Acte I Michaëlle Jean, le personnage
Née le 6 septembre 1957, à Jacmel (Haïti), Michaëlle Jean (nièce du célèbre poète René Depestre) et sa famille fuient la dictature Duvalier en 1968. Alors âgée de 11 ans, elle commence sa nouvelle vie à Thetford Mines, au Québec (Canada).
Baccalauréat en langues et littératures hispaniques et italiennes, maîtrise en littérature comparée, polyglotte etc... elle est incontestablement une femme cultivée. Parallèlement à son parcourt académique, elle a travaillé de 1979 à 1987, auprès des femmes victimes de violence conjugale. Elle débute sa carrière de journaliste, de présentatrice et d’animatrice à Radio Canada en 1988. Ses réalisations lui ont valu de nombreuses distinctions. En 2004, elle devient animatrice de sa propre émission intitulée «Michaëlle» (l’égo trip total) ou(sic) elle fait des entrevues avec des personnalités. Elle est mariée au cinéaste et philosophe français Jean-Daniel Lafond avec qui elle a eu une fille (?).
Le 4 août 2005, le premier Ministre du Canada, Paul Martin annonce que Michaëlle Jean sera le vingt-septième Gouverneur Général du Canada. La troisième femme (après Jeanne Sauvé et Adrienne Clarkson) à occuper ce poste et la première personne de race noire dans cette fonction. Elle «monte sur son trône» le 27 septembre de la même année.
Acte II La petite reine sans pouvoir
Le Gouverneur Général est le représentant de Sa Majesté Elisabeth II(sic), la souveraine du Canada et exerce la quasi totalité des pouvoirs de la Couronne. La souveraine conserve les pouvoirs exécutifs(sic) et ses prérogatives royales, mais elle n’intervient qu’extrêmement rarement dans la politique canadienne pour ne pas dire jamais.
Bien que les pouvoirs que possède le Gouverneur Général soient en théorie considérables, ils sont en pratique très limités pour ne pas dire inexistant(sic). Michaëlle Jean est un chef exécutif symbolique. Toutes les lois canadienne(sic) doivent recevoir la sanction royale, à cette occasion, le Gouverneur Général agit au nom de la souveraine peut: approuver, refuser ou émettre une réserve sur n’importe qu’elle(sic) loi. Mentionnons qu’aucun Gouverneur Général n’a refusé d’accorder la sanction royale à une loi depuis la Confédération.
Les fonctions de Michaëlle Jean sont majoritairement cérémoniales. En tant que représentante de la Reine elle fait des visites d’État à l’étranger, reçoit des chefs d’État étrangers au Canada, reçoit les ambassadeurs et les hauts-commissaires, rencontre des groupes officiels, remet des décorations honorifiques et des prix et coupe beaucoup de rubans... Enfin, elle a le rôle symbolique de commandant en chef des Forces canadiennes. En résumé elle fait de la figuration de premier plan.
Acte III Michaëlle Jean: Symbole du colonialisme britannique
La fonction de Gouverneur Général est désuète, vétuste, pompeuse, symbolique et coûte près de 40 millions de dollars par année aux contribuables canadiens. Cette fonction, n’est pas appréciée par tous les Canadiens, le Gouverneur Général représente en effet Sa Majesté Elisabeth II, la souveraine du Canada, symbole même du colonialisme britannique toujours aussi présent à l’esprit des canadiens français, l’un des deux peuples fondateur(sic) du Canada. Comment Michaëlle Jean a t-elle(sic) pu accepter de jouer ce rôle de colonisatrice en ayant la pleine connaissance de notre histoire? Imaginez un instant, qu’en Haïti, nous ayons un Gouverneur Général qui représente la France et que nos lois doivent être ratifiées par cette autorité (fusse-t-elle symbolique), qu’elle serait votre réaction?
Nonobstant des qualités indéniables, Michaëlle Jean aurait dû assumer son rôle comme représentante de tous les canadiens d’une façon apolitique (ce qu’on(sic) fait ses prédécesseurs) hélas, elle a choisi d’être au service d’un fédéralisme multiculturelle et assimilateur de la culture française. Aurait-elle oubliée(sic) (difficile à croire) le rôle des deux peuples fondateurs et leurs spécificités, préférant se mettre au service des intérêts politiques du gouvernement central plutôt qu’au service du peuple canadien?
