Migrants: les concessions d'Ottawa, de la «poudre aux yeux» pour le PQ

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Crise des migrants : le PQ veut sortir de l'entente des pays tiers sûrs qui favorise l'illégalité

Les concessions faites par Ottawa sur les demandes du Québec en matière de traitement des entrées irrégulières au pays sont de la «poudre aux yeux», juge le Parti québécois (PQ).


«On reste sur notre appétit parce qu’il n’y a rien qui est réglé pour l’avenir avec ce qui s’annonce bien entendu comme un flot très important au cours des prochaines semaines, des prochains mois», a réagi jeudi matin la vice-chef du PQ, Véronique Hivon. 


Mercredi, au terme d’une rencontre du groupe de travail intergouvernemental sur la migration irrégulière, le gouvernement fédéral a accepté d’examiner la demande de remboursement du Québec pour la prise en charge des demandeurs d’asile qui se présentent à majorité au Québec. 


Le gouvernement Couillard réclame 146 millions $ à Ottawa pour la prise en charge des demandeurs d’asile qui sont entrés de façon irrégulière au Québec. Le ministre québécois de l’Immigration, David Heurtel, a dit qu’il s’agit d’un point de départ afin de réduire la tension entre les deux gouvernements. 


Ottawa s’est par ailleurs engagé à mettre en place un processus de triage des demandeurs d’asile à la frontière, de manière à connaître leur destination et à les diriger là où ils souhaitent se rendre. Ceux qui ne désirent pas demeurer à Montréal pourraient être transportés en région, où des besoins de main-d’œuvre sont criants. 


Or, le Parti québécois estime que la solution préconisée par Ottawa ne résoudra pas le problème. 


«Pour nous, c’est de la poudre aux yeux, et c’est une solution qui n’est pas du tout adaptée à la réalité de ces gens-là, qui arrivent ici dans les circonstances dans lesquelles ils sont. C’est très beau en théorie, mais en pratique, comment ça va se concrétiser, tout ça?» a commenté la vice-chef. 


Suspension de l’entente


Sa collègue, la porte-parole de l’opposition en matière d’immigration, Catherine Fournier, réaffirme la position de son parti sur la nécessité de suspendre l’entente sur les tiers pays sûrs, qui lie le Canada aux États-Unis. Elle a déposé une motion à ce sujet jeudi, à l’Assemblée nationale. 


Selon cette entente, un demandeur d’asile en provenance des États-Unis et qui se présente à un poste frontalier en règle se verra refuser l’entrée au Canada par les douaniers canadiens, puisque c’est aux États-Unis, un «pays sûr», selon le Canada, que le demandeur doit faire sa demande. 


«La population veut accueillir les demandeurs d’asile, mais est prête à les accueillir surtout si ça se fait de façon régulière, par les postes frontaliers. Alors, nous, on croit aussi que la suspension de l’entente va augmenter de beaucoup l’acceptabilité sociale», a soutenu Mme Fournier. 


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