Par Ghyslain Parent
Le proverbe latin "si vis pacem, para bellum" me revient à la mémoire depuis que s'est accrue l'immense allocation budgétaire du gouvernement conservateur pour la militarisation du Canada. Vous devez sécuriser mes vieux parents qui ont connu la guerre et tous les Canadiens.
Étant un gouvernement minoritaire, les trois partis d'opposition doivent vous faire entendre raison pour contrôler les achats militaires. Je sens chez vous l'âme d'un petit garçon qui vient de recevoir de gros jouets neufs et je suis anxieux à l'idée que, tel un jeune bambin, ne vous vienne l'idée d'essayer les étrennes.
Certes, je connais de vieux soldats qui ont donné leur âme pour le pays, mais je connais aussi des centaines de Canadiens qui ont donné leur vie et leur coeur afin d'apporter paix et réconfort dans le monde, sans armes, en ne portant que fleurs et pain dans leurs blanches mains.
Les images de la télévision et journaux me ramènent à la dure réalité de la guerre et je pense à ces gens qui sont encore au Liban. Outre ceux qui attendent de partir, il y a ceux qui coordonnent les évacuations.
D'accord, tout n'est pas parfait, mais regardons le contexte de situation de crise et, n'ayons pas peur des mots, de guerre!
Le Canada ne dispose pas de base militaire dans cette région et n'est pas en mesure de mobiliser bateaux et hélicoptères aussi rapidement que d'autres pays.
Le travail accompli par l'ambassade à Beyrouth, et ceux qui les appuient à Ottawa, est tout simplement prodigieux et il est remarquable qu'un rapatriement aussi massif, de dizaines de milliers de personnes, ait ainsi été concocté dans ces conditions.
Il est déplorable que ceux qui donnent tout ce qu'ils peuvent pour coordonner ces opérations ne reçoivent qu'insultes et injures. Ils méritent notre appui et notre solidarité, tout comme les Libanais qui subissent cette guerre.
J'étais heureux de vous voir avec votre dame en train de "take a plane" pour aller recueillir de malheureuses victimes, mais j'attends encore plus de vous.
Votre position sur le conflit Hezbollah-Israël est en contradiction avec la culture canadienne, et celle des Casques bleus de Pearson et contraire à celle que mes parents m'ont enseignée.
Le Canada construit par mes grands-parents pendant les deux dernières guerres a été reconnu depuis des décennies pour son pacifisme et son expertise pour les missions de maintien de paix.
Votre attitude pro-guerre est complètement inacceptable et ne reflète pas les valeurs des Canadiens. Le gouvernement Harper s'aligne dangereusement sur les politiques américaines qui nuisent au multilatéralisme et à la fonctionnalité des Nations unies.
Monsieur Harper, il faut condamner la violence, et ce, qu'elle provienne du Hezbollah ou d'Israël.
L'enlèvement des deux soldats israéliens était répréhensible. Pourtant, la riposte israélienne ne vise plus à les récupérer et s'est transformée en un objectif avoué de détruire le Hezbollah.
Cet objectif peut sembler légitime, mais il ne peut l'être car Israël est en train de détruire un pays qui parvenait tranquillement à effacer les traces des conflits passés. Des centaines de personnes meurent. Ces civils sans armes sont des victimes innocentes de conflits qui ne les regardent en rien. Parmi ces victimes de la guerre, il y a des Canadiens comme vous et moi.
Monsieur Harper, tout comme moi, vous êtes un père de famille. Dites-moi le plus rapidement que ce n'est pas un Canada de guerre que vous voulez pour nos enfants. Les membres du Parlement du Canada doivent faire front commun pour un cessez-le-feu immédiat et s'engager pour tenter de trouver une solution à cette crise.
Ghyslain Parent, Ph.D. - Professeur à l'UQTR
M. Harper, rassurez-nous !
Lettre à Stephen Harper, premier ministre du Canada
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