Je profite de la tournée de consultation du ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, pour le sensibiliser à une dérive qui frappe de plus en plus le monde scolaire au niveau secondaire, et qui a comme conséquence de créer des conditions gagnantes pour les uns et perdantes pour les autres.
Dans le clan des gagnants, il faut parler évidemment des écoles privées ou semi-privées puisqu’elles sont financées en moyenne à une hauteur de 65 % par l’État. Ces institutions sélectionnent leur clientèle en puisant dans le bassin des élèves performants, et obtiennent des résultats sans équivoque lors des examens du ministère.
Cette concurrence déloyale a conduit les écoles publiques du secondaire à se doter d’options sportives, culturelles ou autres pour freiner un exode vers le privé et ainsi rejoindre l’équipe gagnante. Ce secteur semi-public, souvent sélectif, occasionne des dépenses importantes pour les parents qui doivent assumer des frais d’inscription élevés et des achats de matériel, comme des portables, par exemple.
Ces « privatisations » de l’école publique affectent directement la réussite des autres élèves. En effet, si les classes ordinaires sont privées de l’émulation que procure la présence d’élèves plus doués, et qu’en plus, celles-ci deviennent des lieux d’intégration de clientèles plus lourdes de tout acabit, cela a pour conséquence de rendre la tâche des enseignants très difficile à accomplir, et ce, malgré le soutien des professionnels qui les accompagnent. C’est cette image de l’école publique qui est médiatisée avec son lot de plans d’intervention, de décrochage scolaire et de problèmes de toutes sortes.
Ce système à deux vitesses semble vouloir se généraliser de plus en plus dans les écoles publiques québécoises. S’il ralentit quelque peu le passage de la clientèle vers le privé, c’est le ver dans la pomme qui ronge lentement le secteur public.
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