Le spectre de 2008

Pratte ou le spectre de 2012... Quel courage intellectuel - la banque doit devenir vertueuse!


Des grandes institutions financières américaines, JP Morgan Chase est celle qui a le mieux traversé la crise financière de 2008. Or, voici la plus grande banque des États-Unis aux prises avec les démons qui furent à l'origine de la crise: des placements complexes, risqués et incontrôlés viennent de lui faire perdre au moins trois milliards.
Le président de la banque, Jamie Dimon, s'en est excusé la semaine dernière devant un comité de Sénat. Mais, outre ces excuses, M. Dimon a été avare d'explications sur ce qui a mené au dérapage. Parlant d'un portefeuille de placements conçu pour protéger la banque contre une nouvelle crise économique, M. Dimon a constaté que «ce portefeuille s'est transformé en quelque chose qui a créé de nouveaux risques, encore plus importants».
Les médias nous en ont appris davantage:
> le bureau de JP Morgan en Angleterre, chargé des investissements de protection (hedges), a accumulé des investissements complexes à un point tel que l'opérateur responsable a été baptisé la «baleine de Londres» par ses concurrents;
> le siège social à New York ne supervisait pas assez étroitement les activités du bureau londonien;
> les employés qui ont sonné l'alarme ont été ignorés;
> averti en mars, le président Dimon s'est laissé convaincre par ses cadres supérieurs que le problème était gérable. Lorsque les médias ont commencé à faire état des activités atypiques du bureau anglais, il a qualifié l'affaire de «tempête dans un verre d'eau»;
> dans les jours qui ont suivi, le verre est devenu océan. Le 10 mai, la banque a dû admettre qu'elle avait commis d'«énormes erreurs».
Profitant de la présence de Jamie Dimon, des sénateurs démocrates ont souligné que cette affaire confirmait la nécessité d'une réglementation serrée des institutions financières, en particulier de la «règle Volcker», du nom d'un ancien président de la Réserve fédérale. Cette règle, en préparation depuis deux ans, empêcherait les banques de se servir de leurs fonds propres pour faire des investissements de nature spéculative.
M. Dimon a concédé qu'une telle disposition aurait peut-être empêché la «baleine de Londres» de prendre autant de risques. Mais il s'est empressé d'ajouter qu'il sera très difficile pour les autorités réglementaires de définir ce qui est et ce qui n'est pas spéculatif. D'ailleurs, la rédaction du règlement est particulièrement ardue: on est passé de trois pages rédigées il y a quatre ans par Paul Volcker à une brique de 300 pages.
Une réglementation sévère est nécessaire mais insuffisante. Le problème est plus profond. C'est une question de culture, une culture du risque gravement déficiente. Certains acteurs de la finance se comportent aujourd'hui avec la même insouciance que s'il ne s'était rien passé en 2008. Les patrons des grandes institutions financières ont le devoir moral et social de combattre cette culture.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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