Non, ce n'est pas terminé: en vérité, tout commence

Recomposition politique au Québec - 2011

Je m’attendais à une dégelée, mais pas à un quasi anéantissement du Bloc. Exit Gilles Duceppe, Daniel Paillé, Pierre Paquette, Christiane Gagnon et les autres. Adieu le Bloc. Les Libéraux, quant à eux, ont toujours Justin Trudeau et Stéphane Dion. J’avoue que leur réélection a contribué à augmenter d’un cran ma déprime. Dépité, j’avais écrit hier un texte pour Vigile que je terminais ainsi : «Je respecte le courage de ceux qui vont poursuivre le combat. Il y a quelque chose de beau dans l’héroïsme. Mais pour moi, c’est terminé.» En vérité, j’avais fait mienne la position de Louis Préfontaine qu'on peut lire sur son blogue (réf : Une race de ti-counes). Ce texte, vous l’aurez compris, n’a pas été et ne sera pas publié.
Puis, il y a eu le texte de Serge Charbonneau publié ici (merci, Serge), ceux de Jean-François Lisée (voir sur son blogue), celui de Richard LeHir. Et d’autres aussi. Finalement, il m’a fallu moins de 24 heures pour trahir le camp des défaitistes… Je ne doute pas qu’ils se ressaisiront rapidement eux aussi. Seuls persisteront les adeptes lassants du PQ-bashing et les aigris pathologiques, mais ça on ne peut rien y faire.
Il y a beaucoup de chose à dire à propos de cette élection historique. Nous avons eu droit à des analyses pertinentes, positives (oui, il y en a eu), défaitistes, voire ridicules.
Oui, le vote du Québec est à l’opposé de celui du Canada. La nation distincte s’est distinguée une fois de plus. La droite extrême est au pouvoir pour un mandat complet, et le Québec, pour sa part dispose de 58 néo-démocrates, totalement inexpérimentés (sauf Mulcair). La soupane va coller au fond du chaudron, c’est sûr.
Ceci dit, voici en vrac quelques-uns de mes constats que plusieurs commentateurs partagent, mais parfois avec quelques différences :
 La société distincte québécoise a soutenu le NPD et le Bloc dans une proportion de 67%, alors que la droite extrême a réalisé une percée significative dans le ROC. Le rejet du conservatisme à la sauce reform au Québec est clair. Cela a de quoi calmer le triomphalisme ambiant des libertariens du Réseau liberté Québec, de l’Institut économique de Montréal et de leurs épigones. Si les Québécois étaient si ouverts que ça aux valeurs de la droite extrême, comme les chroniqueurs du Journal de Montréal et la radio-poubelle de Québec voudraient bien nous le faire croire, ils n’auraient pas voté aussi massivement contre le Parti conservateur.
 Le Parti libéral du Canada vient d’atteindre son plancher historique et son résultat au Québec est catastrophique en termes de votes exprimés. Coderre et Trudeau ont beau se gausser de la cuisante défaite du Bloc et affirmer sans rire que les québécois ont choisi le fédéralisme, il n’en reste pas moins qu’ils sont dans de beaux draps. Persistez dans votre jovialisme et la pensée sophistique, les gars, car vous n’êtes pas prêts à vous en remettre de celle-là.
 Pour le moment, on est en droit de croire que la députation québécoise du NPD ne sera pas à la hauteur des attentes. En effet, des candidats bizarroïdes ont été élus. Néanmoins, il pourrait bien ressortir du lot quelques députés intéressants. Affirmer comme le disait ce matin Mathieu Bock-Côté dans le 24H que «les Québécois ont installé à l’opposition officielle une bande d’activistes radicaux, de gauchistes attardés, de contestataires excités…» est selon moi indigne de l’intelligence d’un homme dont la pensée erre aujourd’hui sous le coup d’un mépris et d’une colère dictés par ses certitudes idéologiques. Qu’il se console en se disant que le Parti conservateur regorge de fanatiques de droite pour équilibrer le tout... Qu’il prenne aussi acte que 70% des électeurs traditionnels du Bloc ont comme deuxième choix le NPD. L’électeur bloquiste penche massivement à gauche, c’est indéniable.
 Peut-être y a-t-il des députés du NPD qui sont souverainistes – ou pas loin de l’être. Si c’est le cas, parions qu’ils se situent dans la mouvance de Québec solidaire. Feront-ils bon ménage avec la députation fédéraliste? Une affaire à suivre, et qu’on se rassure, les Vigiliens n’en rateront pas une.

