Un texte de Jean Barbe

Les Patriotes

À lire en entier dans la journal Le Patriote de la SSJB juin 2010

Tribune libre 2010



Pour ceux qui croyaient avoir tout entendu ou tout lu sur les
Patriotes, il faut lire LES PATRIOTES de Jean Barbe, dont voici des
extraits.
Ils ne voulaient pas se battre

Ils ne voulaient pas tuer

Ils ne voulaient pas mourir
Ils ne voulaient pas d'une fête nationale, d'un congé férié, d'un spectacle
Pour célébrer leur mémoire.

Ils voulaient vivre. Vivre mieux.

(…)

Ils voulaient, je veux, nous voulons

Vivre.
Ils ne voulaient pas se battre pour un pays.

Ils voulaient vivre bien, vivre mieux.

Un pays peut-être leur permettrait cela.

Jamais le pays n'aura été le but.

Toujours le pays aura été le moyen peut-être de vivre mieux.

(…) Les Palestiniens, les Irlandais, les Cubains, ne voulaient pas se
battre, mourir.

(…)Ils sont bien rares ceux qui veulent tuer et mourir.

Ils voulaient, ils veulent, nous voulons

Des choses concrètes… métier, salaire, repas, repos, médicaments pour
les enfants

Des lois qui nous protègent autant qu'un autre.

Ce n'est que cela la dignité.
Vous qui possédez la terre à cultiver, les outils de mon métier, l'argent
de mon salaire,

Vous qui possédez la nourriture, l'argent, les maisons

Les médicaments, vous qui appliquez les lois,

Partagez !

(…)

Si je peux vivre avec dignité j'accepterai les différences d'opinion, les
accommodements raisonnables, les obligations sociales.

Partagez. Et il n'y aura plus parmi nous, pour prendre le fusil, pour tuer
et mourir

Que les fous
Nous soignerons les fous avec humanité

(…)

Troquer la Reine pour Charest

Après s'être fait fourrer de loin

Se faire fourrer de près

(…)

À ceux qui veulent mettre des protège-coudes et des casques à vélo à nos
espoirs

(…)

Aux funambules de l'extrême centre, ces drogués du pouvoir

(…)

À ceux qui jonglent par milliards en sous payant le jardinier

(…)

Voleurs de grand chemin, bandits de la construction, banquiers, modérateurs
de tickets aux urgences de bien vivre

(…)

Aux spécialistes de la mise à pied, missionnaires de la mondialisation

A ceux qui vont contents jusqu'en Chine

Pour fabriquer des cochonneries vendues aux chômeurs

Qui n'auront bientôt pas les moyens de se les payer

Dans les Dollaramas

Je dis partagez !
Nous voulons vivre et nous vivrons.

Nous ne voulons pas nous battre

Mais nous le ferons un jour encore si vous nous y poussez.

(…)

Quand on est dans la merde jusqu'au cou, on n'a pas le choix de se lever

Lever la tête, lever la voix

Lever le poing

Nous vivrons

Les fleurs poussent dans l'fumier

Nous sommes des fleurs
Nous sommes

Des fleurs

De lys.
Jean Barbe. Journal Le Patriote SSJB juin 2010
Poésie lue gravement au soir de la journée des Patriotes en Vers et pour
Tous. Les lectures avaient lieu su La Tulippe et quelques inconscients se
croyaient encore au théâtre des Variétés puisqu'ils ricanaient nerveusement
à certaines paroles crues.
Ouhgo

Squared

Ouhgo (Hugues) St-Pierre196 articles

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Fier fils de bûcheron exploité. Professeur retraité d'université. Compétences en enseignement par groupes restreints, groupes de réflexion, solution de problèmes. Formation en Anglais (Ouest canadien), Espagnol (Qc, Mexique, Espagne, Cuba), Bénévolat latinos nouveaux arrivés. Exploration physique de la francophonie en Amérique : Fransaskois, Acadiens, Franco-Américains de N.-Angl., Cajuns Louisiane à BatonRouge. Échanges professoraux avec la France. Plusieurs décennies de vie de réflexion sur la lutte des peuples opprimés.





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1 commentaire

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    17 juin 2010

    Merci, Ouhgo, de nous faire partager ces émouvantes et sublimes paroles .. N'oublions jamais que le présent représente la somme de toutes les batailles du Passé menées par nos pères et les pères de nos pères, et que le futur, qui représentera la somme de tous nos propres Présents, est entre nos mains !