Les illusions des médias de masse

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Le réel obscurci par les présupposés idéologiques des médias de masse

Pour tous ceux qui vivent en Occident (les États-Unis, l’UE et ses différents partenaires comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande) et qui veulent savoir ce qui se passe réellement dans le monde, un obstacle majeur est le filtre puissant imposé à la réalité par les médias occidentaux. Ils utilisent deux méthodes pour empêcher la réalité de s’infiltrer dans le public, l’une active, l’autre passive.


La méthode passive utilise l’omission et l’obscurcissement : certains événements et faits ne sont tout simplement pas rapportés. Certains sont délibérément supprimés, d’autres soigneusement sous-estimés, d’autres encore sont présentés dans un contexte destiné à masquer leur signification. Par exemple, toute personne suffisamment attentive aurait pu facilement établir que Robert Mueller est sénile et qu’il n’a jamais été capable de mener une enquête ou de rédiger un rapport, quelle qu’en soit la forme. Et pourtant, ce fait saillant n’a pas été rapporté du tout ; c’est une suppression volontaire.



Mais maintenant que Mueller a fourni six heures de témoignages au Congrès pour prouver ce fait devant quiconque s’est soucié de regarder, la suppression totale est devenue impossible et la substitution de contexte est entrée en jeu : ceux qui attirent l’attention sur la sénilité manifeste de Mueller sont accusés d’être d’extrême-droite. Mais comment un fait médical facilement observable peut etre considéré comme un parti pris politique ? Comment a-t-il pu ne pas se rappeler des détails importants d’un rapport qu’il était censé avoir écrit (ou au moins lu) ? Remarquez, je n’utilise le désastre de Mueller que comme simple exemple. Comme je l’ai expliqué à maintes reprises, peu importe qui est président et toute cette chasse aux sorcières ridicule est un exemple de futilité pendant que Rome brûle.


La méthode active consiste à étiqueter tous ceux qui tentent de contourner leur filtre comme des « théoriciens du complot » – un terme péjoratif facile à appliquer, bien qu’il soit plutôt difficile de le faire tenir. Il est facile de tomber dans le piège en insistant sur une certaine version des événements sans être en possession de preuves physiques spécifiques. Mais il est tout aussi facile d’agir en tant que collectionneur indépendant et connaisseur de théories conspirationnistes (qui sont populaires parce qu’elles sont intéressantes), auquel cas vos accusateurs doivent être à égalité avec vous dans leur connaissance approfondie des conspirations ou bien être prêts à renoncer à leur position d’autorités éminentes sur les conspirations.


Si aucun des grands médias occidentaux n’a fait état d’un fait saillant qui puisse être facilement exposé et attesté par de multiples sources et par des personnes qui, chacune séparément, font un peu de recherche, alors comment ces personnes conspirent-elles, et en quoi est-ce une théorie ? On peut peut-être soutenir qu’il y a effectivement une conspiration de la part des grands médias occidentaux pour étouffer ce fait saillant. Ce serait certes une théorie, même si elle serait difficile à prouver, et alors pourquoi en discuter ? Pourquoi ne pas laisser les faits saillants parler d’eux-mêmes ?


Bref, l’astuce pour éviter l’étiquette de « théoricien du complot » lorsqu’il s’agit de rapporter un fait non rapporté ou sous-rapporté est de toujours le formuler sous la forme d’une question – « Voici des preuves de quelque chose d’assez important, mais les médias occidentaux ne l’ont pas couvert ; pourquoi ? » – et laisser aux médias occidentaux la charge de la preuve qu’ils n’ont pas conspirés pour supprimer cette couverture. Bien sûr, aucun média de masse n’acceptera jamais un tel défi. Les réponses aux médias alternatifs incluent un silence de pierre et, lorsque cette tactique commence à paraître ridicule, le recours à des attaques ad hominem et à des injures devient la règle. Mais cela entraîne inévitablement de perdre la face parce que tout se réduit automatiquement au jeu enfantin du « C’est celui qui dit qui est » Comme, par exemple, dans « Le refus de rendre compte de la sénilité évidente de Mueller est-il un signe d’extrémisme politique ? »


Les méfaits des médias occidentaux ne s’arrêtent pas à la suppression des faits ; il y a aussi leur incapacité massive à fournir toute sorte d’analyse significative, ou même à former des conjectures assez évidentes que nous pouvons ensuite considérer sur leurs mérites. Par exemple, je pourrais conjecturer que Robert Mueller a été choisi en tant qu’otage sénile derrière le dos duquel les agents politiques d’Hillary Clinton ont conspiré pour renverser Donald Trump par une combinaison de preuves falsifiées et fabriquées, de pièges et de diverses autres formes d’inconduite dans les poursuites pénales.


Encore une fois, je n’ai pas d’enjeux personnels dans cette course à l’échalotte parce que je crois que les États-Unis sont en train de se jeter dans les mêmes toilettes dorées, peu importe qui est leur président. Je n’ai aucun amour particulier pour « Donny, l’homme de Poutine à Washington » (c’est une blague ; les Russes trouvent ça hilarant), mais j’aime les éléments comiques de ce président roi de « The Art of the Deal«  qui ne parvient pourtant pas à conclure une seule affaire avec personne. Quoi qu’il en soit, je suis tout à fait disposé à attendre que la vérité éclate. Bien sûr, c’était peut-être le plan intelligent de Poutine de faire en sorte que les Américains passent quatre ans à se battre entre eux autour d’un bouffon aux cheveux orange qui, comme l’a ordonné Poutine, a travaillé sans relâche pour détruire les relations entre les États-Unis et la Chine, pour faciliter l’alliance de la Chine avec la Russie, et aussi pour détruire les relations entre les États-Unis et l’Europe, laissant les États-Unis affaiblis et chancelant, seuls du mauvais côté de la planète. Mais ce n’est qu’une théorie du complot, n’est-ce pas ?