Négociation avec les médecins: le deux poids deux mesures de la politique d’austérité du gouvernement Couillard

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Foncièrement injuste

Contrairement à ce que le gouvernement insinue, l’égalité supposée dans sa politique d’austérité est démentie par l’effort dit des médecins. C’est faux, les médecins n’ont fait aucun sacrifice. Au reste, il n’est aucunement ressenti en tant que tel par la majorité des Québécois et des Québécoises. En fait, ce qui se dégage de cette négociation est un sentiment d’inégalité. Il faut être indifférent pour ne pas le sentir. Pourquoi le gouvernement n’applique-t-il pas le même principe aux  autres secteurs concernés par l’austérité ?

  Les médecins ont fourni un grand effort dans le sens de l’équilibre budgétaire que le gouvernement a fixé comme objectif. Ils  sont au rendez-vous. Ils ont fait la  part d’austérité que la société québécoise  attend d’eux ! Beaucoup de médias ont salué le gouvernement pour sa performance à ce propos. Or, derrière cette soi-disant prouesse politique, un message subliminal se dissimule. Il s’adresse à la majorité des Québécois et des Québécoises, et c’est le suivant : vous autres, pour l’intérêt général de la société québécoise, le gouvernement libéral  attend de vous de rendre la pareille! Il attend des sacrifices, enfin des renoncements volontaires à quelques droits acquis et privilèges.  Bref, faites comme ces braves  médecins et soyez compréhensifs!   


    Bravo, pour nos médecins,  bravo aussi pour notre ministre de la santé, le grand négociateur Gaétan Barrette!


    C’est cette réaction que  le gouvernement attend de la majorité des Québécois et des Québécoises. En effet,  c’est à celle-ci que se résument les effets visés, imaginés par le sujet communiquant, le gouvernement libéral en l’occurrence. Mais, une analyse minimaliste suffit pour comprendre que tout cela est simple simulacre,  un simple feu de paille s’il en est, somme toute  une victoire imaginaire créée de toutes pièces par un gouvernement cherchant  à normaliser une politique d’austérité qui s’annonce dure  et qui frappe de plein fouet  les tranches de la population les plus défavorisées. Certainement,  ces  dernières en tant que sujets destinataires de ce message, contrairement aux médecins, ressentent autre chose, ils ont une autre interprétation de l’action gouvernementale; les effets produits par l’action gouvernementale qu’ils ont  construits ne coïncident pas  avec les effets visés du gouvernement.


De droite à gauche: les docteurs Philippe Couillard, Yves Bolduc et Gaétan Barette, respectivement premier ministre qui s’est distingué avec son argent (600 000$) dans le paradis fiscal(Île de Jersey); ministre de l’éducation pour qui la lecture est un luxe et qui n’a pas encore retourné l’entièreté d’une prime qu’il a reçue pour des patients qu’il n’a jamais soignés et le ministre de la santé qui a reçu un 1.2 million dollars comme prime de départ de la Fédération des Médecins du Québec


  En effet, contrairement à ce que le gouvernement insinue, l’égalité supposée  dans sa politique d’austérité est démentie par l’effort dit des médecins. C’est faux, les médecins n’ont fait aucun  sacrifice. Au reste, il n’est aucunement ressenti en tant que tel par la majorité des Québécois et des Québécoises. En fait, ce qui se dégage de cette négociation est un sentiment d’inégalité.  Il faut être indifférent  pour ne pas le sentir. Pourquoi le gouvernement n’applique-t-il pas le même principe aux  autres secteurs concernés par l’austérité ?           


    Le deux poids deux mesures est flagrant dans l’application de la politique d’austérité.  Pour certains, l’austérité  est réelle,  elle est immédiate et est surtout exécutée  sans négociation. Pire, le gouvernement ne les a même pas consultés sur cette  question.  L’austérité pour eux est loin d’être un sacrifice ; car celui-ci implique une volonté de le faire; au juste,  elle est reçue comme une sentence, un châtiment pour un crime qu’ils n’ont pas commis. Car,  le déficit  est le résultat d’une mauvaise gestion des ressources de l’État dont les gouvernements successifs sont responsables. L’austérité pour eux est le chômage, moins de services publics et plus de dépenses. L’austérité pour eux est une souffrance au quotidien.  Ainsi, il est insensé de parler de sacrifice même pour les futurs chômeurs  parce qu’il est loin d’en être un, du moment qu’il est imposé.


     Cependant, pour  nos médecins, l’austérité n’en est pas une, tant s’en faut, car elle est virtuelle et non immédiate. Certes, le gouvernement  leur a demandé de faire un effort, mais seulement dans l’organisation des augmentations des salaires convenus. Le gouvernement attend d’eux qu’ils fassent un simple rééchelonnement, leur effort, en réalité ne touchera aucunement cette augmentation dans sa substance. Les négociations ne les remettent pas en question; au contraire, elles les réaffirment. En fait, nos médecins sont loin d’être des héros; car, au final,  ils  ne perdront aucun sou, bien au contraire. Qui d’entre nous ne voudrait pas subir une telle souffrance et austérité? Leur «sacrifice» est enviable.


    Par ailleurs, il y a lieu de reconnaître que Monsieur Gaétan Barrette est un fin connaisseur du dossier des augmentations. Dans un   passé récent, il était de l’autre côté de la table des négociations. Grâce à son art de négociation et  la mobilisation de ses collègues,  les médecins ont arraché des augmentations, et aujourd’hui, avec un tour de passe-passe, le même docteur Gaétan Barrette se retrouve de l’autre côté de la table de négociation pour assurer le service après-vente.  


    Une arnaque de communication. Oui, c’est une arnaque, il faut le dire. Même si  les libéraux nous matraquent  depuis quelques jours, sans relâche, avec des propos  qui mettent en valeur leur gouvernement, particulièrement le ministre de la santé, ainsi que les médecins, il reste que cette négociation pue l’arnaque.


   Ils veulent nous faire avaler une grosse couleuvre. Venant des libéraux, cette démarche est doublement condamnable; car l’esprit comptable  les caractérisant  et qui fait peur aux couches les plus démunies de la population devrait leur montrer que ces négociations avec les médecins ont débauché sur zéro économie, à moins que la stratégie de notre ministre et de l’ensemble du gouvernement soit d’épargner nos médecins afin que le ministre puisse faire passer  dans le secteur de  la santé le bulldozer d’austérité  que certains  médias appellent révolution Barrette.   


Par Ali Kaidi


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