En regardant et écoutant le reportage sur la dernière rencontre de Justin Trudeau avec des autochtones à Kamloops, j’avais l’impression d’assister à un extrait de pièce de théâtre dans lequel le héros exhorte sa dulcinée à lui pardonner d’avoir oublié son anniversaire. Tout le scénario, autant la mine abattue que les belles paroles, était parfaitement orchestré.
Hormis le « regret » qui se lisait sur son visage déconfit, ses « belles paroles » revêtaient toute la panoplie de la sincérité. Dès le début de la rencontre, il a réitéré ses profondes excuses. « Les mots sont importants. Reconnaître le tort qui a été fait est important…nous avons confirmé que nous allons continuer à travailler ensemble ».
Du côté des premières nations, la cheffe de la Première Nation Tk'emlúps te Secwépemc à Kamloops, Rosanne Casimir, souhaite avant tout un engagement ferme, la justice et que des comptes soient rendus. Aux yeux de la secrétaire-trésorière de l’Union des chefs autochtones de la province, Judy Wilson, « Justin Trudeau n’a pas seulement manqué de respect envers la cheffe et ses conseillers, il a manqué de respect envers les survivants et les 215 enfants retrouvés dans des tombes non marquées ». En fin l’artiste Haïda Tamara Bell n'a pas mâché ses mots pour décrire le premier ministre. « Difficile de voir de la sincérité chez un maître de l’illusion. Sa bonne foi se remarquera par ses actions, parce qu’on ne peut pas se fier à ses mots. »
Dans un contexte aussi tendu, le premier ministre a toute une pente à remonter s’il désire conquérir la confiance des Autochtones à commencer par les bottines qui devront suivre les babines!
Peut-on faire encore confiance à l’UPAC?
L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a été créée le 18 février 2011 par le gouvernement libéral de Jean Charest. Depuis lors, nous assistons à un nombre inquiétant de procès avortés liés principalement à des arrêts de procédure, le dernier en liste concernant l’arrêt des procédures contre l’ex-maire de Terrebonne, Jean-Marc Robitaille, la juge Nancy McKenna ayant statué que l’UPAC et le DPCP ont tenté de cacher des informations à la défense afin de ne pas miner la crédibilité d’un témoin.
Et pourtant, le gouvernement caquiste a modifié le mode de nomination du commissaire de l’UPAC afin qu’il soit désormais confirmé par un vote aux deux tiers des élus de l’Assemblée nationale. De plus, on a donné plus de pouvoirs à l’UPAC, on l’a restructuré, et il y a maintenant un nouveau directeur à l’UPAC en la personne de Frédérick Gaudreau, en poste depuis deux ans.
Dans ces circonstances, plusieurs questions se posent : peut-on faire encore confiance à l’UPAC? L’UPAC fait-elle office d’éléphant blanc au sein du gouvernement du Québec? Pourquoi l’UPAC arrive-t-elle si rarement au bout de ses enquêtes si bien que plusieurs d’entre elles meurent au feuilleton en vertu de l’arrêt Jordan? Toutes des questions qui m’apparaissent légitimes mais auxquelles on demeure toujours sans réponse…
À mon humble avis, une partie des réponses à ces questions appartient de plein droit à celui qui chapeaute l’UPAC, à savoir le gouvernement, plus particulièrement le ministère de la Justice. Une bonne rencontre de débroussaillage entre le ministre de la Justice et le directeur de l’UPAC permettrait tout au moins de scruter la structure organisationnelle, et peut-être à apporter des pistes de solutions intéressantes
Henri Marineau, Québec
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