 Le NPD aura de la difficulté à livrer la marchandise : d’abord, parce que Harpeur est majoritaire, et ensuite parce qu’il ne devra pas déplaire à une frange importante de ses électeurs canadiens qui risquent de lui tourner le dos s’il faisait preuve de trop d’ouverture pour le Québec. Encore là, comment réagiront les députés souverainistes du NPD, s’il y en a comme je pense? On écrira là-dessus, soyez-en assurés.
 Le Bloc devra réfléchir sérieusement à son avenir. Sans argent, il lui sera difficile de remonter la côte. Toutefois, ne hâtons pas la prise de décision. Ce qui peut nous apparaître évident aujourd’hui pourrait s’avérer erroné demain. Nous entrons dans une nouvelle ère et il faut se laisser le temps de redéfinir nos tâches politiques. Jean-François Lisée appartient au groupe «pro-vie», Serge Charbonneau préconise pour sa part l’euthanasie. Je n’ai pas encore pris position, sachant qu’il n’existe pas de solution mitoyenne. Il va couler beaucoup d’encre sur cette question.
 Quel impact aura cette élection pour le mouvement indépendantiste, notamment pour ses deux principaux partis, le PQ et QS? Plusieurs s’attendent à une montée des intentions de vote pour QS et un fléchissement de celles-ci pour le PQ. Si c’est le cas, et je dis bien «si», espérons seulement que les deux partis sauront amorcer un rapprochement, non pas dans le but de se fusionner (oubliez-ça), mais plutôt dans une perspective de créer une coalition (je ne m’aventurerai pas ici sur ce qu’elle pourrait être). Je viens de le dire : nous entrons dans une nouvelle ère, et cela implique une modification de nos paradigmes. Ne pas le comprendre, c’est risquer l’extinction, surtout dans un contexte où la nouvelle droite fédéraliste québécoise s’organise sérieusement.
 Justement, il faudra se méfier de cette droite fédéraliste-nationaliste qui, si on se contente de faire de la politique comme avant, pourrait très bien profiter d’une énième vague «j’en ai ras-le-bol». Imaginez : PQ et QS avec une poignée de députés, le PLQ opposition officielle et Legault/ADQ (ou un quelconque truc d’en le genre…) majoritaire ou minoritaire. Reste deux ans tout au plus pour se réajuster, et il serait impardonnable que le PQ et QS contribuent à attiser l’écoeurantite ambiante en se livrant à une lutte fratricide. Souhaitons que la victoire du NDP ne fera pas qu’augmenter l’arrogance de QS face au PQ, et espérons de ce dernier fasse preuve de responsabilité/réalisme en entamant des discussions sérieuses avec le reste du mouvement souverainiste. Chauvinisme et dogmatisme sont à proscrire. On n’a pas fini de commenter tout ça sur Vigile.
 Quant à la droite souverainiste, elle brille par son immobilisme et ses gestes de désaffection, et elle est pour ainsi dire orpheline. Elle sera sans doute tentée de se joindre à Legault ou de soutenir l’ADQ qui renaît lentement de ses cendres. Le PQ ne sera probablement pas son choix. Le parti vient d’avoir son congrès et l’orientation générale est résolument social-démocrate, et la volonté de doter le Québec d’une constitution et d’une charte de la laïcité ne suffira peut-être pas à inverser leur opinion. Mais encore là, personne ne peut affirmer avec certitude de quoi sera fait demain.

Je suis donc passé, en 24 heures, d’un état d’hébétude totale à un état plus serein. J’y vois plus clair, mais en même temps il est à peu près impossible de prédire ce qui va se produire. La situation est complexe, le Québec est isolé, les évidences peuvent être trompeuses, des rebondissements étonnants pourraient survenir.
Il va falloir être capable de donner le ton, d’imposer le rythme. Je le répète : une nouvelle ère débute. Occupons le terrain, devenons irrésistibles (d’accord, c’est facile à dire…). Mais d’abord, il faudra convaincre le PQ et QS de ne pas succomber aux tentations bassement partisanes.


