Normandeau renonce aux prochaines élections

Couillard se montre moins enthousiaste à l’idée d’un éventuel retour

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Le ballon d'essai a chuté comme une roche

Québec — L’ex-ministre libérale Nathalie Normandeau ne se présentera pas aux prochaines élections, mais ne ferme pas la porte à un éventuel retour en politique à plus long terme.
« Je n’envisage pas de retour à court terme et je ne serai pas de la prochaine élection », a confirmé la principale intéressée au cours d’un entretien téléphonique avec Le Devoir.
La semaine dernière, l’ex-députée de Bonaventure avait affirmé à un journaliste du Soleil qu’à 45 ans, elle était encore jeune et que la politique faisait partie d’elle. Elle ne niait pas avoir un intérêt pour un éventuel retour en politique, mais n’avait pas donné d’horizon temporel.
Elle précise aujourd’hui que ce ne sera pas avant quelques années. « On ne sait jamais de quoi l’avenir est fait. Mais pour l’instant, c’est comme ça. Peut-être que je ne reviendrai jamais non plus. […] Ce qui est clair, c’est que je vais laisser passer encore quelques années. »
Veut-elle laisser passer la commission Charbonneau, où son nom a été cité en octobre dernier par l’ex-entrepreneur en construction Lino Zambito, qui lui avait offert des roses et des billets pour un spectacle de Céline Dion ? « Non, non, ça n’a aucun rapport », répond-elle d’emblée.
Elle dit plutôt apprécier sa nouvelle vie et vouloir prendre de l’expérience dans le privé à titre de vice-présidente au développement stratégique pour la firme de services financiers Raymond Chabot Grant Thornton. « Quand je suis partie en septembre 2011, j’ai affirmé que je souhaitais que le mot liberté retrouve tout son sens. J’avais 43 ans, j’avais le goût de vivre d’autres expériences. J’avais le goût aussi d’avoir une vie personnelle qui prenne un peu plus de place que ma vie professionnelle, et cet équilibre, je l’ai atteint aujourd’hui. »

Conversation avec Couillard
Nathalie Normandeau a confirmé ses intentions à Philippe Couillard plus tôt cette semaine. L’ancienne ministre a téléphoné au chef du Parti libéral pour le remercier des bons mots que celui-ci a eus à son égard lors de son dernier passage en Gaspésie la semaine dernière. Elle en a alors profité pour clarifier ses intentions politiques auprès du chef libéral qui, dans une entrevue au Devoir quelques jours plus tôt, avait affirmé qu’il ne voyait pas de problème à son retour au sein du caucus libéral.
Au cours d’un impromptu de presse à l’entrée du caucus libéral mercredi midi, Philippe Couillard s’est montré un peu moins enthousiaste à cette idée d’un éventuel retour. Il faut dire que son ouverture lui a valu plusieurs reproches de la part de ses opposants politiques ces derniers jours.
« Si, un jour, elle décide de revenir en politique - ce n’est pas rare, ça arrive qu’on revienne en politique après être parti, j’en suis un exemple vivant - à ce moment-là, il faut faire la démarche habituelle, se soumettre d’abord au jugement des militants de son parti et ensuite des citoyens », a-t-il répondu aux journalistes.
Sur la question des billets de spectacle de Céline Dion, il a admis que « ce n’est pas acceptable », affirmant que Nathalie Normandeau l’avait elle-même reconnu. Philippe Couillard a néanmoins tenté, comme la semaine dernière, d’apporter des nuances. « Il faut traiter les choses en relation. Ce que je vois là, ce à quoi vous faites allusion, il ne faut pas mettre ça au même niveau que les éléments de financement illégal, d’argent comptant dont on entend parler à la commission. On ne parle pas du même genre d’argent. »

«Malentendu» sur Porter
Le chef du Parti libéral a également dû s’expliquer sur son départ de l’Assemblée nationale la semaine dernière, alors que les journalistes l’attendaient pour commenter l’arrestation de son ami Arthur Porter. « S’il y a quelqu’un de disponible, c’est bien moi. […] Il y a tout simplement eu un malentendu », a affirmé l’ancien ministre de la Santé.
Il s’est pourtant fait avare de commentaires, visiblement agacé d’avoir à revenir sans cesse sur ce dossier qui le suit depuis l’annonce de son retour en politique l’automne dernier.
« Bien sûr, je souhaite qu’il y ait un procès et que la lumière soit faite. En ajoutant toujours que la présomption d’innocence s’applique à tout le monde, je veux qu’il ait un procès équitable et que la lumière soit faite sur cette question, absolument. Maintenant, pour le reste, je n’en sais pas plus que vous, je lis les mêmes articles, les mêmes journaux que vous et je n’ai rien de plus à ajouter à ce que j’ai dit à de nombreuses reprises depuis huit mois. »
Il a toutefois laissé entendre, alors qu’il partait vers le caucus, que ses dernières communications avec l’ex-directeur général du Centre universitaire de santé McGill remontaient à « des mois ». Jusqu’ici, Philippe Couillard avait toujours affirmé que leurs derniers contacts dataient de janvier 2012, à l’occasion d’une soirée hommage à Arthur Porter à Montréal.
L’attaché de presse du chef libéral, Harold Fortin, a assuré au Devoir qu’il n’y avait eu aucune communication entre Philippe Couillard et le Dr Porter depuis ce soir de janvier 2012, affirmant que, dans sa précipitation à se rendre au caucus, le chef libéral s’était trompé en répondant « des mois » alors qu’il aurait du dire « un an et demi ». C’est pour lui un détail « anodin ».
« Honnêtement, c’est ça. Pourquoi il vous a répondu cela ? Il se revirait, il s’est fait poser une question, il s’en allait à un caucus, il était en retard et il venait de finir un scrum, c’est tout. […] Philippe Couillard ne lui a jamais parlé pendant qu’il était aux Bahamas, jamais. »


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