Lac-Mégantic

Le verso d'une tragédie

Lebel comme un coq en pâte au milieu des sinistrés

Tribune libre

Au-delà des enquêtes cherchant à déterminer les responsables de la terrible tragédie qui a frappé la municipalité de Lac-Mégantic, la vague de sympathie et de solidarité qui a déferlé sur le Québec depuis la catastrophe ferroviaire qui a fauché une cinquantaine de vies nous démontre à quel point les Québécois sont tissés serrés les uns aux autres dans des situations aussi désastreuses.
Une solidarité qui ne passe pas inaperçue comme en témoigne un citoyen de Lac-Mégantic : « On se sent soutenus. Quand j'ai vu ça, à la grandeur du Québec, les veillées à la chandelle et les gens qui ont ramassé des fonds aussi rapidement, nos pompiers, les pompiers qui sont venus de l'extérieur, [je leur dis] un grand merci, et je ne sais même pas si merci c'est suffisant».
Quoique ma « ferveur catholique » ait perdu beaucoup de son intensité avec les années, je ne peux rester insensible à ces veillées nocturnes à la chandelle qui s’organisent un peu partout à travers le Québec en guise de recueillement pour les victimes et les sinistrés méganticois.
C’est dans de telles occasions que le courage légendaire des Québécois resurgit des racines de nos ancêtres et contribue à réveiller le sentiment de solidarité qui a toujours caractérisé l’esprit de nos bâtisseurs…une sorte de « tous pour un » qui incarne, à sa façon, une particularité de la « société distincte » que nous formons!
Lebel comme un coq en pâte au milieu des sinistrés
Selon l'article 33 de la Loi sur la sécurité ferroviaire, le ministre fédéral des Transports peut obliger une entreprise à «mettre fin, totalement ou dans la mesure prévue dans l'avis, à l'utilisation d'installations ou de matériel ferroviaires d'un type déterminé, ou à toute pratique concernant leur entretien ou leur exploitation, qui, selon lui, risquent de compromettre de façon imminente la sécurité ferroviaire».
Qui plus est, dans la dernière version de la Loi, entrée en vigueur le 1er mai 2013, il est même spécifié que l'ordre du ministre a préséance sur les décisions du conseil des ministres et sur les demandes déposées par les entreprises visées par les injonctions ministérielles.
Or, depuis la catastrophe de Lac-Mégantic, le ministre des Transports Denis Lebel se comporte comme un coq en pâte au milieu des sinistrés en utilisant les faux fuyants habituels enrobés de la vacuité d’une langue de bois mielleuse :
«Notre gouvernement a déjà pris des mesures pour augmenter la sécurité ferroviaire au Canada et nous continuerons d'en faire plus. Nous allons laisser les autorités responsables compléter leurs enquêtes, nous continuerons de consulter nos experts et nous n'hésiterons pas à agir suite à leurs recommandations», peut-on lire dans le courriel expédié par l’attachée de presse du ministre.
Et patati…et patata…Prenez tout votre temps, monsieur le ministre, les sinistrés ont tout leur temps!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2089 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Grarlam Répondre

    15 juillet 2013

    Le gouvernement a eu honte de son ministre lorsqu'une entrevue fut donnée à CNN.
    Le gouvernement conservateur a dépêché une couple de ses fonctionnaires anglophones pour lire un texte et répondre à une question.
    M Harper a peut-être compris qu'une unilingue anglaise représenterait mieux ce ministère à l'extérieur. Il vient de s'en nommer une.
    Pauvre Lebel, t'es presque pas montrable.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2013

    Peut-être suis-je trop vite pour dire que nous devons en tant que Québécois saisir l'occasion pour parler d'indépendance. Ce triste massacre pensé, voulu, en toute impunité par des gens qui se sacre du Québec au point de le montrer, à tous le manque de compassion de ces va-nu-pieds de Harper, Lebel et Paradis pour ne nommer que ces trois là mais ils sont tous du même moule concernant leur vision du Québec.
    Je me demande si suite à tout ça, les Québécois se rendent compte que seul le peuple peut décider de ce qui se passe sur son territoire. Nous sommes les seuls à décider si nous voulons continuer à être dirigé par des gens qui se moque de nous en nous enlevant nos gens, nos maisons, nos espoirs, notre protection ne laissant derrière eux que mépris et du je m'en fous.
    Je souhaite profondément que les Québécois laisse monter leur colère jusqu'à réclamer haut et fort notre indépendance pour enfin faire de ce territoire un Pays sécuritaire pour ses habitants.

  • Lise Pelletier Répondre

    13 juillet 2013

    Si je croyais aux fantômes, je leur demanderais de venir hanter les nuits du minus Lebel et de son chef Harper, celui qui se veut le roi de la sécurité.
    Selon la traduction de M. Le Hir du Guardian de Londres en page actualité, cette déréglementation a commencée sous Mulroney et le PLC a continué dans la même voie.
    Une gang de minables assoiffés de pouvoir et fédéralistes que les pétrolières s'empressent de corrompre.
    Il nous reste à appuyer l'électrification des transports, projet du ministre Daniel Breton.
    Citation d'un commentaire de Daniel Bérubé dans Le Devoir :
    "Si nous voulons d'un monde différent, il nous faut d'abord ROMPRE avec celui qui est, et accepter l'insécurité de l'entre-deux... " (Anonyme)
    L'évolution passe par le changement qu'il soit personnel ou collectif.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    13 juillet 2013

    Alors que l'acerbe Paradis, parce que frappé dans sa chair, a changé de ton dans ses rapports avec Mme Marois, se faisant l'apôtre du rapprochement des fonctionnaires des 2 gouv., ce "coq en pâte" de Lebel, cette tête de chienlit, loin de porter à Ottawa les besoins de ses commettants (Lac St-Jean), il se fait le commis voyageur d'un Parti Conservateur revanchard auprès des Québécois. Comme un roi-nègre? Il a déjà de l'entraînement dans ce rôle: Pont Champlain, requêtes du gouv québécois pour chèque unique de nos retours d'impôt collectés par la Kénada. Un délégué qui tourne sa veste, ça porte aussi un autre nom, non?...