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 mai 2011

    Au sujet de l'article de Préfontaine,réf : Une race de ti-counes,il est intéressant de constater qu'il admet que lui-même a voté NPD sur son blogue.Cela change bien des choses quand à la transparence de Louis Préfontaine.
    http://louisprefontaine.com/2008/09/14/pourquoi-je-vais-voter-npd

  • Serge Charbonneau Répondre

    5 mai 2011

    Nicolas, je partage absolument tout ce que vous dites.
    Je crois que l'importance de faire reconnaître le Pays dépasse de beaucoup nos petites querelles. Il faut trouver le moyen d'être les «Maîtres chez nous» et ensuite nous pourrons, allègrement, poursuivre nos débats politiques.
    Voulons-nous un Pays, oui ou non ?
    Ou voulons-nous simplement nous crêper le chignon (en faisant jouir les fédéralistes) ?
    On doit orienter de façon «urgente» notre discours POSITIF vers notre Pays à faire reconnaître (et cesser de discuter de nos "différences" entre Québécois).
    Nous aurons par la suite, tout le loisir de laver notre linge sale en famille.
    Ce linge sale qui va de la dispute puérile jusqu'aux enjeux fondamentaux de la vison de la société et de l'économie.
    Notre premier défi c'est de cesser de nous voir comme des adversaires, alors que nous sommes des alliés et des partenaires pour affirmer que nous sommes un PAYS bien RÉEL.
    Salutations indépendantistes,
    Serge Charbonneau
    Avant tout Indépendantiste
    (et s'il faut absolument le dire, aussi de gauche et en plus membre (inactif) de QS)

  • Nicolas Rodrigue Répondre

    5 mai 2011

    Je crois sincèrement qu'une montée de Québec Solidaire est désormais inévitable, elle n'aura pas la même ampleur que le NPD, mais ils vont monter dans les intentions de vote et tout cela au dépend du PQ. Le "si" est de trop dans votre analyse. Le PQ a tellement courtisé la gauche et la droite en même temps qu'il se sont désormais peinturé au centre de l'échiquier politique et tout cela par défaut. Il y a réellement une polarisation du vote de gauche et ce n'est pas le PQ qui va en bénéficier.
    Ensuite, Amir Khadir est beaucoup plus populaire que Pauline Marois et lors du prochain débat des chefs, je doute fort que Pauline Marois soit en mesure de contrer le verbe de Amir Khadir. Ensuite, lorsque le PQ va se sentir menacé, je doute fort qu'il va songer à faire une alliance avec QS, il vont plutôt chercher à sauver les meubles comme le Bloc. L'élection fédérale a simplement démontré que les souverainistes était à gauche et non au centre. D'ailleurs au niveau provinciale, il n'y a aucun parti politique fédéraliste qui est à gauche, ils sont tous à droite de l'échiquier. Il y a un vide politique à gauche et le PQ n'incarne pas suffisamment la gauche afin de remplir ce vide qu'ils ont eux-même créé. L'héritage de Lucien Bouchard pèse lourd à droite dans la balance et le PQ ne semble pas prédisposé à renier cet héritage ouvertement.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2011

    C'est une bonne analyse. Toutefois, je suis méfiante envers QS car Amir Khadir tient un double discours. Sa formation politique se dit souverainiste, mais j'exprime des doutes sur ses vraies convictions souverainistes.
    D'une part, il a clairement suggéré à ses militants de voter Bloc ou NPD. Pour Rosemont-Petite Patrie, il a proposé de voter NPD. Pour un parti fédéraliste anglophone, très centralisateur et envahisseur des compétences des preovinces.
    D'autre part, la langue et la culture françaises sont loin d'être sa priorité: Au congrès de QS, malgré le vote des militants pour les CEGEPS français, il est sorti faire un point de presse déclarant son désaccord. Lors de la journée des réfugiés, il y a deux ans,alors que tous les intervenants, y compris les deus anglophones présidents repectifs d'une ONG pan canadienne se soient exprimé en français, seul Khadir s'est adressé en anglais.
    Je partage l'opinion de Louis Lapointe exprimées dans deux billets.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Je tenais à dire que la semaine a été extraordinaire en terme de nouveaux appuis à l'indépendance. Plusieurs gens de mon entourage qui s'étaient toujours considérés fédéralistes, en prenant acte des résultats de lundi, on fait un constat qu'ils n'auraient jamais cru imaginable: le Canada n'est pas le pays qu'ils s'imaginaient.
    Il aura fallu cette vague orange, dernière tentative de rapprochement du Québec vers le Canada, pour s'en rendre compte. Merci Jack!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Monsieur Eric S.
    Je partage. Je constate que vous comprenez la complexité de la situation. Le PQ ne peut et ne pourra jamais satistaire les attentes de qui que ce soit, individuellement parlant. C'est un parti de masse visant la globalité. Il fait ce qu'il peut, et il gère ses contradictions. Je crois que Québec solidaire vit les mêmes douleurs.
    Un seul conseil: soyez libre de pensée, et laissez votre instinct vous guider.

