Les militants conservateurs choisissent leur chef

Le successeur de Stephen Harper devrait être connu en début de soirée samedi

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Un Québécois chef du PC ?

L’heure de vérité est arrivée pour le Parti conservateur. Après 13 mois de campagne à la chefferie, cinq débats, la candidature et la démission tout aussi surprenantes de Kevin O’Leary, les conservateurs connaîtront l’identité de leur nouveau chef ce samedi.

Les treize candidats ont livré un dernier plaidoyer aux militants conservateurs réunis en congrès à Toronto, vendredi soir. Mais c’était surtout pour la forme. Car le parti avait déjà reçu les bulletins de vote de 132 000 membres conservateurs par la poste, soit un peu plus de 50 % des 259 000 membres. Le Parti conservateur attend environ 1500 personnes au Centre des congrès de la banlieue de la Ville Reine cette fin de semaine, qui pourront voter sur place. Une douzaine d’autres bureaux de scrutin seront éparpillés dans les grandes villes du pays, dont un à Montréal, à Notre-Dame-de-Grâce. Mais 80 % des membres qui se prévaudront de leur droit de vote risquent de l’avoir fait par la poste, estime le parti.

Les aspirants chefs se sont succédé sur scène vendredi soir en réitérant leurs messages des derniers mois une dernière fois. Plusieurs candidats en ont profité pour appeler le parti à rester uni, une fois son prochain chef choisi.

Chaudement applaudi par la salle, Maxime Bernier a lancé son propre appel à l’unité en félicitant ses rivaux et en vantant les compétences de l’équipe conservatrice. « Il est temps de voter en accord avec vos convictions », a-t-il lancé dans une courte vidéo d’introduction, citant le libre marché, le respect de la Constitution et l’importance de réduire le rôle du gouvernement.

Andrew Scheer, qui semble le mieux placé pour battre Maxime Bernier, a tenté de se faire le candidat de cette unité. « Les libéraux doivent être battus en 2019. Pour gagner, nous devons avoir un chef qui peut unir notre parti et notre mouvement. Je peux le faire », a-t-il lancé, lui qui est par ailleurs le seul à s’attarder aux enjeux québécois, comme le bois d’oeuvre ou la construction d’une voie de contournement à Lac-Mégantic.

Erin O’Toole fait campagne, comme Andrew Scheer, en tant que candidat du consensus et de l’héritage de Stephen Harper et espère ainsi se faufiler devant son rival des Prairies. « Nous avons besoin d’un chef expérimenté et énergique qui peut bâtir sur nos réussites passées avec une nouvelle approche et de nouvelles idées afin de regagner la confiance des Canadiens. »

L’appel à tendre la main aux immigrants et aux minorités culturelles a aussi souvent été répété.

Le progressiste du groupe, Michael Chong, a martelé l’importance pour le Parti conservateur d’offrir un plan de lutte contre les changements climatiques et de se montrer ouvert à tous les nouveaux Canadiens, lui qui est fils d’une mère néerlandaise et d’un père de Hong Kong.

Bernier, la cible

Tous les camps s’entendaient vendredi pour admettre que le meneur de la course était bel et bien le Beauceron Maxime Bernier : il mène dans les sondages et il a récolté 2,4 millions de dollars, soit bien plus que tous ses rivaux. L’équipe était confiante, mais restait prudente. « Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini », a résumé le coprésident de la campagne, le député Jacques Gourde.

Le Saskatchewanais Andrew Scheer pourrait le rattraper, insiste le camp de ce dernier, s’il obtient suffisamment d’appuis des candidats qui seront éliminés après le premier tour — et les suivants — de ce scrutin.

À treize candidats, dont le tiers recueille moins de 2 % des intentions de vote selon les derniers coups de sonde hebdomadaires menés par la firme Mainstreat pour iPolitics, il faudra quelques tours pour faire bouger l’ordre des candidats. L’attente pourrait se prolonger au-delà des sixième ou septième tours avant de voir des nombres suffisants de votes se départager parmi les meneurs. C’est à ce moment qu’on verra si Maxime Bernier parvient à conserver son avance, ou si Andrew Scheer le rattrape peu à peu en obtenant davantage d’appuis parmi les partisans des candidats défaits.

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