Au nom du Congrès des peuples autochtones et de l'Alliance autochtone du Québec, je tiens à féliciter les gouvernements du Québec et du Canada pour la mise en place d'institutions postsecondaires de niveau collégial et universitaire. Le développement des nations autochtones passe par l'éducation des jeunes qui vivent tant sur les réserves qu'en milieu urbain.
Nous ne pouvons continuer à espérer que le progrès socio-économique tant attendu par les jeunes autochtones de nos nations repose ultimement sur une économie artificielle basée sur la construction de logements sur des réserves ou par des subventions qui ne visent qu'à surmonter de façon immédiate et temporaire des problèmes sociaux qui affligent nos familles autochtones. Éducation, transfert de compétences, ouverture au monde et participation aux développements de nos ressources naturelles est la voie de l'avenir pour les jeunes autochtones.
J'invite mes collègues chefs autochtones à faire preuve d'un peu plus de responsabilité face aux problèmes rencontrés par les nations autochtones du Québec. Nous ne pouvons plus reporter à plus tard notre responsabilité collective face aux situations qui sont vécues dans nos nations ni blâmer constamment les autres. La violence à l'endroit des femmes, quelle que soit sa forme, doit être dénoncée sur tous les forums. Notre négligence collective envers nos enfants (placés sous la protection des services sociaux) doit faire l'objet d'une préoccupation permanente - et non occasionnelle - dans nos réunions afin de trouver, parmi nous, les solutions, les moyens de la prévenir. Cela doit se faire sans attendre l'octroi d'une subvention, dans une vision où nos familles autochtones trouveront la guérison en abordant ouvertement les malaises qui sévissent parmi les nations autochtones du Québec.
Mes collègues chefs, dirigeants de conseils de bande, doivent également reconnaître les problèmes actuels de gouvernance dans nos réserves indiennes quant à la gestion des programmes et des services destinés aux Premières Nations. Le retard dans les investissements en matière de logement s'explique non seulement par le manque à gagner des gouvernements, mais également par la mauvaise administration de ces programmes par plusieurs conseils de bande. Il faut le reconnaître, plusieurs bandes indiennes au Québec sont en redressement, ayant de la difficulté à administrer plusieurs programmes. Cela doit être reconnu par l'Assemblée des Premières Nations.
Je suis très préoccupé par le fait que l'Alliance autochtone du Québec - la branche politique de la Corporation Waskahegen, une des plus importantes forces économiques autochtones au Québec - , ait été ignorée par les organisateurs du Forum. Nous donnons, par le biais de notre corporation de logement, des services aux autochtones (Inuits ou Premières Nations) qui sont enregistrés auprès des bandes indiennes lorsque ceux-ci sont dans le besoin en milieu urbain. Je ne comprends pas le sectarisme de certains leaders politiques autochtones.
Je suis convaincu que nous devons unir nos efforts pour travailler ensemble à trouver des solutions adaptées à nos realités en tant que nations autochtones - peu importe notre statut ou notre lieu de résidence. Trop souvent, les personnes autochtones vivant en milieu urbain sont, en général, vulnérables et défavorisées. Elles font l'objet de stéréotypes et souffrent de désavantages à la fois comme autochtones et comme membres hors réserve des bandes indiennes. Elles font partie, comme l'a rappelé la Cour suprême du Canada dans la décision Corbière en 1999, d'une "minorité discrète et isolée" qui est définie par la race et le lieu de résidence, une pratique ayant pour effet d'avoir sur elles un effet discriminatoire.
Les pouvoirs des conseils de bande ont une incidence sur des droits et besoins économiques, culturels et politiques que partagent les membres qui habitent les réserves et ceux qui vivent à l'extérieur de celles-ci.
leader national, Congrès des peuples autochtones