[Son attitude et ses propos sont responsables de la réaction violente au Canada Français le 23 mai 2008->rub785]. [L'écrivain Victor-Lévy Beaulieu (VLB) estime dans un brûlot->13600] que « Michaëlle Jean fut donc une bonne prise pour le gouvernement canadian: la petite reine noire de Radio-Canada (c’est ainsi qu’on la surnommait à Radio Canada - NdHL) trouva vite plus agréable de trôner dans le fauteuil à braquettes dorées du Gouverneur Général du Canada, en Reine-Nègre accomplie, au service d'un régime cherchant à tout prix à faire du multiculturalisme la pierre d'assise du pays ».
Des propos qui ont du(sic) en heurter plus d’un à l’époque. [Mais la réaction du député libéral Emmanuel Dubourg d’origine haïtienne->13655], qui s’en suivit, pour qui l’expression « reine-nègre » (retiré(sic) de son contexte) utilisée par VLB pour décrire la fonction de Gouverneur Général incarnée par Michaëlle Jean est carrément un « appel à la haine, un appel à la violence ». N’a certes pas été une bonne façon d’éteindre le feu. Que ce député dise que « Victor-Lévy Beaulieu n’avait pas le droit de s’attaquer à Michaëlle Jean, qui est plus qu’une reine, qui est un modèle d’excellence » est carrément surréaliste, et n’a fait que renforcer les propos de VLB.
S’en suivit une série de mises au point et d’échanges pour le moins animés par médias interposé dont celle-ci en particulier ou(sic) VLB déclare «Michaëlle Jean rappelle souvent qu’elle est l’arrière-arrière petite-fille d’un esclave. Les humiliations que cet ancêtre a subies, elle y prend appui pour fonder son combat personnel contre toutes les injustices, en particulier, d’ordre racial et discriminatoire. [...] Plus encore, qu’elle lui confère l’autorité morale nécessaire pour déterminer ce qui est bon pour l’humanité et ce qui ne l’est pas». C’est ce côté donneuse de leçon de Michaëlle Jean qui est la cause de ces réactions, réactions et polémiques qui se retrouvent dans la presse africaine au sujet d’autres déclarations de Michaëlle Jean qualifiées entre autres d’ingérences.
Si les [propos du brûlot de Victor-Lévy Beaulieu->13658] peuvent être sujet à critique, que dire de ceux de [Dany Laferrière->13637] qui a publié dans le journal La Presse, alors que la nomination de Michaëlle Jean n’était pas encore officielle : «si elle ne devait pas être choisie, il y aurait un grand bain de sang à Montréal». Cette fois-ci venant d’un de nos frères il semble que de part et d’autre la demi mesure n’existe pas. Ces propos étaient à la fois démagogique(sic) et un appel à la violence. Pourtant les médias sont restés muet(sic) sur cette déclaration contrairement aux propos tenus par VLB. Deux poids deux mesures? Pourquoi Dany a-t-il fait une telle déclaration?
Acte IV Michaëlle Jean Super Star!
Michaëlle Jean suscite les passions, et ne laisse personne indifférent. Véritable symbole de la fierté haïtienne et de réussite, lors de sa venue à Jacmel le 8 mars dernier elle a déclenché la liesse sur son passage. Acclamée comme une star, une idole, une véritable héroïne (?) le peuple en détresse à(sic) voulu voir en elle l’espoir incarné de tout un peuple, l’émotion l’emportant sur la raison, au delà de l’histoire, de la politique et des manœuvres diplomatiques. L’ignorance de la population est excusable et ces instants de joie et de bonheur, l’espace d’un instant ont été bénéfiques en cette période de crise, même si cette visite plus personnelle qu’officielle n’a rien réglé.
