Pendant que des émules d’André Boisclair essaieront de refaire les mêmes erreurs que lui 10 ans plus tard pour en arriver au même catastrophique résultat à la tête d’un PQ que ses erreurs n’instruisent pas davantage que ses succès, Bernard Drainville va aller voir ailleurs. Il fait bien.

Le PQ aurait dû apprendre des crises dites des «accommodements raisonnables» que la question de l’intégration de l’immigration est extrêmement importante pour les Québécois et que ceux-ci ont assez d’intelligence pour voir quels genres de problèmes s’en viennent si on laisse les nouveaux venus s’autoghettoïser allègrement. Mais le PQ n’a rien compris.

Le PQ aurait dû apprendre du chaleureux accueil de la population, y compris immigrante, à sa charte de la laïcité, que ce projet, peut-être imparfait, donnait un bel exemple de répon­se politique à un problème politique pour éviter son aggravement.

Dignité

Non seulement Bernard Drainville a tenu tête avec sang-froid à l’hystérie des bien-pensants, mais il a su garder sa dignité malgré l’imbécillité qui regagne le PQ et qui pousse les jeunes losers (permettez-moi de le dire en anglais) qui y grenouillent à vouloir se défaire de ce soldat exemplaire comme d’un pestiféré.

Pourtant, jamais on a tant eu besoin d’une charte de la laïcité!

Nouveau test

Je veux souhaiter un franc succès à Bernard Drainville dans sa nouvelle carrière à la radio privée. Saura-t-il s’adapter aux exigences de la concurrence vorace?

Face à un Éric Duhaime souvent excessif et spectaculaire, Drainville aura-t-il assez de gueule pour ne pas se faire enterrer? Rien n’est moins sûr. De bons journalistes charismatiques échouent parfois au test de la radio. Comme Alain Gravel le matin à Radio-Canada... Je l’aime bien, je le respecte, mais est-il à sa place dans ce rôle?

Enfin, je trouve que la radio de Québec s’améliore ces derniers temps. L’arrivée d’un Drainville pour parler d’affaires publiques ne va pas nuire.