Ma Patrie

Entendez-vous la voix du Québec?

17. Actualité archives 2007

MA PATRIE par Tania Kontoyanni
Je m'appelle Tania KONTOYANNI.
Mon nom et mon visage vous renvoient tous les jours mes origines étrangères

Et souvent vous oubliez que je suis, jusque dans mes trippes, une QUÉBÉCOISE.
Je suis née dans la ville de Québec.

Alors qu'au même moment, une cruelle dictature éclatait au pays de mes parents,

moi, j'avais la chance de naître dans un Québec au bord de « la révolution TRANQUILLE »...

À peine venue au monde, ma patrie m'enseignait que les bains de sang ne sont pas nécessaires au changement. Ici, on allait faire les choses autrement.
Je suis entrée dans l'adolescence au moment où le peuple québécois revendiquait son identité distincte et tentait pour la première fois de se donner un pays. DÉMOCRATIQUEMENT.
J'ai grandi en ayant le privilège et le droit de célébrer la culture de mes parents, de m'éduquer, de me tromper, de changer de voie, de devenir ce que je souhaitais...

Le Québec a fait de moi une femme libre de ses choix et je me battrai toujours pour qu'il le soit aussi.
Quand je voyage à l'étranger et qu'on me demande : « c'est comment le Québec? »... mon cœur explose de fierté.

Parce que je l'aime!

J'aime ses vastes territoires qui inspirent la liberté.

J'aime me baigner dans l'eau claire de ses lacs.

J'aime emprunter les premières routes de son histoire, en canot.

J'aime le parfum de ses forêts.

J'aime m'apaiser devant son fleuve.

J'aime avoir le vertige de ses hautes gorges, de ses falaises et de sa beauté.

J'aime connaître le Québec de fond en comble, parce que l'on n'aime bien que ce que l'on connaît.

J'aime ses saisons, ses étés luxuriants, ses automnes flamboyants,
ses hivers durs et longs qui nous renvoient à la maison, à l'introspection et...

Oh combien j'aime ses printemps! Quand ça sent le lilas dans les ruelles de Montréal, tous les espoirs sont permis...
Et c'est en ma patrie que je fonde mes plus grands espoirs.

Parce que je vois la jeunesse Québécoise revendiquer sa place dans le choix de nos orientations,

Je la vois se préoccuper d'écologie, d'altermondialisme, d'éducation, de commerce équitable

Je la vois se conscientiser.

J'ai espoir parce que de plus en plus de Québécois troquent leur auto pour leur vélo, recherchent des aliments sains et décrient la surconsommation.

Parce que de plus en plus de Québécois comprennent que la démocratie c'est pas un X tous les quatre ans,

Si ça répond pas à nos aspirations, on prend les rues puis on le critique le gouvernement.

J'ai espoir parce que j'entends encore résonner, sur le sol gelé, les pas de centaines de milliers de Québécois manifestant contre la guerre.

J'entends résonner les pas de la solidarité envers les femmes d'ici et du monde entier.

J'entends encore et toujours notre générosité répondre aux grands drames humains.
J'ai espoir parce que nous sommes une poignée d'irréductibles,

Parce que notre langue est encore vivante,

Parce que la chanson populaire reprend ses propos révolutionnaires,

Parce que nos créateurs, malgré la pauvreté de leurs moyens, sont assez passionnés pour que nos arts et nos lettres fleurissent ici et ailleurs

J'ai espoir parce que nous sommes un « nouveau monde » et que tout est à faire...
Oui, j'ai l'espoir toujours vivant, qu'un très grand courant va se déployer comme le St-Laurent et prendra sa source ici, au Québec.

J'ai espoir que nous élèverons notre voix parmi toutes les nations de la terre et que nous saurons les inspirer.

J'ai espoir que nous préparons à notre manière, « tranquillement », notre prochaine révolution.
Nos forces vives,

C'est la sagesse des Premières Nations et le respect sacré qu'elles vouent à la nature,

C'est la détermination du peuple qui, abandonné à son sort, a réussi à défricher une contrée surhumaine, et fonder notre patrie : le Québec.

C'est le courage de tous ces immigrants qui ont quitté leur terre natale pour un avenir meilleur...

Oui, je le sais que c'est difficile de résister au courant dominant d'un capitalisme sauvage. Je l'entends bien, quand on me dit : « Utopie! Illusions! Idéalisme! »

Mais si le Québec m'a appris une chose, c'est qu'on ne baisse pas les bras, même après la déception !
Chefs et décideurs d'aujourd'hui et de demain,

Entendez-vous la voix du Québec?

La politique du mensonge et du faux-semblant,

La manipulation des masses,

L'indifférence face au destin de l'humanité,

Le Québec ne veut plus les endosser.

Pensez-y dans votre projet de société!
Nous devons, aujourd'hui, rassembler toutes les cultures qui se côtoient chez nous, autour d'un avenir commun.

Nous devons concevoir son image en puisant notre inspiration dans la source même de cette civilisation que les Québécoises et les Québécois ont bâtie.

Et surtout, nous devons plus que jamais continuer notre marche vers un Québec qui soit le seul maître de son destin!


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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2006

    moi qui est une ame dur et qui s emeut difficilement...he bien j ai pleure tout le long de ma lecture de ce texte magnifique,,,vous m avez toucher madame.

  • Simon Blais Répondre

    27 octobre 2006

    Ne cessez pas ces mots, chère Tania. Ne cessez pas!
    Le Québec, que vous décrivez si bien, vit et vivra grâce à ces gens de votre sentimentale grandeur.
    Bravo, et merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2006

    Quel beau texte! Ça fait du bien au coeur.
    Merci madame KONTOYANNI.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2006

    Madame Kontoyanni,
    À la lecture de votre texte, j'ai senti monter en moi un sentiment de fierté et d'espoir.
    Mon Québec a plus besoin de femmes et d'hommes comme vous que de pères fouettards ou d'éternesls défaitistes.
    Merci de votre positivisme.
    Jean-Guy Chabot

  • Archives de Vigile Répondre

    26 octobre 2006

    Avec de la musique ça devrait devenir notre hymne national!
    Quoi rajouter d'autre...