  • Marcel Haché Répondre

    4 mai 2011

    Vous nous parlez de Q.S. comme s’il s’agissait d’une force politique majeure. Ce n’est pas le cas.
    Même en étant l’Opposition officielle au parlement canadien, le N.P.D. n’est pas non plus une force majeure au Canada. Il ne sera pas plus une force majeure au Canada que le Bloc lui-même, du temps où celui-ci avait formé lui aussi l’Opposition officielle. La députation du Québec, qu’elle vienne du Bloc ou du N.P.D. ( des libéraux ou des conservateurs) n’est plus capable de constituer une force majeure sur la scène canadienne. Vous sous-estimez le vote de protestation dont a profité longtemps le Bloc, et maintenant le N.P.D. Ce genre de vote peut être retourné facilement. L’exemple récent du Bloc devrait être éclairant.
    La meilleure chose qui soit arrivée au P.Q. c’est la venue de Q.S. Et la pire chose qui soit arrivée au Bloc, c’est justement son inféodation à une certaine gauche syndicale.
    Le triomphe actuel du N.P.D. en est un faux. Il en serait un vrai si ce parti avait été porté au Pouvoir. L’Opposition officielle est un statut important et non négligeable, mais cela ne garantit rien pour la suite des choses.
    Cela est vrai aussi pour le P.Q .comme cela avait été vrai pour l’A.D.Q.
    Que Pauline Marois se laisse gagner par l’idée d’une coalition électorale avec Q.S., comme Gilles Duceppe avec sa « Coalition », elle verra la mauvaise humeur de l’électorat, et recevra le même salaire que l’ex-chef du Bloc.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Contrairement à vous, je me réjouis de la réélection de Stéphane Dion. Le fantôme de son chien Kyoto semble avoir mordu la plupart de ses ennemis dans le PLC. C'est une sorte de destin ironique.
    Aussi, je me réjouis de celle de Justin Trudeau. Ce ti-coun nous est utile en donnant l'image d'un parfait demeuré.
    Quand à Denis Coderre, c'est mon député et je le déteste.
    Mais c'est lui qui a choisi d'appuyer Ignatieff contre Dion et Rae. Alors je vais jouir de le voir languir devant un pouvoir devenu inaccessible.

  • Serge Charbonneau Répondre

    4 mai 2011

    Monsieur Blanchard, avec de tels propos, nous ne ferons JAMAIS un Pays !
    L'insulte est déplaisante et toujours déplacée.
    L'argumentation est toujours plus adéquate et de mise.
    Seule la coopération entre nous, les Québécois de toutes allégeances, peut faire en sorte que nous allons parvenir à faire reconnaître notre Pays.
    Essayez de voir vos concitoyens de façon un peu plus positive et un peu moins comme des ennemis à abattre. Un Pays démocratique véhicule plusieurs opinions, plusieurs visions et plusieurs approches.
    Le Pays au parti «unique» en démocratie, ça n'existe pas.
    Salutations solidaires,
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Serge Charbonneau Répondre