Toutefois, une question demeure sans réponse, Michaëlle Jean clame son attachement à Jacmel, à Haïti à ses frères et sœurs et dit partager leur souffrance, mais au delà du discours sa présence en Haïti se fait plutôt rare. Ce voyage à Jacmel est le deuxième en tant que Gouverneur(sic) Générale du Canada, le premier date du 14 mai 2006 lors de l’investiture du Président René Préval. Auparavant Michaëlle Jean est venue en Haïti en 1986 afin d'effectuer une recherche pour un article sur les femmes de l'île. Puis, sur invitation de l’ONF, elle est retournée en Haïti pour un film sur les élections haïtiennes de 1987. Il semble à l’évidence que son attachement au pays est d’avantage(sic) d’ordre professionnel et diplomatique qu’affectif. Si tant est qu’elle soit venue à d’autres occasions (cela fut dans la plus grande discrétion). Pourtant, rien n’empêchait Madame Jean de venir chaque année à Jacmel en vacances, son salaire de journaliste de Radio Canada ou les 116,000 dollars de salaire comme Gouverneur Général lui permettaient... Que faut-il penser du décalage qui existe entre ses déclarations d’attachement au pays et son absence du paysage haïtien autre que professionnellement?
Si l‘ignorance du rôle et des non-pouvoir(sic) du Gouverneur Général du Canada du peuple Haïtien est excusable il(sic) l’est moins quand des membres de la diaspora sur la colline Parlementaire à Ottawa ont réclamé au premier ministre du Canada, Stephen Harper la prolongation du mandat de Michaëlle Jean. Devons(sic) voir la manifestation de leur ignorance? Un «sit in» devant Buckingham Palace à Londres aurait été davantage justifié puisque seule Sa Majesté la Reine peut accorder cette prolongation. À moins que la diaspora n’est(sic) tout simplement, par opportunisme, cherchée(sic) une certaine visibilité médiatique.
Le maire de Port-au-Prince, Jean-Yves Jason, ainsi que la ministre haïtienne du Commerce et de l'Industrie, Josseline Féthière, voient en elle, une alliée indispensable pour le peuple haïtien.. Belle(sic) exemple de récupération médiatique, et de surf sur la popularité de Madame Jean, une alliée qui n’a pas de pouvoir? Pourquoi faire? Tout au plus pourrait-elle offrir des services de Relations Publiques.
Acte V Quel avenir sans son trône ?
Michaëlle Jean l’a confirmé à Dakar le 14 avril 2010 «J'ai été nommée pour cinq ans. Et la fin de mon mandat aura lieu au moment du cinquième anniversaire de l'investiture, en septembre». Quel avenir pour Michaëlle Jean sans son trône? Toutes les hypothèses, des plus réalistes aux plus folles circulent sur ce sujet:
MM. McWhinney (avocat de droit constitutionnel, universitaire et ex-député libéral Ted McWhinney) et Peter Russell (expert en parlementarisme à l'Université de Toronto) la verrait(sic) bien comme ambassadrice du Canada en Haïti. mais le souhaite-t-elle? «Il s'agirait d'un rôle fantastique pour elle parce qu'elle est tellement aimée et respectée là-bas, tellement dévouée aux efforts de reconstruction», affirment ces 2 experts. D’autres lui voit un poste à l’UNESCO à moins qu’elle ne s’implique dans la défense de la violence faites(sic) aux femmes ou qu’elle retourne tout simplement à son métier de journaliste. Les rumeurs les plus folles la verrait(sic) bien jouer un rôle politique de premier plan en Haïti ou(sic) sa popularité, son charisme, sa facilité d’élocution et ses talents de comédienne, lui permettraient facilement d’être élue (surtout avec le manque criant de leader sur le terrain). Mais pour cela il faudrait qu’elle abandonne sa double citoyenneté (à moins que René Préval se décide enfin sur le dossier de la double citoyenneté), qu’elle abandonne les nombreux avantages que lui offre le Canada. Rien n’est moins sûr.
Nous pouvons être fier(sic) de sa réussite, même s’il(sic) elle n’a pas été élue mais nommée, même s’il s’agit d’un choix politique, même si elle à(sic) fait des erreurs (qui n’en fait pas) mais, nous devons comme citoyen rester vigilant et nous poser la question de son éventuelle présence sur la scène politique haïtienne, quant(sic) on sait avec quelle facilité elle peut se mettre à servir des intérêts politiques au détriment des intérêts d’un peuple. Le nôtre ferait-il exception à ses yeux?
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