaire et le nouveau mouvement de François Legault.
Pourquoi? Simplement parce que les souverainistes égarés chez QS et chez François Legault savent très bien que sous Pauline Marois le PQ n’a aucune véritable intention de réaliser la souveraineté du Québec mais veut tout simplement gouverner un Québec assujetti au minable statut de province enchaînée au sein du Cadena (comme le disait si bien Pierre Falardeau)!

Car si le PQ était sérieux, il aurait entrepris la mise à jour des études de 1995 nécessaires à toute véritable tentative de réaliser la souveraineté. De plus, on assisterait à une offensive forte et discrète sur la scène internationale pour préparer les alliances nécessaires à la reconnaissance d’un Québec souverain une fois une déclaration d’indépendance proclamée.
En plus le PQ serait en train de revoir toutes les options disponibles pour accéder à la souveraineté, en particulier depuis le jugement de la Cour internationale de justice de juillet 2010 dans l’affaire de la déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo… À cet égard Jacques Parizeau a rappelé dans son discours samedi dernier que le programme du PQ de 1970 et de 1973 incluait l’accession à l’indépendance par élection référendaire (possible en cas de soutien par une large coalition des électeurs souverainistes face à un Parti libéral complètement discrédité par une gestion pourrie aux antipodes de l’intérêt collectif des québécois).
Enfin, si le PQ était vraiment sérieux dans son objectif de faire la souveraineté, il aurait lancé des états généraux de la souveraineté destinés à rallier tous les souverainistes derrière un plan d’action collectif.

Au lieu de cela, on a assisté à un noyautage en règle du processus de sélection des délégués au dernier Congrès du PQ par Pauline Marois et sa garde rapprochée afin de lui donner à tout prix son 93%… qui ne veut malheureusement pas dire grand chose en terme d’appui provenant du large spectre de l’électorat favorable à la souveraineté du Québec…

On a ainsi enfermé Pauline dans l’illusion qu’elle contrôlait la situation et pouvait présenter ses dictats au caucus et aux membres pour ce qui a trait au programme du PQ et à ses initiatives parlementaires.

Pauline commence à comprendre qu’elle ne contrôle en réalité pas grand chose… et certainement pas l’essentiel i.e. un agenda sérieux qui mènera le Québec à la souveraineté.

Le PQ est en train de se désintégrer, d’abord au niveau de l’aile parlementaire. Le membership et les bénévoles souverainistes suivront et le financement périclitera. Enfin le PQ chutera irrémédiablement dans les et il deviendra clair, quant les chances de reprendre le pouvoir s’éclipseront, que le PQ ne sera plus viable comme formation politique… François Legault fait déjà des appels à des membres du caucus du PQ en leur disant qu’ils sont mieux de joindre son équipe avant qu’il ne soit trop tard pour leurs chances de réélection… Pauline, si elle ne réagit pas vite, vivra un véritable calvaire.

Afin d’éviter que la cause de la souveraineté du peuple québécois ne meure (le temps passe et la démographie francophone périclite), il est essentiel que Pauline tire rapidement les conclusions qui s’imposent et, au nom de cette cause primordiale, tire sa révérence comme chef du PQ afin de céder la place à un véritable chef rassembleur non seulement au sein du PQ mais de l’ensemble de la mouvance souverainiste.

Il en va de l’avenir et de la liberté de tout un peuple!
Rien ne saurait être plus important.


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 juin 2011

    Monsieur (je crois) Zèd, dans votre billet, remplacez
    donc le mot 'souveraineté' par le mot "INDÉPENDANCE".
    Cela fera beaucoup plus sérieux.
    Quant à la lettre "Z" (zéta) de l'alphabet grec, si mes
    souvenirs sont bons, les Grecs contemporains la nomme
    aussi "zi", ce qui veut dire "il vit". Mais, les dits
    souvenirs remontent aux années '70 - '80, années d'un
    mariage effondré avec une dame, tout ce qu'il y a de
    plus hellènique.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    "Elle veut trop devenir la première première ministre de la Province de Québec."(Pierre Cloutier)
    Exactement. C'est ce qui lui a été promis si elle suivait les directives.
    Comme en 1981, elle a été poussée, encouragée, à se présenter aux élections. Ce n'était pas son innitiative. Elle est un véhicule pour d'autres qui doivent rester à l'ombre.
    On le vois par les gaffes interminables qu'elle fait. C'est évident qu'elle ne contrôle rien. On sent qu'elle est dirigée de loin. Ses actions spontanées sont catastrophiques et ses réactions sont décalées.
    Le silence de Legault , de l'ADQ, et de Charest, sont assourdissants.
    C'est la machine médiatique qui tente de contrôler la chute et la mort du PQ. Elle doit être la plus lente que possible.
    S'il n'y a pas plus de démissions, le PQ ira rejoindre le Bloc.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    Bien dit "Z". "Z" ou "dzè" - du grec - qui signifie "Il est" si mon souvenir du grec appris au collège de Valleyfield ne me fait pas défaut.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    == De toutes façons l'indépendance de notre pays le Québec doit se fairte dans la population et ce n'est pas un parti politique occupé à gérer une province de colonisés qui peut faire cela. Seul un mouvement politique populaire peut obliger un parti politique qui se dit indépendantiste à réaliser notre décolonisation politique.
    == Donc un large mouvement politique populaire permettant une réelle coalition des dizaine de mouvements et partis politique existant peut nous permettre de réaliser notre indépendance et notre ouverture au monde
    == Nous devons donc unir hors des partis tous les indépendantistes souverainistes nationalistes et émancipationnistes et même les fédéralistes mous et pas trop fous dans un mouvement de décolonisation par des Assemblée constituantes PERMANENTES
    réalisant notre indépendance nationale .
    TÉTRAÈDRE

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    Elle ne le fera pas. Elle veut trop devenir la première première ministre de la Province de Québec. Elle se fout de l'indépendance du Québec. Elle est même incapable de prononcer le mot tellement il lui fait peur, car elle s'imagine que cela va l'empêcher de se faire élire et devenir la première première ministre de la Province de Québec.
    Quant au 12 jeunes vieux députés qui ont écrit la lettre à Parizeau, ils se voyaient déjà - comme le chantait Charles Aznavour - en haut de l'affiche comme ministre et se promenant en limousine en donnant des ordres et en étant bien occupés.
    Malheureusement pour eux, ils vont probablement frappé le mur de la réalité et retourner à la vie civile. Cela va leur faire les pieds.
    Bye Bye PQMarois!
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    Bravo pour ce commentaire éclairant. Ne faudrait-il pas ajouter, vingt ans avant l'hécatombe du "beau risque", le beau geste de Pierre Bourgault (ce qu'il me manque) quand le RIN a rallié les rangs du MSA en 64.
    Pour ce qui est du 93%, c'est la corde que Mme Marois s'est donnée pour en faire ce que l'on sait.
    Contrairement à ce qu'on veut nous faire croire, les souverainistes, les gens du pays, ceux, nés sous le lys, qui ne peuvent plus croître sous la rose, abrités sous diverses bannières attendent...
    Je suis le chien qui ronge l'os
    En le rongeant je prends repos.
    Un jour viendra qui n'est encore venu
    Ou je mordrai qui m'aura mordu!