L'injustice commise envers Yves Michaud

Lettre ouverte à Pauline Marois

Tribune libre

Madame la première ministre,
Pour souligner le lancement de la biographie de M. Yves Michaud qui s’est tenu le 28 octobre, M. Richard Le Hir a publié un article sur la tribune libre de Vigile dans lequel, sans grande surprise, il reprend les événements ayant conduit à « cette infamie sans précédent dont l’Assemblée Nationale s’est, à l’unanimité, rendue coupable, en condamnant Yves Michaud, sans lui donner l’occasion de se faire entendre, pour des propos prétendument racistes qu’il n’a jamais tenus ».
Vous connaissez la suite, jamais depuis cette « funeste mascarade », un gouvernement n’a eu le courage de se tenir debout et de rétablir la réputation de M. Michaud. Aujourd’hui, en tant que première ministre du Québec, à la tête d’un gouvernement du PQ qui affiche son option souverainiste pour laquelle M. Michaud a été un des plus ardents défenseurs, vous avez la chance de vous démarquer de vos prédécesseurs en demandant à l’Assemblée nationale de « rescinder sa motion scélérate » du 14 décembre 2000.
http://www.vigile.net/Lancement-de-la-biographie-d-Yves
À titre de rappel, en décembre 2010, en tant que chef de l’opposition officielle, vous faisiez parvenir une lettre à M. Michaud dont voici le texte intégral:
Québec, le 3 décembre 2010
« Monsieur,
J’ai bien reçu votre courriel de ce jour. La lettre adressée au président de l’Assemblée nationale a été transmise le 2 décembre. J’ai considéré que dix ans après l’adoption de la motion de préavis concernant des propos que vous auriez tenus à l’égard des communautés ethniques devant la Commission des états généraux sur la langue française au Québec, il était temps de poser un geste fort.
J’estime, à titre de députée de cette Assemblée, que nous n’avons pas été équitables à votre endroit et que vous auriez dû avoir le privilège de vous exprimer sur cette motion avant son adoption.
Je crois qu’une telle situation ne doit plus se reproduire. J’ai donc demandé au président de l’Assemblée nationale, Yvon Vallières, présent lui aussi lors de ce vote, de proposer un nouveau mécanisme qui permettra d’entendre toute personne ou organisme qui ferait l’objet d’une motion de blâme avant que l’Assemblée nationale ne soit saisie d’une telle motion. À cet effet, vous trouverez en annexe copie de la lettre adressée au président.
Je vous prie de recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs.
Pauline Marois »
http://www.vigile.net/Lettre-de-Pauline-Marois-a-Yves
À vous maintenant de rétablir la crédibilité , non seulement de M. Michaud, mais aussi celle de l’Assemblée nationale en tant qu’institution démocratique, et d’effacer une fois pour toutes « la page la plus noire de toute son histoire. »
* Copie de cette lettre a été envoyée au bureau de la première ministre, Pauline Marois, en date du 31 octobre 2013 à 15h43
Accusé de réception (15h44)
Bonjour,
Nous accusons réception de votre courriel et nous vous remercions d'avoir pris le temps d'écrire à la première ministre.
Vos commentaires sont importants pour nous, car ils contribuent à alimenter nos réflexions.
Nous leur accordons une attention particulière et nous en assurons le suivi approprié, lorsque nécessaire.
L'équipe du Bureau de la correspondance
Cabinet de la première ministre

Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2095 articles

  • 1 473 959

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Chrystian Lauzon Répondre

    1 novembre 2013

    Merci, M. Marineau, pour ce rappel au redressement que le peuple québécois ne peut qu’endosser. Ce peuple qui, dans le cadre d’un débat sur ses valeurs présentement, est lui-même traité de xénophobe et raciste avec une insolence crasse par les médias, SRC particulièrement, des Charles Taylor atteints d’une dégénérescence intellectuelle mercantile et autres fédéralistes de service.
    Faire réparation et rendre hommage simultanément à ce fidèle combattant péquiste défenseur du pouvoir citoyen qu’est Yves Michaud, est plus qu'urgent précisément pour rassembler sous le fleur de lys d’une charte universalisante et unitaire des valeurs, toutes les ethnies par-delà leurs distinctions culturelles respectables.
    L’occasion de cette motion, justifiable et justifiante pour l’avenir d'une solidarité nationale, devrait renvoyer à cette autre motion votée à l’unanimité par l’Assemblée nationale contre toute forme de nationalisme ethnique, présentée jadis par Richard Le Hir.
    La conjoncture est favorable pour renforcer la cohérence historique de la nation québécoise, en re-liant ce patriote flamboyant, libéré d’une méprise calculée, à sa collectivité réaffirmée dans ses droits à un État pleinement inclusif et autodéterminé.
    C’est une action de prise en charge essentielle d’une Assemblée nationale sur son pouvoir démocratique, afin d’éviter les errances d’emprises oligarchique et fédéralo-monarchiste.

    Car, derrière cette « invention nuisible » selon le mot de Guy Rocher, le cas Michaud fut une manipulation électoraliste de prédateurs (Desmarais et sionistes canadian complices) visant par le Parlement à faire nous entretuer.
    Se lever pour applaudir le courage, la force, la résistance de Yves Michaud, politicien au sens fort de la parole droite et articulée, c’est vouloir sortir de la honte collective et de la dépendance monétaire l’Assemblée nationale, pour la remettre sur les assises d’un État-nation, un Québec-Pays, une république en marche pour et par le peuple.

    ChristianP

  • Serge Jean Répondre

    1 novembre 2013

    Bienvenue madame Marois; le peuple vous offrira certainement son plus beau et fougueux cheval blanc; montez et nous vous transporterons.
    Serge Jean