Lisa-Marie Gervais - S'ils sont d'accord avec son implantation, les parents ne veulent toutefois pas d'un programme d'anglais intensif uniforme: il devra se mouler aux besoins de chaque école, tenir compte des élèves en difficulté et, surtout, être évalué après trois ans.
Ce sont les conditions gagnantes qu'a dévoilées hier la Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) au terme de son conseil général qui a eu lieu en fin de semaine. «Si dans un milieu on veut implanter un programme de 300 heures, c'est bien. Et si un autre en veut 400, c'est bien aussi», a indiqué Gaston Rioux, le président de la FCPQ. «C'est très important de s'adresser aux conseils d'établissement. C'est l'endroit privilégié pour faire part des préoccupations et des ajustements qu'on pourrait devoir apporter au programme d'anglais.»
La FCPQ précise toutefois que ses membres ont voté à 87 % en faveur d'un tel projet d'apprentissage d'une langue seconde. «Ça fait depuis le début des années 80 que les parents réclament d'avoir de l'anglais intensif. Et ce n'est pour l'instant que 12 % des classes qui en ont», a précisé M. Rioux.
Le président de la FCPQ a par ailleurs souligné qu'il régnait une grande confusion autour de cette initiative gouvernementale et qu'elle mériterait d'être mieux expliquée aux parents. «On s'est rendu compte qu'il y a un manque d'information. Les parents confondent l'immersion avec l'anglais et certains pensent que les cinq mois d'anglais intensif, c'est tout le temps», a indiqué M. Rioux.
Le gouvernement avait annoncé il y a un an son intention de rendre obligatoire l'anglais intensif sur la moitié de l'année en 6e. L'idée est de leur enseigner de 300 à 400 heures d'anglais réparties selon un horaire préétabli. Une école pourrait par exemple choisir d'offrir l'anglais tous les matins de l'année et d'enseigner les autres matières l'après-midi ou bien de n'enseigner que de l'anglais pour les cinq premiers mois et les autres matières le reste de l'année.
La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a dit avoir entendu les demandes des parents pour plus de souplesse et de clarté. Elle a également assuré que l'implantation du programme serait graduelle. «Je comprends que je dois sûrement communiquer encore plus clairement auprès des parents et des enseignants le fait qu'il peut y avoir de la souplesse, a dit la ministre. Mais c'est pour cela qu'on s'est donné cinq ans: ce n'est pas une mesure qui entre tous azimuts et en brusquant les gens.»
Anglais intensif
Les parents sont d'accord, mais à certaines conditions
Les besoins de chaque école doivent être pris en compte, selon un sondage de la FCPQ
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