Sortie fracassante aujourd’hui du député péquiste Sylvain Simard contre la décision de l’entêté et obstiné gouvernement Charest d’aller de l’avant avec son projet de PPP dans le dossier du CHUM. Ni plus ni moins, le député Simard accuse le gouvernement d’avoir pipé les dés.
Simard ne digère pas le fait que le gouvernement Charest (l’ineffable Michelle Courchesne au premier chef) s’appuie sur un rapport produit par un comité secret pour plaider en faveur des partenariats public-privé (PPP) dans ce dossier. Simard jure dur comme fer que la bande à Charest a formé un comité d’experts indépendants-amis-du-régime (dont on ne connaît pas l’identité évidemment) dans le seul but de contredire les conclusions du vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, qui avait durement critiqué l’idée d’aborder la construction du méga-hôpital universitaire en respectant la logique des PPP. Ce qui, de prime abord, ne semble pas con du tout.
Il est vrai que le simple fait que la présidente du Conseil du Trésor, ladite Courchesne, affirme sans gêne aucune que le rapport conforte le gouvernement dans sa décision de faire appel aux PPP, alors qu’elle avoue du même souffle ne pas avoir lu le rapport en question n’est pas de très bon augure. Que Charest et sa clique aient fait appel aux amis du régime pour les sortir du pétrin, il n’y aurait là rien d’étonnant. Cela correspondrait en fait à la culture de ce régime où les amis sont rois.
Dans de telles circonstances, il est normal que le PQ réclame une copie du rapport et exige que le gouvernement révèle l’identité des experts siégeant sur le comité. Ce n’est après tout là que le gros bon sens.
Le problème du PQ ne se situe donc pas à ce niveau. On peut être tout à fait contre le principe des PPP comme l'est le PQ dans cette affaire; je le suis moi aussi d’ailleurs. Mais dans le cas du CHUM, le PQ ne peut résumer son discours à cela. Il ne peut tout simplement pas être d'accord avec l'idée même de construire deux méga hôpitaux à Montréal. Voilà pourquoi je dis qu'il est dans le champ dans ce dossier.
Dans ce dossier, le PQ ne cesse d’éviter le problème fondamental, et depuis des années maintenant. Parce qu’il est nécessaire de répéter et répéter, je vais le redire une nouvelle fois. Il est proprement scandaleux que le Québec finance à même ses fonds publics la construction de deux méga hôpitaux universitaires à Montréal, l’un pour les anglophones et l’autre pour les francophones. Le Québec n’a pas les moyens de financer ces deux projets qui devraient coûter, au bout du compte, au moins 5 milliards$ aux Québécois ; et ce, sans considérer les dépassements de coûts qui surviennent toujours dans de tels chantiers
Je répète : il est inconcevable qu’on demande à tous les Québécois de financer deux hôpitaux universitaires à Montréal, comme si le réseau de la Santé se portait à merveille ailleurs au Québec, en région notamment. Pendant qu’on coupe les services en région (obstrétrique en Haute-Gaspésie) ou qu’on démolit des hôpitaux sans donner l’assurance qu’ils seront reconstruits en dispensant les mêmes services qu’avant (la Malbaie), nous, les caves de tout le Québec, on va payer un hôpital tout neuf à la riche institution qu’est McGill ! Tous les Québécois devront payer cet hôpital qui contribuera à angliciser encore davantage notre métropole parce que nos z’élites politiques ont encore peur, en 2010, de la communauté anglophone du Québec. C’est à donner la nausée !
Il faudra bien en finir un jour ou l’autre avec le surfinancement des institutions anglophones au Québec. La communauté anglophone ne représente même plus 10% de la population au Québec. La justice la plus élémentaire voudrait qu’on leur accorde 10% des budgets servant à financer les institutions du Québec. Mais non ! Toujours, on coupe la poire en deux. Et hop ! 50% du budget pour leur nouveau méga hôpital universitaire de McGill... Et on ne parle pas ici du surfinancement des universités anglophones du Québec! Un scandale que tout ça !
Pendant que le gouvernement Charest fait vraisemblablement appel aux amis du régime pour imposer en toute quiétude le concept des PPP dans le projet du CHUM, projet dont la construction est annoncée pour on ne sait quand mais le diable doit s’en douter, les anglophones de McGill, eux, ils ne niaisent pas. Un communiqué a été émis ces dernières heures pour informer les gens que des segments de route à Montréal seront bientôt fermés. Et ce, parce que la Ville de Montréal a annoncé la construction d’un égout collecteur de grand diamètre sur le boulevard Décarie qui servira au McGill University Health Center. Ces travaux débuteront dans la semaine du 6 décembre et se poursuivront jusqu'au printemps 2011.
Et les travaux pour le CHUM, eux ? Ils commenceront quand ? Mystère et boule de gomme !
Comme si ce n’était pas déjà suffisamment révoltant que les anglophones s’accaparent 50% du budget prévu pour la construction des méga centres hospitaliers de Montréal, voilà qu’en plus les travaux de McGill commencent bien avant ceux du CHUM.
On nous annoncerait prochainement que le CHUM ne sera finalement qu’un gros CLSC que ça ne me suprendrait pas. Tant qu’à profiter des Québécois, aussi bien y aller à fond de train.
Et après ça, certains nous diront que nous nous sommes libérés du colonialisme canadien au Québec…Mieux vaut entendre ça que d’être sourd j’imagine.
p.s. Tant qu’à parler de colonialisme économique, je vous suggère la lecture de cet article du député Bernard Drainville. Comme quoi, quand le PQ veut, lui aussi y’est capable ! Lâche pas mon Bernard !
http://bernarddrainville.org/drainville/2010/12/01/cette-droite-qui-naime-pas-le-quebec-suite/
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