Les investissements censés permettre à l’humanité de ralentir les bouleversements climatiques ne sont tout simplement pas à la hauteur des besoins, selon ce qui se dégage d’un bilan réalisé par le centre de recherche Climate Policy Initiative (CPI).
En 2012, le total des capitaux injectés dans la lutte contre la pire crise environnementale de l’Histoire a atteint 359 milliards de dollars. « C’est l’équivalent d’un milliard de dollars par jour, un montant bien en deçà des évaluations les plus modérées des besoins d’investissements », a souligné mardi le CPI. Il s’agit aussi du même montant que l’année précédente.
Or, l’Agence internationale de l’énergie estime qu’il faudrait investir au moins 5000 milliards d’ici 2020 pour espérer limiter les changements climatiques déjà bien entamés. Pour y parvenir, il faudrait au moins 200 milliards supplémentaires chaque année.
En fait, le maintien d’investissements à hauteur d’au moins 600 milliards pourrait permettre de respecter la cible internationale, soit limiter la hausse du climat à 2 °C au cours du présent siècle. La question des montants nécessaires n’est toutefois pas réglée, puisque la trajectoire actuelle du climat place le thermomètre mondial sur une hausse qui pourrait atteindre les 5 °C.
Le privé réticent
Selon le CPI, le manque à gagner financier vient en bonne partie du secteur privé. « Les investisseurs du privé, qui peuvent et devraient fournir la part du lion de ces investissements sur le climat pour de bonnes raisons, en tant que propriétaires ou utilisateurs de technologies renouvelables, investissent uniquement lorsque les profits sont supérieurs aux coûts », insiste le groupe dans son rapport.
La communauté internationale tarde aussi à dégager des capitaux pour aider les pays en développement et démunis. À Copenhague, en 2009, les engagements s’élevaient à 60 milliards de dollars d’ici 2015 et à 100 milliards par an d’ici 2020. Trois ans plus tard, les coffres sont toujours pratiquement vides.
Les États qui doivent tenter de parvenir à un accord global de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2015 se retrouveront en décembre à Varsovie. À moins de deux ans de la date butoir, peu de progrès ont été réalisés.
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