    4 mai 2011

    Totalement d'accord !
    Michel, je suis totalement d'accord avec la totalité de ton texte.
    Chacun de tes points est bien ciblé et bien précisé.
    Je partage totalement ton opinion, mon sacré péquisssse qui a le cœur à la bonne place (à gauche) et moi, le sale et ratoureux Solidaire qui, sur certains points, fait preuve d'un manque de solidarité avec les miens.
    L'euthanasie du Bloc… J'ai été surpris de voir ta remarque. Je n'ai jamais vraiment pensé directement à l'euthanasie du Bloc, mais plutôt à son inutilité de siéger avec et chez l'ennemi. Mais, avec cette approche, il est normal que tu en aies conclu à un désir d'euthanasie.
    Il faut trouver le moyen de faire cette maudite (sic) Indépendance qui tarde tant à se faire. Il faut vraiment trouver le moyen d'unir nos forces pour cette cause qui dépasse les partis. Il faut développer la solidarité entre péquissssses et sososolidaires.
    Il y a des groupes solides avec des gens brillants comme le groupe synapse, Cap sur l'Indépendance, le RIN, les Résistants, etc. Si on pouvait développer le positivisme et la coopération pour travailler à, non pas nous convaincre que la méthode de un est meilleure que l'autre, mais plutôt à répandre le virus de la fierté nationale et le virus de la nécessité «urgente» (avec un gouvernement hautement réactionnaire qui nous contrôle) de devenir «Maîtres chez nous».
    Qui donc peut refuser de devenir «Maîtres chez lui», Maîtres de sa destinée, Maîtres de ses politiques, «Maîtres de son pays» ?
    Seulement les peureux et ceux qui manquent de fierté.
    Il faut rendre les campagnes de peur ridicules et caduques. Il faut transmettre le courage que la fierté fait naître et alimente. Il faut donner le goût du Pays et il faut démontrer que ceux de l'autre pays qui nous gouverne sont des gens avec qui nous n'avons rien en commun.
    Il faut trouver le moyen d'additionner chacune de nos petites forces. Il faut ajouter notre action et notre énergie à tous ceux qui travaillent pour la reconnaissance du Pays. Le comment et le pourquoi doit être mis de côté. Faisons de notre mieux chacun de notre bord (si on ne peut travailler ensemble) et surtout « sans nous nuire » et en tentant de s'aider les uns les autres pour atteindre notre grand objectif commun: le Pays.
    En tout cas, Michel, merci pour ce texte qui précise si bien plusieurs points vraiment importants.
    Salutations Indépendantistes,
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    Je suis d'accord avec vous et j'ai eu les mêmes réactions. Le soir même j'étais découragé pour ensuite réaliser que les conditions gagnantes étaient plus près que jamais, que le 3e round était à nos portes.
    Sur les réseaux sociaux, je n'ai jamais vu autant de souverainistes s'afficher publiquement comme tel.
    Il y a quelques affaires qui m'inquiètent tout de même.
    J'espère que le PQ ne me décevra pas encore une fois. C'est fini le temps de cacher son option souverainiste, il faut absolument que ce soit centrale dans la prochaine campagne électorale. J'en ai marre qu'on me parle de souveraineté seulement dans les rassemblements de convaincus ou qu'on en parle en mode panique comme le Bloc vient de le faire.
    Depuis 1995, la domination médiatique des fédéralistes a fait des ravages auprès de la jeunesse, disons les 18-30 ans (J'ai 35 ans moi-même). Il y a bien des jeunes qui ont assimilé le discours du "oui mais faut s'ouvrir sur le monde", je connais pas grand monde qui se choque des cours d'anglais au primaire, j'entends même souvent des jeunes familles dirent qu'ils veulent envoyer leur bébé dans une garderie anglaise!
    Par contre, cette même jeunesse est férocement anti-harper, et je crois que le clivage Québec-Canada de la dernière élections ouvrent bien des yeux. Il faut saisir l'occasion, et adapter un peu le discours. Oui, l'aspect culturel est important (en tout cas, pour moi), mais ce l'est moins pour cette génération. Il y a d'autre thèmes très important à leur yeux, par exemple, l'écologie, la laïcité, etc.. et il faut les utiliser encore plus pour démontrer la nécessité de l'indépendance. On est différent par notre langue, bien sûr, mais aussi par notre façon de concevoir la société.
    Par rapport aux médias, c'est rien de neuf, ils ont toujours été fédéralistes. La différence en 2011, c'est l'omniprésence des médias en continue qui martèle 24h sur 24h les mêmes messages. On ne gagnera jamais sur le terrain des journaux, de la radio et de la télé. Par contre, Internet est un outil très puissant qu'il faut absolument occuper. Juste à regarder ce qui s'est passer en Égypte par exemple.
    C'est aussi à la société civile, aux artistes, de créer la vague. De s'afficher. Le PQ se doit d'avoir du leadership et comme je le disais, de ramener ça au centre de ses préoccupations. Mais nous aussi, citoyen on a du boulot à faire. Il faut qu'on arrête d'avoir peur de s'afficher, les artistes en particulier. J'ai souvent critiqué la frilosité du PQ, mais honnêtement, ne croyez-vous pas que Pauline serait plus qu'heureuse de sentir une vague de fond?
    Je connais bien des gens, qui se disent souverainistes, mais un peu comme Parizeau dit, ne croient pas qu'elle se réalisera. Et trouve un peu plein de raisons pour justifier leur paresse (J'aime pas Boisclair, j'aime pas Pauline). Je pense qu'il y a bien des gens qui ne demande que ça, revenir au PQ.
    Comme vous dites, moi aussi, j'ai un sentiment de commencement de 3e round. Il faut absolument saisir l'occasion, car sinon, pour continuer dans mon analogie de boxe, on va se faire passer le KO pour de bon.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 mai 2011

    QS peut bien verser des larmes de crocodiles, il a contribué à l'élection des candidats incompétents et stupides du NPD. Par sa mesquinerie, QS a contribué à la défaite de Duceppe: les <> ont montré leur manque totale de générosité en faisant battre un chef tout à fait progressiste. Ces gens-là de QS sont doctrinaires et petits et préfèrent une victoire de la droite (libérale ou adéquiste) au PQ au pouvoir.
    Voilà.